Primaire : gauche et droite au bord de la crise de nerfs<!-- --> | Atlantico.fr
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Après les débats et les coups bas, comment le PS va-t-il gérer l'après-primaire ?
Après les débats et les coups bas, comment le PS va-t-il gérer l'après-primaire ?
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Vivement dimanche

La droite n’en peut plus de la primaire du PS, mais ne parle que de ça... A gauche, on a également hâte d’en finir... Comment va s’achever ce duel où le principe du « se différencier sans s’affronter » a été depuis peu jeté aux oubliettes ?

Anita Hausser

Anita Hausser

Anita Hausser, journaliste, est éditorialiste à Atlantico, et offre à ses lecteurs un décryptage des coulisses de la politique française et internationale. Elle a notamment publié Sarkozy, itinéraire d'une ambition (Editions l'Archipel, 2003). Elle a également réalisé les documentaires Femme députée, un homme comme les autres ? (2014) et Bruno Le Maire, l'Affranchi (2015). 

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Certes, c’est la loi du genre : à la fin d’une campagne, fut-elle interne, les couteaux ont tendance à s’aiguiser ; mais au PS on a carrément sorti les dagues ! Or, dimanche soir il y aura un(e) gagnant(e), et il est couramment admis que François Hollande va battre Martine Aubry. Mais avec quel score ? Large ou étriqué ?

Comme ne vont voter que les électeurs qui le souhaitent, une surprise reste possible, même si elle est peu probable. En tous cas, c’est à cette possibilité que s’accroche Martine Aubry, qui se bat comme une lionne jusqu’au bout. Et elle cogne depuis quelques jours, qualifiant  tour à tour son adversaire de « candidat du système, » de « candidat auto-désigné investi par les sondages ». François Hollande n’est pas directement entré dans la polémique, se contentant de glisser que ses « combats, il les avait gagnés contre la droite » (allusion à Pierre Mauroy qui a offert la Mairie de Lille à Martine Aubry). Ne voulant pas se départir de son statut de « rassembleur », le président du Conseil Général de Corrèze a préféré laisser ses lieutenants monter au créneau. « C’est le langage de Le Pen » tonne François Rebsamen.  « Ça suffit ! Nous voulons une gauche qui gagne ! Ça, c'est la gauche qui perd quand on attaque sans cesse ses amis ! », renchérit Vincent Peillon. Même la Haute Autorité des Primaires y est allée de son avertissement en demandant d’« éviter les pièges du dénigrement comparatif et l’inévitable enchaînement des polémiques ». « Les candidats et leurs équipes doivent constamment avoir à l’esprit que toute stigmatisation de l’un ou de l’autre revient à blesser une partie de l’électorat des primaires. Or quel que soit l’élu ou l’élue, il ou elle aura besoin de tout l’électorat pour gagner » précise le communiqué de Jean-Pierre Mignard.
A bon entendeur !!!

Hollande "gère les stocks"

En attendant, «  le combat » continue, comme si Martine Aubry espérait l’emporter au finish. Il faut rappeler que la Maire de Lille a réalisé un meilleur score que celui annoncé par les sondages au premier tour, et le Président du Conseil Général de Corrèze n’a pas obtenu le résultat escompté.
Forte de ce résultat, Martine Aubry a voulu amplifier la dynamique alors que son adversaire n’a surtout pas voulu entamer son capital, jouant à fond le « rassemblement » et engrangeant tranquillement les ralliements. Claude Bartolone, en observateur avisé, note qu’il a « fait de la gestion de stock ». Un « stock » qui a théoriquement gonflé avec le ralliement de Manuel Valls, l’appel de Ségolène Royal à se ranger derrière  son ancien compagnon, et enfin l’annonce d’Arnaud Montebourg qu’il votera  à « titre personnel » pour François Hollande ce dimanche. La présidente du Conseil Régional de Poitou-Charentes a avancé la nécessité « d'amplifier l'avance donnée par les électeurs », de « donner un élan au candidat avec une nette avance qui ne laissera aucune prise à la droite », et le fait qu’il défende les idées qu’elle a elle-même portées, telles que la  « réforme bancaire, la lutte contre les licenciements boursiers, la moralisation politique avec le non-cumul des mandats et la mutation écologique de l'économie ».

Arnaud Montebourg qui, après moult tergiversations et vaticinations, a fini par prendre position « à titre personnel » pour François Hollande ce vendredi matin. Sage décision de la part de celui qui est arrivé en troisième position dimanche dernier, et qui fait un bond spectaculaire dans les sondages de popularité. Raillé par l’extrême-gauche, Arnaud Montebourg est moins que personne propriétaire de ses voix. Il peut cependant se targuer  d’avoir obtenu « une forme de dépassement d'eux-mêmes » de la part des deux candidats qui ont « avancé vers la mise sous contrôle des banques et la lutte contre la concurrence déloyale mondiale. Tous deux ont repris des morceaux de VIe République, même en pièces détachées… ». Heureux homme qui affirme n’avoir rien négocié. De toutes façons, il devient incontournable, quelle que soit l’issue du scrutin de dimanche.

Une Clinton française ?


Mais lundi, que va-t-il se passer ? Hollande désigné candidat, Martine redevenue première secrétaire, elle aura la charge de préparer la convention d’investiture du 22 octobre. A l’inverse, si Martine Aubry finissait par l’emporter, François Hollande serait-il bon joueur ? Participerait-il à sa campagne ? Quelle que soit l’issue, la volonté de battre Nicolas Sarkozy transcendra-t-elle leur détestation réciproque, comme veulent le croire les réalistes du PS ? Pour s’en persuader et pour convaincre les sceptiques, ils rappellent le souvenir de Barack Obama et Hilary Clinton qui s’étaient durement affrontés pendant les dernières primaires américaines. Battue, la sénatrice de New-York n’en était pas moins incontournable et elle est devenue la patronne de la diplomatie américaine, le poste le plus prestigieux du gouvernement. Un modèle ?

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