Pour une France sûre et libre : protéger les Français et leur police <!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
France
Des policiers dans le quartier des Grésilles à Dijon.
Des policiers dans le quartier des Grésilles à Dijon.
©PHILIPPE DESMAZES / AFP

Bonnes feuilles

L’ouvrage « Souverains demain ! : Manifeste pour une France indépendante, écologique et innovante » a été publié sous la direction de Paul Melun aux éditions Marie B. Souveraineté ne signifie ni autarcie ni repli sur soi mais capacité à maîtriser son destin, condition d´une démocratie réelle. La souveraineté éclairée est le concept de fond de ce manifeste. Extrait 1/2.

Paul Melun

Paul Melun

Paul Melun est essayiste, chroniqueur, conseiller en stratégie et président de « souverains demain ! ». Il est l'auteur, avec Jérémie Cornet, de Les enfants de la déconstruction. Portrait d’une jeunesse en rupture (éd. Marie B., 2019).

Voir la bio »

« Au cours des années, l’échec patent de ce “tout prévention” a fini par provoquer une insurrection silencieuse des résidents des quartiers ravagés par la violence sociale. Année après année, sondage après sondage, la population tente inlassablement de crier le même mes[1]sage à des gouvernants politiquement divers mais atteints d’une analogue surdité. »

Alain Bauer, Violences et insécurité urbaines.

La France n’est plus souveraine sur son propre territoire : la loi du plus fort règne dans certains quartiers, les policiers ne peuvent endiguer la hausse des violences en raison d’une politique pénale déficiente, les forces de l’ordre n’ont pas les moyens de lutter contre la radicalisation sur internet. Tel un aveu d’échec, la légalisation des drogues serait, pour certains, la seule voie pour réduire la criminalité dans les banlieues.

Les Français sont aussi exaspérés par la montée des violences à l’encontre de leur police; les images de tirs de mortier artisanal contre les commissariats font désormais partie du quotidien. Toute tentative de réaction est perçue comme un «virage sécuritaire et autoritaire». Brisons l’omerta, assumons la reconquête républicaine des cités, protégeons les Français, marquons la reconnaissance de la nation à ses forces de l’ordre : l’heure d’une véritable politique de sécurité a sonné.

Malgré l’empilement des lois (séparatisme, sécurité globale, terrorisme) et les coups de menton du gouvernement, les maux dont souffre la France en matière de sécurité sont toujours prégnants : perte de confiance entre la police et la population, menace terroriste forte, développement de zones de non-droit, hausse des homicidités…

L’explosion des violences à l’encontre des policiers (qui ont doublé en 15 ans) est due à une perte de confiance entre la police et sa population, aboutissant à une haine antiflics, nourrie par les tweets irresponsables de certaines personnalités politiques qui dénoncent sans vergogne les «violences policières » et le « racisme systémique » dans la police. Soyons clairs, s’il y a des faits de violences illégitimes et disproportionnées commis par certains policiers, la première cause des violences est le mauvais usage de la force par le gouvernement. Par exemple, alors que les effectifs des CRS et des gendarmes mobiles sont en constante diminution depuis des années, des unités non formées au maintien de l’ordre ont été engagées lors des manifestations des Gilets jaunes, ce qui a abouti à un usage non maîtrisé des LBD. Quant au prétendu « racisme» dans la police, plutôt que de dresser des jugements de valeur et de s’éterniser sur un débat stérile quant à son caractère « systémique » ou non, il faut des mesures concrètes pour faire en sorte que les enquêtes internes soient menées à leur terme, en rendant les inspections générales complètement indépendantes.

La menace terroriste plane toujours sur la France. Si les recrutements au profit de la DGSI permettent de faire face aux groupes terroristes organisés, ils ne répondent pas au phénomène de radicalisation sur internet : seule une lutte active contre les contenus apologétiques du terrorisme, et pas seulement par le traitement de « signalements » sur la plateforme Pharos, le pourra.

Fruit de l’inaction politique depuis des décennies, des armées de criminels et de trafiquants prospèrent dans les zones de non-droit, minées par le communautarisme islamiste. Alors que le premier article de la Constitution dispose que la République assure «l’égalité devant la loi de tous les citoyens», les gouvernements successifs ont renoncé à assurer l’État de droit dans ces territoires perdus, sous prétexte que le coût humain et politique de la reconquête des cités serait trop élevé. Pourtant, l’insécurité touche d’abord les classes populaires et les habitants des banlieues, qui ne sont pas libres de sortir le soir, d’ouvrir un commerce ou, tout simplement, de vivre dans la tranquillité.

Enfin, une politique ambitieuse de sécurité ne peut être menée à bien sans une revalorisation du métier de policier, bouc émissaire des violences dans la société. Un légitime « ras-le-bol » se généralise dans la police. Faut-il rappeler que le taux de suicide de la profession est l’un des plus élevés ? Il est temps de clamer haut et fort notre reconnaissance à ceux qui risquent, tous les jours, leur vie et leur intégrité physique, qui ne comptent pas leurs heures et qui sont envoyés en mission, loin de leur famille, aux quatre coins de la France ou à l’étranger.

