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Quatrième vague Delta : Emmanuel Macron continue à tout miser sur la vaccination… et à ignorer le reste
©LUDOVIC MARIN / AFP

Œillère

Extension du pass sanitaire, vaccination obligatoire des soignants, déremboursement des tests PCR et si Macron avait oublié que d'autres armes existent pour lutter contre l'épidémie ?

Jérôme Marty

Jérôme Marty

Président de l'Union française pour une médecine libre, Jérôme Marty, est médecin généraliste et gériatre à Fronton, près de Toulouse.

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Atlantico : Emmanuel Macron a annoncé l’extension du pass sanitaire et la vaccination obligatoire des soignants, que pensez-vous de ces annonces ? 

Dr Jérôme Marty : Il a annoncé l’obligation de vaccination pour les soignants d’ici le 15 septembre, ce qu’on savait déjà. C’est une nouvelle fois une manière de faire sans faire. Encore une fois, on est au milieu du gué. Mais, au final, il n’oblige pas plus les soignants que la population. Il oblige tout le monde avec le pass sanitaire dès le 21 juillet pour les lieux de culture et début août pour les transports, bars et restaurants. A terme (à l’automne NDLR) le test PCR ne sera remboursé que s’il est prescrit. Ce qui ne sera pas le cas pour aller au restaurant. Donc on rend la vaccination aussi-obligatoire par l’économie. Je pense qu’on va avoir droit à une levée de bouclier.

A la fois, je pense qu’il faut multiplier les vaccinations pour se protéger. Mais j’ai le sentiment qu’ériger une sorte de jurisprudence de société faite en deux temps pose question. Le geste vaccinal va ouvrir toutes les portes de la société, ce qui va créer un précédent. C’est un problème qui est presque philosophique. J’étais favorable à la vaccination des soignants mais la question des moyens de restriction se posait. Là, le président s’adresse à tous avec le message suivant : ‘si vous ne voulez pas vous faire vacciner d’accord mais vous ne pourrez pas aller au restaurant’.

Toutes ses annonces sont conditionnées à la mesure vaccinale. D’éventuelles mesures supplémentaires ont été évoquées…

Oui si le taux d’incidence atteint 200. C’est la nouvelle frontière, sans qu’on sache pourquoi cette frontière ou ce qui arrivera si elle est franchie. Il mise tout sur la vaccination. En plus, il a parlé d’une troisième dose de vaccin. C’est une erreur car cela donne du grain à moudre aux antivax. Sur le plan sanitaire pur, la troisième dose commencera en septembre pour les gens vaccinés en janvier février, soit sept mois après. A mon sens, ça devrait être dès maintenant. Mais avant tout, il fallait laisser Olivier Véran en parler et pas le président de la République.

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Les mesures concernant la vaccination vont elle permettre de ralentir la diffusion du variant delta. Le vaccin peut-il gagner la course ?

Avec la vaccination, le delta ne va pas tant être freiné que limité dans ses dégâts. Il va y avoir une décorrélation entre nombre de cas et nombre de morts. C’est ce qu’on voit ailleurs actuellement. On n’a confiné que parce qu’on était dépassé par la situation dans les hôpitaux. 

Il est un peu tard pour gagner la course. On a encore perdu du temps, comme depuis le début. Les dirigeants ont laissé les antivaccins prospérer et maintenant cette vision ne se retrouve plus seulement sur les réseaux sociaux mais aussi dans les villes. Et le gouvernement n’a rien fait. Aujourd’hui on est en retard car nous n’avons pas su prendre les choses au bon moment. Par ailleurs, Emmanuel Macron n’a fait aucune annonce sur ce qui allait être fait dans les écoles ou autres. Il a juste dit qu’il y allait avoir des campagnes de vaccination à l’école. Il n’a rien dit sur l’aération, sur ce que l’on répète depuis des mois. Les deux tiers de l’allocution étaient celle d’un président en campagne. 

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