Robert Zarader : « Le macronisme, c’est devenu de la “popol” »<!-- --> | Atlantico.fr
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Emmanuel Macron peut-il aborder cette rentrée avec sérénité ?
Emmanuel Macron peut-il aborder cette rentrée avec sérénité ?
©Geoffroy Van der Hasselt / AFP

Drôle d'attelage

Robert Zarader, ex-conseiller en communication d'Emmanuel Macron, se confie à Atlantico.

Robert Zarader

Robert Zarader

Robert Zarader est l'ex-conseiller en communication d'Emmanuel Macron.

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Atlantico : C'est la rentrée parlementaire du parti Renaissance ce jeudi. Les députés macronistes vont bientôt retrouver leurs alliés du Modem et du parti Horizons à l’Assemblée nationale. C’est un drôle d’attelage qui continue de soutenir le président. Renaissance a-t-il encore une vision politique ? 

Robert Zarader : Renaissance est contraint par la situation politique post-législative. Il y a une chronologie. Le face à face dans lequel le président s’est installé avec Marine Le Pen laisse des traces. Emmanuel Macron a fait l’économie d’une campagne électorale aux présidentielles. Il l’a payé aux législatives. S’il y avait eu une vraie campagne avec un effet dynamique, il ne serait peut-être pas dans cette difficulté. Il est donc clair que la rentrée de cet « attelage » est difficile. 

A l’assemblée, il y a des moments où on est dans une majorité relative et on s’aperçoit que les minorités ont finalement du pouvoir. Un pouvoir de nuisance fort.

Au Sénat, on voit que le groupe Horizon a pris ses distances. Il y a un certain nombre d’annonces pour les élections sénatoriales où Horizon prévoit déjà de ne pas siéger. C’est l’échec de François Patriat. Il a été incapable de consolider un groupe au Sénat.

Vous avez accompagné le candidat Macron en 2017, vous étiez l’un de ses communicants. Vous avez l’impression que c’est le même homme ? Est-ce qu’il a changé ?

Non, ce n’est pas le même homme. Ses promesses de campagne en 2017, c’est à dire « ni de droite ni de gauche » ou « on ne fera plus de politique comme avant » ne sont pas tenues. Je trouve qu’il n’y a jamais eu autant de « popol » (politique politicienne) depuis fort longtemps. Le dépassement à droite est autorisé contrairement aux voitures sur la route. Le « en même temps » devient très très complexe. Sa chance, c’est qu’il n’a pas encore de frondeurs.

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Il y a aussi un sujet très sous-estimé, c’est le fait que lors du premier quinquennat, il a dû sortir très vite du gouvernement ses poids lourds : François Bayrou, Marielle de Sarnez, Richard Ferrand, Sylvie Goulard… Ils avaient une certaine épaisseur politique. Très vite, le centre du son gouvernement est parti à droite avec Bruno Le Maire, Gérald Darmanin et Sébastien Lecornu. C’est un faux départ qui a déstabilisé son gouvernement.

Comment Emmanuel Macron peut tenir 3 ans et demi sans réelle majorité à l’Assemblée ?

Le problème c’est quand vous n’êtes plus maître des horloges avec une Assemblée qu’on ne tient pas complètement. Edouard Philippe est aussi en embuscade. Je pense qu’à un moment ou autre, il faudra un choc politique. Soit il dissout de manière délibérée, soit il est contraint par une motion de censure. Pour se redonner un minimum d’air, il faudra qu’il bouge.

Le « en même temps », c’est un président de cohabitation. Je pense qu’il est tout à fait capable de le faire.

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