I. Renforcer la confiance entre la population et la police

Proposition 1 : Rétablir la police de proximité pour une présence rassurante et bienveillante auprès de la population et rompre définitivement avec la politique du chiffre. La police ne peut être que répressive : cela détruit le lien de confiance avec la population, favorise l’escalade des violences et nourrit l’engrenage de jeunes dans la délinquance. Il faut donc accompagner la répression par la prévention en rétablissant la police de proximité, au moins dans les quartiers difficiles. La police de proximité aura notamment vocation à favoriser une approche globale de la lutte contre la délinquance, en entre[1]tenant une coopération étroite avec les autorités locales et associatives. Alors que les policiers ne passent qu’un tiers de leur temps sur le terrain, la mise en place d’une police de proximité ne sera possible sans une libération des obligations administratives, en renonçant, notamment, à la politique du chiffre, qui entraîne une sur[1]charge administrative. Les brigades de gendarmerie que nous proposons de déployer dans les banlieues pourraient, en particulier, remplir cette mission de proximité car elles vivraient, en raison du casernement, au cœur des quartiers.

Proposition 2 : Dans les banlieues les plus sensibles, installer, aux côtés des commissariats de police, des brigades de gendarmerie pour renouveler la réponse sécuritaire et favoriser l’engagement des jeunes dans la réserve opérationnelle. Le lien de confiance entre une partie de la population, notamment dans les banlieues, et la police est rompu. Dans certains quartiers, la violence, les trafics, le recours aux armes explosent et la réponse sécuritaire apparaît inadaptée. Alors que divers rapports sénatoriaux invitent à déployer la gendarmerie dans les banlieues, nous proposons d’installer, aux côtés des commissariats des quartiers les plus sensibles, des brigades de gendarmerie. En effet, par son caractère militaire, la gendarmerie permet une proximité (les gendarmes habitent sur place), une disponibilité et une polyvalence qui la rendent particulièrement apte à assurer la sécurité publique dans des contextes sécuritaires complexes et dégradés. En outre, ce déploiement favoriserait l’implication des jeunes des banlieues dans la réserve opérationnelle de la gendarmerie. En impliquant les populations locales dans leur propre sécurité, la réserve renforce la proximité avec les forces de l’ordre et la confiance en ces dernières. Elle permet également de créer du commun (et par là d’offrir une réponse au recrutement des jeunes par les mafias), de favoriser l’intégration, de renforcer l’employabilité et de diffuser les valeurs militaires d’engagement, d’abnégation et de sens du service de l’intérêt général.

Proposition 3 : Garantir l’indépendance des inspections de la Police et de la Gendarmerie nationales (l’IGPN et l’IGGN) en nommant à leur tête des magistrats indépendants. Il est parfaitement compréhensible que les citoyens émettent des doutes sur la capacité des policiers de l’IGPN et des gendarmes de l’IGGN à enquêter avec impartialité sur les méfaits de leurs collègues. Par exemple, pendant les six ans de son mandat, le défenseur des droits J. Toubon a demandé à l’IGPN l’engagement de poursuites disciplinaires dans 36 dossiers, sans qu’aucune de ses demandes n’ait été sui[1]vie d’effet. Par conséquent, il est indispensable de donner des garanties institutionnelles sur l’indépendance de ces inspections. Leurs emplois de direction ne devraient être occupés que par des magistrats indépendants nommés par le Parlement. Pour aller plus loin, il serait audacieux de nommer, aux postes d’enquêteurs de l’IGPN des gendarmes, et de l’IGGN des policiers, pour limiter la complaisance liée à l’esprit de corps.

Proposition 4 : Accélérer la généralisation de caméras-piétons ergonomiques et dotées d’une autonomie suffisante pour les patrouilles et le maintien de l’ordre. Emmanuel Macron avait promis la généralisation des caméras-piétons avant la fin du quinquennat, dans chaque brigade. Cette promesse n’a pas été remplie : seules 30000 caméras environ équipent, depuis juillet 2021, les forces de l’ordre, ce qui n’est pas suffisant pour équiper chaque fonctionnaire ou militaire sur le terrain. En outre, les 10400 premières caméras achetées en 2018 et fabriquées en Chine ne sont pas utilisées52 en raison de leur autonomie trop faible (2 h 50, comme l’a reconnu la direction générale de la Police nationale53) et des difficultés de fixation sur l’uniforme. Il y a eu un choix clair en faveur de caméras peu chères et de piètre qualité. Par ailleurs, les caméras-piétons sont utiles pour les contrôles d’identité, mais beaucoup moins pour les situations de maintien de l’ordre, dont les images sont par nature instables. Il faut donc prévoir également des caméras fixées en hauteur, sur les véhicules de maintien de l’ordre (canons à eau, camions de CRS, blindés de la gendarmerie mobile…).

Par Paul Melun, essayiste, président de Souverains demain !, en collaboration avec des militaires de réserve de la Gendarmerie nationale

Extrait du livre « Souverains demain ! : Manifeste pour une France indépendante, écologique et innovante », publié sous la direction de Paul Melun aux éditions Marie B.

Lien vers la boutique : cliquez ICI

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !