Quand Libération se paie Mac Lesggy à grands coups de biais idéologiques et de déformations <!-- --> | Atlantico.fr
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Libération s'attaque à Mac Lesggy dans son édition du samedi 9 et du dimanche 10 décembre.
Libération s'attaque à Mac Lesggy dans son édition du samedi 9 et du dimanche 10 décembre.
©Marie Etchegoyen / DR / M6

Police de la pensée

Mac Lesggy est l'objet d'une enquête à charge publiée dans les colonnes de Libération ce week-end.

Alexandre Baumann

Alexandre Baumann

Alexandre Baumann est auteur de sciences sociales et sur de nombreux autres sujets (Antéconcept, Agribashing, Danger des agrégats, Cancer militant).

Voir la bio »

Libération vient de publier un article à charge ignoble contre Mac Lesggy. Je vous décortique cette pièce de propagande à travers cet article à retrouver ICI.

Tout part d'un drama banal : Christophe Cassou, rédacteur du GIEC habitué de l'écosystème pseudo-écologiste, aurait prétendu que "les valeurs de l’extrême droite ne sont pas compatibles avec le climat."

Cela s’inscrit dans la diabolisation (ce qui n’est pas, rappelons-le, simplement de la critique) de l’extrême droite: l’ensemble de l’écosystème pseudo-écologiste travaille à créer une sorte de démon« extrême-droite » auquel ils pourront assimiler tous les opposants ou dissidents.

Mac Lesggy a souligné l'imposture :

Le paragraphe l'évoquant, contenant, en plus une mention clairement orientée ("saisissant son clavier d’indignation, le trublion de M6 lui répond") qui se finit comme suit :

"Une journée tristement banale sur X mais qui révèle une des obsessions de Mac Lesggy : s’en prendre, avec un plaisir non dissimulé, à ceux qui incarneraient à ses yeux une parole officielle de la lutte contre le réchauffement climatique."

Libération conclut en écartant le débat d’un tour de main (pourquoi s’embêter avec les détails ?).

Cassou est ainsi presque divinisé: il « incarne une parole officiellede la lutte contre le réchauffement climatique ». Libération se protège néanmoins, imputant à l’animateur cette étrange pensée.

Néanmoins, riendans la suite ne viendra étayer l’imputation de cette pensée à l’animateur. C’est bien Libération qui parle.

Là, on a déjà l'axe de l'article assez clairement posé: il va s'agir de défoncer l'animateur par tout artifice rhétorique possible.

Ensuite, Libération embraye et accélère dans la diabolisation:

"Car notre journaliste [...] est en croisade : contre une bonne partie des représentants du Giec, un paquet de scientifiques ou la plupart des jeunes militants écolos. Il se frotte à tous ceux qui ne partagent pas sa ligne, celle du «techno solutionnisme», la croyanceabsolue en la science et les techniques pour réussir à enrayer la crise climatique sans changer nos modes de vie (lire ci-contre).

Tous les canaux et les moyens sont bons, que ce soit ses réseaux sociaux ou dans ses émissions radio ou télé. Même Valérie Masson-Delmotte, éminente paléo–climatologue, a eu affaire à lui.

Après que celui-ci avait parlé sur X d’un «réchauffement climatique causé par l’homme [ ] inarrêtable à court ou moyen terme : une seule politique actived’adaptation permettra d’en limiter les conséquences», la coprésidente d’un des groupes du Giec l’a recadré : Lesggy est porteur d’un «discoursd’inaction en décalage avec l’état des connaissances», a-t-elletranché."

Ce n’est plus seulement Cassou (et Masson-Delmotte), mais une « bonne partie des représentants du Giec ». Ces derniers deviennent d’ailleurs « représentants du GIEC », alors qu’ils ne le sont absolument pas, ils ne sont que rédacteurs.

C’est un peu comme si on qualifiait un informaticien d’Apple « représentant d’Apple ». C’est simplement faux.

