"Quelle économie politique pour la France ?", d'Yves Perrier et François Ewald : Beaucoup de constatations et d'interrogations qui enrichissent la réflexion<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Culture
L'essai "Quelle économie politique pour la France ?", d'Yves Perrier et François Ewald.
L'essai "Quelle économie politique pour la France ?", d'Yves Perrier et François Ewald.
©Culture Tops

Atlanti-culture

L'essai "Quelle économie politique pour la France ?", d'Yves Perrier et François Ewald est paru aux éditions de l'Observatoire.

Jean-Jacques Pluchart pour Culture-Tops

Jean-Jacques Pluchart est chroniqueur pour Culture-Tops. Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).

Voir la bio »

QUELLE ÉCONOMIE POLITIQUE POUR LA FRANCE ? POUR UN NOUVEAU PACTE ÉTAT-ENTREPRISES-CITOYENS

De Yves Perrier et François Ewald
L’Observatoire,
Parution le 10 mai 2023
352 pages
23 €
Préface d’Hubert Védrine
Notre recommandation : EXCELLENT

THÈME

 Yves Perrier et François Ewald soutiennent que face à la dégradation de la position de la France dans le monde, un redressement ne peut être assuré que par un nouveau pacte entre l’Etat, les entreprises et les Français.

POINTS FORTS

Les auteurs reconstituent l’enchaînement des facteurs qui ont provoqué le déclin de la France depuis les années 2000, après avoir longuement comparé les modèles économiques et sociaux anglo-saxon, allemand (ou rhénan) et français. Ils analysent « l’ordre américain » qui a engendré un modèle de capitalisme financier de plus en plus contesté. Ils décrivent ensuite l’ordolibéralisme ou l’économie sociale de marché, qui a régi les “Trente glorieuses" allemandes (1991-2021), mais qui doit désormais se réinventer. Ils décryptent enfin le « modèle gaullien » marqué par un colbertisme économique au service des « champions nationaux ». Selon les auteurs, la « rupture du pacte social » est intervenue en 1981 avec les nationalisations, puis en 1984 avec le « tournant européen », et à partir des année 1990, avec le « grand désalignement entre l’Etat et les entreprises », provoqué notamment par le « mythe de la France sans usines ».  

QUELQUES RÉSERVES

Les auteurs constatent que « la France a raté le virage de la globalisation », mais ils estiment – sans toujours convaincre - qu’elle dispose des atouts nécessaires pour s’adapter à la « grande reconfiguration » qui est engagée sous les effets conjugués d’un déplacement vers l’Asie du centre de gravité mondial, des transitions énergétique et écologique, mais aussi de la primauté du politique sur l’économique. L’Etat français doit – en est-il capable ? - restaurer l’équilibre budgétaire, améliorer ses services, exercer un rôle de stratège afin de planifier les transitions et de faire face aux crises. Les entreprises doivent poursuivre des objectifs à la fois financiers, écologiques et sociaux. Les « citoyens-consommateurs-travailleurs » doivent surmonter leurs contradictions et reprendre confiance.

À Lire Aussi

"Le droit au pardon", de John Grisham : Du Grisham pur jus, un grand procès

ENCORE UN MOT...

Les auteurs  conviennent que l’Etat français dispose de moyens d’action limités en raison de l’endettement du pays et de la résistance de ses citoyens à toutes réformes. Ils exhortent les Français à conjurer le sort en servant une nouvelle « ambition collective » dans un monde multipolaire.

UNE PHRASE

“ Notre propos n’est pas de tenir un nouveau discours sur le déclin français, déclin qui doit s’apprécier de manière relative. Il porte au contraire sur les conditions du redressement. La France dispose de nombreux atouts ; mais elle connaît un affaiblissement économique et industriel préoccupant. Le redressement de son économie doit être une priorité pour maintenir sa puissance et assurer une prospérité collective."

L'AUTEUR

Yves Perrier a été directeur général d’Amundi et auteur d’un rapport sur la Place financière de Paris.  François Ewald est  philosophe et professeur honoraire au CNAM.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !