Davoud Pahlavi : « Voilà pourquoi il faut en finir avec le régime de la République islamique d’Iran »<!-- --> | Atlantico.fr
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Sous couvert d'une théocratie, les Ayatollahs - dont le maitre à penser, Khomeini, était un admirateur du régime nazi - se sont en effet comportés, depuis 1979, d'une manière tyrannique et sanguinaire.
Sous couvert d'une théocratie, les Ayatollahs - dont le maitre à penser, Khomeini, était un admirateur du régime nazi - se sont en effet comportés, depuis 1979, d'une manière tyrannique et sanguinaire.
©ATTA KENARE / AFP

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Le Prince Davoud Pahlavi est le cousin du Prince Reza Pahlavi, leader de l’opposition iranienne. Dans cette tribune - dans laquelle il parle en son propre nom -, il insiste sur l’urgence de voir la France et les grandes démocraties soutenir les opposants iraniens au régime des Mollahs qui déstabilisent l’ensemble du Moyen-Orient, et pourraient conduire à un conflit régional de haute intensité.

Davoud Pahlavi

Davoud Pahlavi

Davoud Pahlavi est le cousin du prince Reza, fils du dernier Shah d’Iran.

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Il est important, en préambule de cette tribune, de rappeler que l’histoire et la sociologie de l’Iran n’ont pas grand-chose à voir avec celle de la République islamique née d’un mouvement islamo-révolutionnaire en 1979.

Notre roman national en témoigne. En effet, l'empire Perse est le premier en date des empires Indo-Européens de l'histoire, précédant ainsi les empires grec, romain, anglo-saxons, français, espagnol, etc.
L'acte de naissance de l'empire Perse fut le célèbre « édit» du roi Cyrus publié au lendemain de la chute de Babylone. D'une valeur inestimable, il est la première déclaration des droits de l'homme dans l'histoire de l'humanité. Par cet édit, Cyrus le Grand proclame en effet, à l’époque, l'égalité des droits pour tous les membres de l'empire ainsi que la liberté de culte et de croyances pour tous les individus. Une constante sous les différents empires perses - même si ceux-ci n’ont pas toujours brillé par leur tolérance avec leurs opposants - qui montre à quel point notre ADN est celui d’un peuple ouvert aux minorités et à toutes les formes de cultures.

Ainsi, je voudrais rappeler que la tragédie qui se joue en Iran depuis 45 ans est une parenthèse néfaste dans notre histoire, qui ne peut résumer à elle seule ce qu’est le peuple iranien.

Sous couvert d'une théocratie, les Ayatollahs - dont le maitre à penser, Khomeini, était un admirateur du régime nazi - se sont en effet comportés, depuis 1979, d'une manière tyrannique et sanguinaire, dévastant l’économie, faisant main basse sur les richesses naturelles et industrielles du pays et persécutant les minorités ethniques et sexuelles, comme tous ceux qui ne pensaient pas comme eux. Ils ont institutionnalisé le trafic de drogue, d’armes et d’êtres humains, passant des accords avec des cartels mafieux en Colombie, au Venezuela et au Mexique. Tout aussi grave, ils ont fait de l’Iran un État terroriste qui a perpétré des dizaines d’attentats et de prises d’otages.

Aujourd’hui, les Iraniens ne veulent plus de la violence portée par la Mollarchie. Des études montrent que 81% d’entre eux ne se reconnaissent ni dans le régime actuel, ni dans la politique brutale pratiquée par les mollahs au pouvoir, et qu’ils souhaitent un changement de régime.

Un an après la naissance du mouvement "Femme, vie, liberté" qui est devenu très vite une "révolution", l’on peut dire que la jeunesse Iranienne - l’âge moyen en Iran est 32 ans - a d’ores et déjà remporté une victoire générationnelle.

Le régime des mollahs, confronté à la contestation, mais aussi à une multitude de crises - économique, sociale, environnementale, sanitaire - se trouve au plus mal, fragilisé par des dissensions internes. Pour se maintenir, il a choisi d’accroitre la politique de la terreur à l’encontre des contestataires, emprisonnant – et tuant souvent - ceux qui osent le critiquer, comme la courageuse Nasrin Sotoudeh, avocate des droits humains récipiendaire du prix Sakharov 2012 et du prix Nobel alternatif 2020, et Narges Mohammadi, prix Nobel de la paix.