Enfin, le propos dissimule le fait que la sphère pseudo-écologiste, comptant plusieurs rédacteurs duGIEC, un paquet de « scientifiques » et la plupart d’écolos (jeunes etvieux), est largement critiquée par beaucoup de monde, parce qu’ilsforment un corps au final cohérent qui produit énormément dedésinformation.

Mais ici, cela devient une « croisade » propre de l’animateur, comme si c’était une sorte de lubie née dans son esprit.

Et une croisade, ce n’est pas qu’une lubie, c’est la mise en oeuvre de moyens pour. C’est l’objet du second paragraphe: "Tous les canaux et les moyens .."

On enchaine sur l'attaque de Valérie Masson-Delmotte, que j'avais déjà démontée dans cet article.

On retrouve par ailleurs l’accusation - épouvantail du « techno-solutionnisme ».

Voyez qu'à ce stade, on a déjà mis les deux pieds dans la désinformation bien dégueulasse.

Mais le pire vient.

La suite de l’article dessine un long portrait de l’agronome pour le dessiner d’une part comme un déchu et d’autre part comme un danger.

Ils tentent de dessiner l’image d’une déchéance, commençant par poser une distance (« Qu’il est loin le temps du premier E = M6 en février 1991 ! ») avec une image positive (« visage sympathique », « Comme C’est pas sorcier sur le service public » …)

Puis, une déchéance: « Au tournant du millénaire, l’angle évolue. Les audiences baissent, l’émission est en danger » et une réponse « Maintenant on va faire des sujets qui plaisent aux mamans ».

Libération le fait passer de "sympathique" à calculateur.

Libération monte ensuite en épingle son influence, prétendant qu’il « personnifie la vulgarisation scientifique cathodique ».

Quelque chose pour le prouver, une comparaison, non ? Rien. Mais il faut monter en épingle son "influence", terme vague central pour le complotisme: « Et son influence n’est pas près de s’arrêter. »

Surtout, il faut vendre au chaland que ce n'est pas une attaque essentiellement motivée pour de basses raisons politiques.

S’ensuit une série de plusieurs accusations visant à enfoncer l’idée d’une déchéance.

On commence sur le glyphosate: il aurait « suscité l’émoi » s’étantvoulu « très affirmatif contre les méfaits supposés de l’herbicide sur la santé, alors que les doutes sur le caractère cancérogène dudésherbant devraient appeler à la plus grande précaution. »

Libération revendique ainsi avoir un avis plus autorisé que l’EFSA.

D'habitude, ce genre d’allégations sont portées par un « scientifique » militant. Supposons qu’ils n’ont simplement pas eu le temps de demander à leur carnet d’adresse.

La seule caution à cette critique est :

- deux phrases, parfaitement justes mais qui pourront choquer ceux qui ont été abreuvés depuis des années à la désinformations antiglyphosate.

- L’avis d’un « journaliste de RTL » : « Cette chronique, c’est un ramassis de conneries »

Cet avis est tellement extraordinaire qu'il mérite un titre entier ...

Voilà la réfutation indiscutable du travail, entre autres, de l'EFSA.

Ensuite, l'annonce grandiloquente de la saisine de la "Société des journalistes, organe qui veille au respect des règles éthiques et déontologiques" qui aurait "fait monter l'alerte jusqu'à la direction de la station privée."

Je ne sais pas de quoi il parle, mais ça a l'air sacrément naze vue la place de la désinformation la plus décomplexée dans la presse gauchiste.

Ensuite est cité un propos (du journaliste RTL ?) insultant directement Mac lesggy de "tanche", qui ne devrait sa place qu'à obscure une logique de groupe média. (pratique l'insulte par proxy)

Enfin, comble de l'ignomonie, il aurait eu l'audace, une semaine après ce "plaidoyer proglyphosate", de prétendre que le micro-onde serait le "meilleur moyen de cuisson des aliments" [cette citation semble malhonnête]. Il aurait ensuite fait "l'éloge des poulets OGM contre la grippe aviaire ou évoqué une thérapie génique pour lutter contre le cholestérol".

Notez l'usage du terme "proglyphosate". Cela s'inscrit en fait dans une logique de conflictualisation d'un thème pour relativiser l'un des deux camps.

