Politiques, hauts fonctionnaires, grands patrons, lobbys : qui sont ceux qui dirigent la France ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Le chef de l'Etat a indiqué qu'il ne voulait pas de "vacance du pouvoir" car il est "hors de question de donner l'impression qu'il se repose" quand les Français souffrent de la crise.
Le chef de l'Etat a indiqué qu'il ne voulait pas de "vacance du pouvoir" car il est "hors de question de donner l'impression qu'il se repose" quand les Français souffrent de la crise.
©Flickr

Capitaine de pédalo

Un dernier Conseil des ministres et les membres du gouvernement sont en vacances à partir de ce vendredi. Un break auquel le président de la République, qui veut montrer qu'il reste aux commandes du navire, n'était pas favorable. Mais est-il vraiment seul à la barre ?

Hervé Joly et Éric Verhaeghe

Hervé Joly et Éric Verhaeghe

Hervé Joly est directeur de recherche au CNRS, laboratoire Triangle, université de Lyon. Son dernier ouvrage : Diriger une grande entreprise au XXe siècle : l'élite industrielle française (Presses universitaires François-Rabelais, 2013).

Éric Verhaeghe est l'ancien Président de l'APEC (l'Association pour l'emploi des cadres) et auteur de Faut-il quitter la France ? (Jacob-Duvernet, avril 2012). Son site : www.eric-verhaeghe.fr   Diplômé de l'ENA (promotion Copernic) et titulaire d'une maîtrise de philosophie et d'un DEA d'histoire à l'université Paris-I, il est né à Liège en 1968.

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Atlantico : Après un dernier Conseil des ministres ce vendredi, François Hollande et  les membres du gouvernement prennent leurs congés. Mais le chef de l'Etat a indiqué qu'il ne voulait pas de "vacance du pouvoir" car il est "hors de question de donner l'impression qu'il se repose" quand les Français souffrent de la crise. Pourtant, dans un édito paru cette semaine dans le Point, Nicolas Baverez compare François Hollande au Gamelin de la guerre économique. "Le chef de l'Etat ne dirige rien comme le général dont la stratégie fit battre le pays en 1940." En quoi la comparaison peut-elle être appropriée ?

Éric Verhaeghe : Pour dire vrai, je classerais volontiers Nicolas Baverez lui-même dans les officiers d'état-major qui analysent les raisons de la défaite sans réellement agir pour l'éviter. Mais la formule en elle-même me parait justifiée : la France de 2013 souffre de maux comparables à ceux de la France de 1938. En particulier, l'incapacité à réformer l'Etat, l'incapacité à dégager une perspective d'avenir large et ambitieuse, et cette obsession de la politique partisane avec des règlements de compte à n'en plus finir (à droite comme à gauche), sans vision pour le pays, tout cela nous rappelle les causes de la défaite de 1940 : un pays vieillissant, dominé par une élite usée et sclérosée, un contexte international marqué par une crise d'ampleur dont personne ne sait comment sortir.


Il me semble toutefois qu'un certain nombre d'éléments rendent la comparaison un peu maladroite. En particulier, ce qui légitimait l'élite française en 1938, c'était le sentiment qu'elle avait gagné une guerre vingt ans auparavant, et qu'elle serait capable de gagner la suivante. Et la France était face au péril imminent d'une Allemagne remilitarisée, animée par la volonté de prendre sa revanche sur l'humiliation du traité de Versailles. C'est très différent aujourd'hui. L'élite française contemporaine n'a gagné aucune guerre (sauf au Mali, mais c'est un peu léger) et ne peut nullement justifier son maintien au pouvoir par la nécessité de protéger le pays contre un péril clairement identifié.

De ce point de vue, je préfère largement la comparaison avec la France de Louis XVI et avec la Cour de Versailles. Nos officiers d'état-major, pour reprendre la comparaison, sont majoritairement des petits marquis, des enfants bien nés comme avait dit je ne sais plus quelle "ministresse" de Fillon, qui on grandi avec une petite cuillère d'argent dans la bouche et qui sont bien décidés à saigner la bête jusqu'à la dernière goutte pour préserver leurs privilèges.

Leur incapacité à réformer l'Etat pour le rendre économe et efficace constitue le meilleur symptôme de cette réaction nobiliaire qui frappe la France d'aujourd'hui, comme elle frappait la France de 1788. Comme Louis XVI, François Hollande est un monarque qui règne mais qui ne gouverne pas. En dehors du constat de son immense impuissance à changer la réalité, et en dehors de ses poésies jaculatoires sur la reprise qui est là, composés sous l'effet de champignons hallucinogènes, il n'a guère d'occupation.

Si ce ne sont pas les politiques au pouvoir qui dirigent la France, qui tient les rênes, qui tire les ficelles, qui sont les véritables décideurs ?

