Pourquoi François Hollande devrait méditer la leçon du succès de David Cameron aux élections britanniques<!-- --> | Atlantico.fr
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Le Premier ministre britannique David Cameron et François Hollande.
Le Premier ministre britannique David Cameron et François Hollande.
©Reuters

Succès outre-Manche

La défaite cinglante du Parti travailliste, hier lors des élections en Grande-Bretagne, constitue un avertissement pour François Hollande, alors que le succès de David Cameron montre que les réformes peuvent être acceptées par la population.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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La déroute des travaillistes dans l’élection britannique constitue un avertissement pour François Hollande qui a entrepris une longue marche pour tenter de faire revenir à lui des électeurs de plus en plus hostiles, comme le révèle sa popularité au plus bas. Le succès de David Cameron témoigne au contraire qu’une politique active de réformes peut être comprise par la population même lorsqu’elle implique des mesures douloureuses, dès lors que les résultats sont là. Ainsi, le premier ministre a-t-il pu créer deux millions d’emplois en Grande-Bretagne depuis 2010, alors que le chômage ne cessait d’augmenter en France. Outre-Manche, la croissance est la plus forte du continent tandis que le taux de pauvreté a pu être réduit.

Une belle leçon pour François Hollande, invité de toutes parts à sortir de l’immobilisme dans lequel il se confine, sous prétexte que l’embellie de la conjoncture européenne va entraîner dans son sillage notre pays.

On ne peut compter seulement sur les autres affirme ainsi la Commission de Bruxelles : celle-ci constate que la France reste à la traîne dans la reprise européenne : l’investissement ne redémarre pas et le nombre des sans emploi s’accroît de mois en mois. L’impact positif de la dépréciation de l’euro sur les exportations restera limité en raison de la désindustrialisation qui réduit le nombre des produits susceptibles d’être vendus sur les marchés extérieurs. De son côté, le gouverneur de la Banque de France met en garde contre le danger de l’attentisme, alors qu’il faudrait au contraire profiter de l’amélioration du climat général pour pousser les feux des réformes, d’autant que « beaucoup de celles qui ont été amorcées restent inachevées ».

Qu’il s’agisse de la dette publique, qui continue d’augmenter, de la baisse du coût du travail qui est en panne, de l’assouplissement de la rigidité introduite par les trente-cinq heures, tout reste à faire pour passer des engagements aux réalités concrètes. La dernière trouvaille du gouvernement pour justifier son immobilisme est de vouloir confier la solution des problèmes aux partenaires sociaux, dont on sait qu’ils sont incapables de s’entendre sur quoi que ce soit. Jouer les Ponce Pilate en leur attribuant la responsabilité des échecs attendus n’est pas une solution, alors que la plupart des pays européens marquent des points dans la compétition internationale et que la crédibilité de la France diminue de jour en jour. Le temps est compté pour le pouvoir : il ne lui reste que quelques mois pour agir, car dans un an il sera trop tard : la campagne électorale fera réapparaître la période des promesses et des redistributions alors que rien n’aura été résolu et que l’absence de vision continuera de faire cruellement défaut.

D’autant que l’embellie économique internationale pourrait connaître une éclipse. Les remous des derniers jours sur les marchés financiers pourraient être un signe avertisseur de sa fragilité, avec la remontée des cours du pétrole, le rebond des taux d’intérêt, le repli du dollar qui entraîne une hausse de l’euro, le ralentissement de la conjoncture américaine et de certains pays du nouveau monde. Autant de signes qui réduiraient, s’ils étaient confirmés, le souffle prometteur de la reprise escomptée. Plus que jamais, le monde est hésitant, ce qui est une raison de plus pour muscler notre économie afin d’être en mesure de faire face aux aléas à venir et ne pas seulement les subir.

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