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Qui sont les Français qui pâtissent le plus de l’inflation ? L’INSEE a des réponses
©©INA FASSBENDER / AFP

Pas tous égaux

Principalement portée par les prix de l'énergie, l'inflation poursuit sa hausse. Les ménages sont-ils tous égaux face à ce phénomène ? L'Insee nous livre des éléments de réponse

Olivier Simon

Olivier Simon

Olivier Simon est chef de la division synthèse conjoncturelle à l’Insee

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Atlantico : Dans sa dernière note, l’INSEE souligne l'Évolution de l’inflation estimée pour certaines catégories de ménages. Qu’observe-t-on ?

Olivier Simon : L’inflation n’a jamais été la même pour toutes les catégories mais la hausse différenciée semble accentuée dans la période actuelle. Si l’on regarde les figures de l’éclairage de l’INSEE, sur les mois passés, notamment pendant la crise sanitaire, il n’y avait pas une parfaite homogénéité. 

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Mais sur les mois récents, les écarts entre les catégories de ménages semblent amplifiés. On voit une disparité selon l’âge (les moins de 30 ans ont une inflation plus basse que la moyenne, les plus de 75 ans près d’un point de plus). Concernant les catégories socio-professionnelle on voit une différence entre les agriculteurs et les autres catégories de l’autre. C’est plus uniforme selon la composition du ménage. On observe aussi une différence entre le rural et les grandes villes. Et selon le niveau de vie, les différences sont en fait relativement peu marquées, même si l’inflation est légèrement plus haute pour les ménages les plus pauvres.

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Ce qu’on observe, c’est que c’est surtout l’énergie qui provoque ces disparités. Par exemple, les ménages qui vivent en zone rurale consomment à la fois plus d’énergie pour le logement – pour se chauffer – et plus de carburant – pour se déplacer –. Dans les grandes villes et a fortiori dans l’agglomération parisienne, c’est beaucoup moins le cas. L’inflation énergétique pèse donc plus chez les ménages ruraux. C’était plutôt l’inverse pendant la crise sanitaire puisque les prix du pétrole avaient beaucoup baissé. 

C’est pour cette raison que les agriculteurs sont aussi plus touchés ? 

Notre analyse ne montre en effet pas des dimensions indépendantes. Lorsque l’on regarde par catégorie socioprofessionnelle, on observe que les agriculteurs subissent une inflation plus haute. Et cela est logique car beaucoup vivent dans des zones rurales. Il y a donc une correspondance logique entre ces deux catégories de ménages. Ce qui serait intéressant, mais que nous n’avons pas encore fait, c’est de regarder le résultat lorsque l’on croise les dimensions, par exemple entre les ménages ruraux et les ménages âgées. L’on sait que, dans la structure de consommation, les ménages âgés consomment plus d’énergie à cause de leur logement. Ils se chauffent plus, soit parce qu’ils ont des logements plus grands, soit parce qu’ils ont plus froid, ou autre.

A quel points vos résultats montrent-ils que l’inflation est avant tout due aux prix de l’énergie ? 

Nos résultats confirment que l’énergie a une forte contribution dans le niveau d’inflation que l’on constate aujourd’hui. L’énergie représente près de la moitié de l’inflation mesurée au mois de mai. C’est ce qui explique une différence entre ceux qui ont besoin d’utiliser la voiture pour aller travailler et ceux qui n’en ont pas besoin ou les consommateurs de fuel. Il y a pas mal de disparités dans l’utilisation des énergies qui font que des différences apparaissent entre les ménages.

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