Éric Verhaeghe : Ce serait rassurant de se dire que le pays est gouverné, même si ce gouvernement est dans l'ombre. Mais je crois qu'il faut ouvrir les yeux et dissiper cette illusion complotiste : en réalité, plus personne ne décide de rien. Personne ne tire les ficelles, ou si quelqu'un a la prétention de le faire, ces ficelles sont malheureusement cassées et ne permettent pas d'actionner la marionnette. La société française est en quelque sorte partie en vrille et plus personne ne peut arrêter sa chute, sauf au moyen d'un électrochoc que personne ne veut utiliser.


Prenez l'exemple des dépenses publiques : plus personne n'est en capacité de les juguler et de les remettre sur une ligne de flottaison satisfaisante. Les mêmes constats peuvent être faits sur une multitude de sujets collectifs. La protection sociale par exemple. On sait tous qu'au-delà de 30% du PIB, elle n'est plus finançable sans des empiétements majeurs sur la compétitivité des entreprises françaises. Or nous en sommes à près de 33% de PIB de dépenses, sans parvenir à revenir en arrière.

Il n'y a plus de décideurs en France, il n'y a plus que des chroniqueurs de la chute.

La technostructure administrative a-t-elle pris le pas sur les politiques ? Ou, plus encore que la technostructure administrative, les acteurs économiques sont-ils ceux qui détiennent le vrai pouvoir ?


Éric Verhaeghe :  Je crains que le pouvoir ne soit en réalité passé entre les mains de ceux qui ne décident plus. Au fil des ans, les recrutements aux postes de responsabilité en France se sont faits sur deux critères majeurs : l'origine scolaire, qui recouvre souvent l'origine sociale, et c'est bien là le signe de la réaction nobiliaire: si vous ne pouvez pas prouver vos seize quartiers de noblesse (c'est-à-dire votre passage par une grande école), vous êtes écartés des manettes. Et, second critère, la force d'inertie.


Pour rester dans le domaine militaire, j'ai coutume de dire que les élites françaises privilégient les capitaines de tranchée, là où il nous faudrait des colonels de hussards. Face aux défis de la concurrence internationale, de la transformation numérique de la société, du déclin moral du pays, il faudrait confier les responsabilités à des gens qui n'ont pas froid aux yeux, qui ont du charisme, qui ont une vision, et qui sont prêts à y aller pour emporter le morceau. Au lieu de cela, on donne le pouvoir à des jeunes gens de bonne famille, propres sur eux, bien coiffés, pas un mot plus haut que l'autre, les initiales brodées sur le cœur, intelligents souvent, cultivés toujours, mais les yeux sur le bout des chaussures quand l'heure vient de prendre des risques, d'affronter le conflit et de dire en face les paroles d'autorité que les Français attendent pour adhérer au projet commun.

Ces capitaines de tranchée, on les trouve à foison sur les bancs du service public qui sont une véritable école dans ce domaine, mais on les trouve aussi de plus en plus dans les comités de direction des grandes entreprises où la prise de risque est pénalisée au profit des valeurs grégaires.

Quelle est la sociologie de ces dirigeants, hommes et femmes ? Quels sont leurs parcours ?


Eric Verhaeghe : Les grandes écoles françaises sont obsolètes par leur nature même. Elles sont l'éloge de l'excellence individuelle, acquise à force de bachotage et d'exercices abstraits pratiqués en chambre. Dans un monde où la collaboration, notamment par le biais des réseaux sociaux et des outils numériques, est devenue la norme, l'intelligence à la française confine au handicap. 

La société numérique a de moins en moins besoin de cerveaux bien faits dans leur coin, mais de plus en plus besoin de coéquipiers capables de produire de l'intelligence collective. Là, notre vision arrogante et foncièrement individualiste devient un handicap.

Hervé Joly : Dans mes travaux historiques sur les dirigeants (PDG, directeurs généraux ou équivalents) des grandes entreprises françaises au XXe siècle, complétés par des études menées avec mon collègue sociologue François-Xavier Dudouet (CNRS-IRISSO, Université Paris-Dauphine) sur les dirigeants (membres des comités exécutifs et administrateurs) des entreprises du CAC 40 dans les années 2000 apparaît une étonnante continuité dans les profils :

