Réchauffement climatique à vitesse grand V : la Terre a connu un précédent il y a 55 millions d’années <!-- --> | Atlantico.fr
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Un ancien réchauffement climatique qui pourrait en dire long sur le nôtre
Un ancien réchauffement climatique qui pourrait en dire long sur le nôtre
©Reuters

Chaud devant

D'un réchauffement climatique à un autre... Les scientifiques cherchent à tirer des conclusions du PETM afin d'anticiper ce qui pourrait bientôt nous arriver.

En 1980 une équipe de scientifiques américains a étudié la boue présente dans les fonds marins proche de l'Antarctique. En l'observant de près, ils sont parvenus à déterminer qu'il y a avait déjà eu un réchauffement climatique et ce, il y  a environ 55 millions d'années. Durant cette période nommée maximum thermique du passage Paléocène-Eocène (PETM), comme aujourd'hui, les températures ont augmenté, le taux d'acidité des océans aussi et enfin certaines espèces ont disparu.

Si on a longtemps cru que cet épisode avait seulement duré 13 années, les scientifiques ont revus leurs résultats concluant qu'il s'était en réalité étendu sur une période de 1700 ans. En revanche, il s'est révélé bien plus brutal que celui que nous vivons actuellement étant donné que depuis la fin du 19ème  siècle la température ne s'est accrue que de 1°. En revanche, le PETM elle est montée de 5°.

Découvrant un certain nombre de similarités, les chercheurs ont pris pour décision de l'étudier afin d'en apprendre plus sur l'actuel réchauffement. Des équipes de spécialistes se sont penchées sur les planctons enfermant de l'oxygène. En analysant le changement de nature de cet oxygène, ils ont établi que les températures avaient belles et bien augmenté. Ils ont aussi pu examiner leur contenance en carbone, là encore le type de carbone présent à évolué confirmant l'émission de gaz à effet de serre.

La quantité de gaz carbonique relâchée dans l'atmosphère était tout autant proche de la nôtre. Selon des chercheurs de l'Université américaine de Salt Lake City, à l'époque, 1 milliard de tonne de CO2 était relâchée chaque année. Or, aujourd'hui elle est de 9,5 milliards par an, ce qui fait dire aux scientifiques que, bien que les causes de ce premier réchauffement demeurent inconnues, on peut très bien en analyser les conséquences. Néanmoins, un élément de spéculation quant à l'origine du phénomène demeure : la hausse du niveau de méthane aurait pu être à l'origine d'une hausse des températures réchauffant de ce fait les océans, ceci rehausserait le niveau de méthane et ainsi de suite. Les scientifiques estiment qu'il est fort probable qu'un tel phénomène soit en cours actuellement.

Le PETM qui n'était d'ailleurs pas –cela a été découvert plus tard- le seul épisode de la sorte, a donné lieu à l'extinction d'espèces dans le fond des océans, à l'inverse de nombreux microbes ce sont développés. La cause de ces disparitions et apparitions est simple : le niveau de fer présent dans les minéraux c'est accru occasionnant de ce fait la radiation de nombreuses espèces. Seules celles résistant aux radiations y ont survécu. Effectivement, si de plus en plus minéraux riches en fer ont fait leur apparition, alors l'eau des mers a tenté d'absorber du gaz carbonique résultant en une acidification des océans donnant lieu à la mort de diverses espèces marines.

Hormis les océans, les mammifères ont également changé. Bien que l'on ne sache pas encore comment certaines espèces ont pu apparaître dans de telles conditions, on sait d'ores et déjà que la hausse des températures a provoqué la dispersion et un changement d'apparence physique (plus petite taille, plus maigres…) chez les plus anciennes. Là encore, le pourquoi du comment reste inexpliqué. La nature a quant à elle tout autant souffert de ces évolutions climatiques, dans le Wyoming par exemple, certaines plantes ont disparu ne réapparaissant qu'une foi le PETM terminé.

En revanche, la planète ayant bien entendue évoluée en 55 millions d'années, certains phénomènes qui se produisent en ce moment même n'avaient pas eu lieu alors. C'est le cas entre autre de la hausse du niveau des mers et océans : s'il y a eu des inondations conséquentes à cette époque, les glaciers étant quasi inexistants le niveau de l'eau est resté presque inchangé. Aujourd'hui, l'activité volcanique pourrait occasionner le réchauffement de la croûte océanique et donc résulter en une montée des eaux. D'après les spécialistes, un tel déroulement pourrait à terme faire monter les eaux de 30 mètres.  

Lu sur BBC

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