Il multiplie aussi les menaces à l’encontre des démocraties occidentales, soutient et coordonne les actions terroristes du Hamas, du Hezbollah et des Houthis contre Israël, ne reculant devant aucune infamie pour faire pression sur l’Europe, capturant notamment ses ressortissants innocents qui croupissent dans les geôles iraniennes et les tunnels de Gaza.

Rappelons que l'attaque terroriste du 7 octobre, entreprise par le "Hamas" contre Israël a été coordonnée par la milices expansionniste des Gardiens de la révolution, dont les escadrons de la mort ont tant de sang sur les mains.

La République islamique, enfin, menace de bloquer le Détroit d'Ormuz qui permet d’accéder, depuis le Golfe persique, à l’océan Indien, et par lequel transite 30% du pétrole mondial, ce qui pourrait créer une grave crise internationale.

Enfin, les Mollahs manipulent les foules qui manifestent en faveur du Hamas en France, en Allemagne et en Angleterre.

Leur seule arme consiste à créer le chaos à l’extérieur de leurs frontières, car ils savent qu'en cas de conflit ouvert avec les puissances occidentales, ils ne font pas le poids.

En résumé, la clé de tous les problèmes se trouvant à Téhéran, où le régime est contesté et fragile, il est grand temps que les grandes démocraties, à commencer par la France, réagissent et ne se soumettent plus à la diplomatie de la terreur pratiquée par les Ayatollahs.

Car la méthode du gouvernement iranien consiste à gagner du temps en activant ses proxys au Liban, au Yémen et en Syrie, et à faire monter la menace terroriste en Europe et aux États-Unis pour pousser les Occidentaux à faire pression sur Israël, et créer une situation qui lui permette de pouvoir resserrer ses liens avec la Russie et la Chine, deux autres régimes totalitaires qui menacent la paix du monde.

Il faut donc miser sur les leaders de l’opposition démocratique iranienne, quelle que soit leur sociologie politique, car ils sont en demande de rapports apaisés avec leurs voisins, et de liens comme avec l’Occident.

À ce titre, le Prince Reza Pahlavi, dont le nom est de plus en plus scandé par les jeunes Iraniens qui voient en lui le symbole d’un avenir prometteur, incarne un espoir de modernisme, de retour à la stabilité sociale et économique, et de vision géostratégique.

Il faut comprendre que le combat pour un Iran "libre" qu’il mène avec force, est aussi celui de la France et des démocraties occidentales. Il est également celui des 10 millions d’Iraniens qui vivent en exil à travers le monde, et forment une puissance économique et sociale équivalente à celle d’un pays comme la Suisse.

Dans mon cœur, la France occupe une place importante puisque j’ai la double Nationalité. Et dans mon esprit, la France et ceux qui incarnent l’Iran de demain doivent plus que jamais se rapprocher pour préparer l’avenir, et construire de nouveaux liens économiques, mais aussi pour œuvrer pour la paix et la stabilité au Moyen-Orient.

Selon nos calculs et notre vision, il y aura dans l'Iran de demain des chantiers de développement extraordinaires. Un rebond économique et social nous permettra des échanges très optimistes et de nouvelles perspectives pour nos entreprises respectives.

Mais pour que tout cela prenne forme, dans un moment de notre histoire commune où nous sommes confrontés à des bouleversements géopolitiques sans précédent, l’urgence réclame que soit enfin écoutée la parole de ceux qui combattent la terreur islamiste en Iran.

Car la République islamique d’Iran est vouée à disparaitre, c’est une simple question de temps. Les faits, quant à eux, le démontrent : les Iraniens ne veulent plus de l’Islam politique, ni même des mollahs « réformateurs », impliqués dans le trafic de drogue, la prostitution, et tant d’assassinats.

Il faut donc en finir avec les vieux schémas et miser sur ceux qui incarnent d’ores et déjà le futur. Compte tenu de la menace que représente aujourd’hui la République islamique d’Iran, tant pour le Moyen-Orient que pour l’Europe, c’est le moment ou jamais, cela d’autant plus que les Mollahs sont affaiblis et divisés.

C’est que demande le peuple iranien, et c’est ce que commande le bon sens politique.

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