  • Une population très masculine : si les femmes, totalement absentes jusqu’aux années 1960 au moins dans les grandes entreprises managériales (elles ne pouvaient jouer un rôle qu’à titre souvent de régentes dans des entreprises familiales), apparaissent dans la période récente, ce n’est presque jamais dans des fonctions de « patrons » (PDG ou DG), et souvent, au sein du comité exécutif, dans des fonctions perçues comme plus spécifiquement « féminines » (DRH, directions de la communication).
  • Un élitisme scolaire : si l’exigence d’une formation supérieure est ancienne, ce qui frappe est la permanence d’une prédominance des diplômés des grands écoles les plus prestigieuses, Polytechnique en particulier, rejointe depuis la fin des années 1960 par l’ENA et depuis les années 1980 par HEC. Si la prédominance de Polytechnique par exemple dans la filière des ingénieurs pouvait apparaître logique au début du XXe siècle à un moment où ses effectifs représentaient, dans les générations concernées, une part importante des très rares bacheliers, les écoles d’ « ingénieurs civils » (destinés au secteur privé) comme Centrale ou les Mines peinant à en recruter autant, la prime donnée aux polytechniciens dans les générations actuelles est plus étonnante à un moment où ils ne représentent plus qu’une petite minorité des ingénieurs formés dans des écoles beaucoup plus nombreuses, avec des exigences très proches dans les différents concours. La même chose vaut pour la spectaculaire prédominance des HEC par rapport à l’ensemble des diplômés d’écoles de commerce, non seulement de province, mais également ses grandes concurrences parisiennes (ESSEC, ESCP). Il existe une prime remarquable dans chaque filière à être passé par l’école la plus prestigieuse, qui justifie et auto-entretient les choix des candidats aux concours d’entrée.
  • L’importance des filières des grands corps d’Etat : parmi l’ensemble des polytechniciens ou des énarques, il existe toujours des écarts considérables dans les probabilités d’accès aux plus hautes fonctions dirigeantes selon qu’ils ont accédé ou non, par leur classement de sortie, aux corps les plus prestigieux (Mines et, un degré moindre, Ponts et Chaussées pour les premiers ; Inspection des Finances surtout pour les seconds). Le détour initial par la haute fonction publique, associé souvent par une expérience en cabinet ministériel, reste, à condition de ne pas se prolonger au-delà d’une dizaine d’années, un atout considérable qui leur permet souvent de jouer, dès leur entrée à 30-35 ans dans les entreprises, dans une division supérieure, qui leur donne un accès privilégié à la direction générale, aux dépens souvent des autres diplômés plus anonymes qui y ont fait toute leur carrière. 

Qu'en est-il du poids des réseaux (écoles, clubs, familles) ? Quelle importance ces réseaux ont ils ? Sont-ils déterminants ?

Eric Verhaeghe :La grande surprise de notre époque est le retour en force du réseau familial. C'est un élément de plus qui montre que la France vit une vraie réaction nobiliaire : les privilégiés se crispent sur leurs privilèges et n'ont plus la décence de le cacher. On n'hésite plus à assumer qu'on préfère ses enfants à d'autres méritants. Le MEDEF est confié au fils d'un précédent président. Les présentateurs de télévision n'hésitent pas à occuper les plateaux en famille, je pense notamment à la famille Drucker. Les élus adorent parrainer leurs enfants, qui nous la jouent ensuite "je me suis fait tout seul". 

La capacité des gens de réseaux ou de bonne famille à nourrir le fantasme d'une réussite au mérite quand il s'agit juste de favoritisme, de copinage, de népotisme, est à mon sens une grande source de frustration pour les Français. Dans la vie, on peut beaucoup accepter à condition qu'on ne nous vole pas notre souffrance ou notre effort. Quand des héritiers se la jouent autodidactes, c'est une façon de nier la dureté de l'existence des manants, et d'en usurper les mérites.  

Hervé Joly : Même s’ils ne représentent pas l’ensemble des grands patrons, les seuls diplômés des trois grandes écoles Polytechnique-HEC-ENA, soit moins d’un millier de personnes par an sur une classe d’âge d’environ 700 000, accaparent 45 % des postes de dirigeants du CAC 40, et même 61 % si l’on ne considère que les seuls patrons. Et, les seuls membres des grands corps, s’ils ne représentent que 19 % de l’ensemble des dirigeants, constituent 32 % des patrons, et accaparent souvent les postes les plus prestigieux (PDG des plus grandes entreprises bancaires ou industrielles), alors que leur vivier ne se compte, parmi environ 500 polytechniciens et énarques par an, qu’en quelques dizaines à peine (dont une douzaine pour les Mines dans les générations concernées, 5 en moyenne par an pour l’inspection). Si tous les polytechniciens et énarques, ni même tous les X Mines ou inspecteurs des finances ne deviennent pas des dirigeants du CAC 40, ils connaissent une probabilité de réussite incomparablement supérieure à toute autre catégorie. Les entreprises délèguent donc une part importante de la sélection de leurs élites à des institutions scolaires ou étatiques dont les critères ne sont pourtant a priori pas ceux de grandes entreprises privées dans l’économie mondialisée. Le phénomène, qui avait préexisté aux nationalisations successives du XXe siècle, a largement survécu aux privatisations massives intervenues depuis la fin des années 1980.