Cela permet de renvoyer dos à dos "pronucléaires" et "antinucléaires", "proglypho" et "antiglypho". Ça été récemment utilisé par LFI aussi et cela explique leur refus acharné de qualifier de "terroristes" les actes du Hamas (avec Amnesty et je ne sais plus quelle autre "ONG")

En parlant de "crimes de guerre", ils pouvaient ensuite accuser Israël de "crimes de guerre" et hop, balle au centre !

Bref, c'est une technique courante et bien rodée dans ce milieu.

Une fois passée ce déluge de bullshits variés, on arrive au thème de l'écologie.

Ici, les "journalistes" vont partir de citations de tiers cherry-pickées pour donner une image négative à l'animateur.

D'abord, François Gemenne reprochant à l'animateur d'avoir "une certaine forme de croyance absolue en la technique et en l'idée que le progrès technique va résoudre les problèmes".

On sent qu'ils gardent des dossiers et suivent scrupuleusement ces discussions pour avoir trouvé ça. Bref.

Ensuite ils sortent une obscure étude incluant l'animateur dans la sphère "technosolutionniste", caricaturée en un groupe qualifiant systématiquement les mesure de sobriété ou de contrainte comme par nature "plus idéologiques que nécessaires".

On sent le gars super neutre ...

Puis arrive Camille Etienne, qui nous montre avec brio sa maîtrise du style pseudo-écologiste, liant habilement diabolisation/victimisation et complotisme.

Enfin, une fin de paragraphe qui étonne: on voit cités Serge Zaka et François-Marie Bréon pour dire des choses raisonnables (logique).

Puis on prend un peu de recul et on se demande, que lit le lecteur ? On parle d'un lecteur de Libé, qui vient d'être désinformé pendant au moins 5 bonnes minutes.

En fait, à ce stade, le lecteur retiendra simplement des deux messages que Mac Lesggy est très tranchant en ligne et qu'il défend le nucléaire, les bassines et les pesticides.

Ils sont forts ces journalistes hein ?

Une fois ce passage factuellement vide révolu, on retourne aux controverses.

En 2020, l'animateur avait nié "le lien entre augmentation des épisodes cévenols et l'action de l'homme, avant de s'excuser".

En 2021, BonPote aurait mis, avec Florence Habets une caricature de Mac Lesggy le présentant affirmer l'erreur qu'il avait pourtant reconnue.

Ici on a déjà une information: il y a donc eu ce travail qui ressemble beaucoup à de la diffamation, ancrant comme une sorte d'erreur répétée et récurrente une erreur ponctuelle dont la durée de vie s'est comptée en heures.

L'animateur aurait réagi et "certains éléments erronés" auraient étés "modifiés à la marge dans un second dessin".

"Pas suffisant pour la vedette de télé qui annonce son intention de solliciter le Comité d'éthique du CNRS. Une "pression qui n'est pas suivie d'actes le CNRS indiquant à Libération ne pas avoir «été saisi par M. Olivier Lesgourgues".

Pourquoi s'appesantir sur ce non-évènement ?

Il s'agit ici de le présenter comme une attaque malhonnête, comme s'il cherchait à faire taire des critiques légitimes.

Le journal emploie même le terme, récurrent dans la sphère pseudo-écologiste, de "pression".

On retrouve la même technique qui avait été employées pour monter en épingle les "pressions" de Monsanto. (bientôt édité, dépêchez-vous de le lire)

On enchaine sur d'autres considérations générales.

Encore une fois, des citations cherry-pickées de Serge Zaka («Il a parfois quelques ratés sur le changement climatique, ce n'est pas toujours parfaitement propre, reconnaît Serge Zaka. Mais ça ne veut pas dire qu'il est climatosceptique.») et de François-Marie Bréon(«C'est un journaliste de télé qui fait des programmes pour le grand public, recentre le physicien François-Marie Bréon. Et l'émission sur le climat à laquelle j'ai participé, il n'y avait rien à dire.

Pour retrouver le Thread d'Alexandre Baumann : cliquez ICI

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