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Le ministre de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, à Saint-Germain-en-Laye, le 16 septembre 2021, lors d'une visite de commerces.
Le ministre de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, à Saint-Germain-en-Laye, le 16 septembre 2021, lors d'une visite de commerces.
©ERIC PIERMONT / AFP

Budget

Le projet de loi de finances 2022 sera présenté ce mercredi 22 septembre en Conseil des ministres. La forte hausse des dépenses, la reprise économique, la dette publique et le plan d’investissement devraient être au coeur de ce PLF 2022. Le projet de budget pour 2022 repose sur une prévision de croissance de 6% pour 2021 et de 4% pour 2022.

Philippe Crevel

Philippe Crevel

Philippe Crevel est économiste, directeur du Cercle de l’Épargne et directeur associé de Lorello Ecodata, société d'études et de conseils en stratégies économiques.

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Atlantico : Le projet de loi finances sera présenté aujourd’hui au Conseil des Ministres, en quoi va-t-il consister ?

Philippe Crevel : C’est un projet de loi finances très particulier. Il intervient après une crise historique centennale sanitaire et à quelques mois de l’échéance présidentielle. Il n’a donc pas vocation à être appliqué dans son intégralité du fait des circonstances. Il est marqué par l’épidémie et c’est également un projet de loi électoral car on peut le voir comme la vitrine de ce que le gouvernement souhaitera présenter durant la période de campagne. Ce document un peu particulier ne sera donc pas inscrit dans le marbre.

Depuis le début de la pandémie, les projets de loi finances sont assez éphémères et il faut les rebâtir quasiment tous les mois.

Bruno Le Maire s’est félicité de la baisse du taux de chômage et de la réduction du déficit public, comment est-ce pris en compte dans le projet de loi finances ?

Le contexte économique est incertain, mais néanmoins marqué par une amélioration sensible du marché du travail et par une reprise économique réelle et forte. La présentation des comptes publics est loin de l’équilibre. La France présidera bientôt l’Union européenne en 2022 et ce document budgétaire est adressé à nos partenaires européens. Il annonce que la France championne des déficits publics et de la dette fait un effort pour retrouver un chemin acceptable.

Le plan d’investissement est entré en vigueur à partir du mois de juillet. Il sera inscrit dans le projet de loi finances de 2022 et il constitue une aide pour le gouvernement français. Pourtant, le rendez-vous budgétaire important pour le gouvernement n’est pas 2022, mais 2023 quand l’élection sera passée et quand les mesures exceptionnelles auront moins d’effets. 2022 sera encore une année atypique dans tous les sens du terme. La croissance est encore dopée par les aides publiques et en 2022 il va falloir faire des rachats d’obligation.

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Les hypothèses de croissance évoquées dans ce plan sont-elles vraiment valides ?

Tout exercice budgétaire est un pari sur l’avenir. C’est un pari sur la croissance et nous sommes en période électorale. Aucun gouvernement n’aurait fait le pari inverse, je ne peux jeter la pierre sur le sujet à Bruno Le Maire et à Emmanuel Macron à ce propos. L’exercice est atypique et il faudra attendre 2023 pour observer de la sincérité sur les chiffres.

Après des mois de crise, ce projet de loi intervient dans un contexte particulier. Nous sommes encore dans une période de flou et les risques de faillites d’entreprises sont encore réels. On se demande combien de PGE va payer l’État. Le budget est flou car la situation reste flou.

Pour finir, le cycle électoral majeur intervient dans peu de temps alors le projet de finances se devait d’être présentable avec des prévisions floues…

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