Le recrutement social des élites économiques est largement influencé par ces exigences de performance scolaire : l’ouverture n’est nécessairement pas plus grande que celle du recrutement social très privilégié de ces très grandes écoles, qui bénéficie largement à des enfants bien dotés en capital économique, social et culturel (issus des « CSP + »). D’un autre point de vue, il faut bien sûr souligner que l’exigence scolaire de ces formations ouvre le jeu au-delà de la seule reproduction sociale, des héritiers directs ou des « fils à papa » ; des enfants d’une moyenne bourgeoisie de province (médecins, ingénieurs, commerçants, voire enseignants du secondaire, etc.) peuvent y trouver des opportunités très organisées d’accéder à des fonctions dirigeantes de haut niveau sans appui familial direct.

Dans d’autres pays comme l’Allemagne ou les USA, il n’existe pas un élitisme scolaire aussi marqué, avec une diversité plus grande des formations universitaires d’origine, même si certains établissements sont bien sûr plus prestigieux et mieux représentés que d’autres. Les filières étatiques ne jouent pas du tout le même rôle. Il n’en résulte pas nécessairement une plus grande ouverture sociale : la concurrence élargie qui règne entre les diplômés du supérieur peut être d’autant plus régulée par l’importance des ressources héritées de la famille ou de l’entourage, qui deviennent déterminantes pour trouver les meilleures opportunités de carrière et fournir les codes sociaux indispensables à la réussite.

Le fait qu’une grande entreprise apparaisse comme un bastion des plus grandes écoles, voire des grands corps les plus prestigieux, tend à auto-entretenir ce phénomène. Les dirigeants en place tendent à favoriser la promotion de dauphins qui leur ressemblent, qui ont réussi les mêmes performances scolaires et ont les mêmes expériences dans la haute fonction publique. Cela peut être perçu comme des phénomènes de réseaux voire de clans, mais aussi simplement comme la convergence naturelle des critères de reconnaissance : les aînés recherchent chez les plus jeunes les mêmes qualités qui fondent leur légitimité (esprit de synthèse, polyvalence, connaissance des rouages administratifs et politiques, etc.) par rapport à d’autres (maîtrise technique, spécialisation professionnelle, ancrage territorial, etc.) qui leur apparaissent moins pertinentes. Seule l’ouverture internationale en cours dans les équipes dirigeantes pourraient venir remettre en cause cette reproduction naturelle. Mais elle reste souvent limitée, les dirigeants étrangers tendant à représenter au comité d’exécutif les activités de leurs pays ou continents d’origine, sans qu’il existe encore un véritable brassage concurrentiel entre les différentes filières nationales.

Au service de quelles causes agissent-ils ? A quelles logiques répondent-ils ?

Eric Verhaeghe : Vous le savez bien : si les nobles se tiennent les coudes pour garder les fromages, cette solidarité a une justification et une seule : la préservation jusqu'à la dernière minute d'un système qui leur profite mais qui est à bout de souffle.

Prenez la posture du président de l'assemblée nationale, Claude Bartolone, sur la question de la transparence du patrimoine des élus. Chacun le sait, Bartolone est une sorte d'emblème de la décadence française. Il est élu sans discontinuer depuis 1981. Il a abondamment cumulé les mandats. Dans toute sa carrière, il n'a jamais voté un budget de l'Etat à l'équilibre. Il a été président du département le plus endetté de France. Et voilà un élu qui se bat aujourd'hui pour empêcher que se mettent en place des systèmes qui permettent de demander aux élus de rendre des comptes sur leur gestion. Au passage, on apprend qu'il s'est fait construire une maison de 300 m² par un architecte qui avait eu des marchés du conseil général dont il était président. 

A part une logique de préservation des privilèges jusqu'à la dernière minute, comment expliquer le comportement du 4è personnage de l'Etat ?


Le système américain est caractéristique de contre-pouvoirs très importants mais aussi de groupes de pression très puissants qui laissent une marge réduite au président des Etats-Unis. Le système français en est-il finalement si éloigné ? Quel rôle jouent les groupes de pression ?

Eric Verhaeghe :Il me semble que le système français est pire que le système américain, car, les lobbies, je les vois partout, mais les contre-pouvoirs, je les vois peu. La presse française (je veux dire la presse papier) est l'une des pus inféodées au pouvoir que l'on puisse trouver dans le monde. Le service public est d'une complaisance époustouflante avec le pouvoir. A de nombreux égards, il existe une large impunité pour le pouvoir, avec la complicité de la presse. 


Propos recueillis par Jean-Baptiste Bonaventure et Alexandre Devecchio

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