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Petits conseils de jardinage pour hivers doux
©JUSTIN SULLIVAN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP

Le jardin, c’est maintenant

Le mois de janvier 2020 a été le mois de janvier le plus chaud jamais enregistré. L'hiver disparaît petit à petit, quelles conséquences cela aura sur nos jardins ?

Marc Mennessier

Marc Mennessier

Marc Mennessier est journaliste au Figaro. Il exerce la fonction de chef de service, responsable de la rubrique jardin. 

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Atlantico.fr :  Plusieurs articles mentionnent le fait que ce mois de janvier 2020 a été le mois de janvier le plus chaud jamais enregistré.

D’après Copernicus, les cinq années les plus chaudes ont toutes eu lieu ces cinq dernières années. Le mercure est monté entre 1,1 et 1,2°C au-dessus de la température de l’ère préindustrielle, rapporte la rédaction de 20 minutes. L'hiver disparaît petit à petit, quelles conséquences cela aura sur la flore dans nos jardins ?

Marc Mennessier : L’hiver ne disparaît pas. Du moins, nous n’en sommes pas encore là. Certes, il y’a eu des températures extrêmes notamment dans le Var où il a fait 27 degrés mais les saisons existent toujours . 

On note quelques petits changements sur la flore. Les plantes se réveillent plus tôt. Cette année, nous avons déjà des jonquilles qui commencent à fleurir.

Il y’a une avance de trois semaines mais ce phénomène est constaté régulièrement depuis une vingtaine d’années. 

Il est vrai que certaines plantes, fleurs, certains arbres ou arbustes ne vont plus pouvoir pousser à cause de la combinaison sécheresse / canicule que l’on connaît de plus en plus sur le territoire français. Nous pouvons donner comme exemple le vegelia (un arbuste) qui ne supporte pas les grosses chaleurs et qui pousse de moins en moins en France. 

Il faut savoir que la flore a souvent fait des montées vers le nord et des descentes vers le sud au cours de son histoire. La seule différence que l’on peut noter : ces phénomènes se font plus rapidement dans le temps à cause du changement climatique. C’est la seule répercussion que l’on constate de manière tangible. 

Que doit-on faire alors concernant la flore face à cette hausse du mercure qui ne fait que prendre de l’ampleur d’année en année ? 

On va devoir cultiver des plantes, des arbres, des arbustes... plus résistants à la chaleur et à la sécheresse. En effet, il y’a eu une combinaison de ces deux conditions météorologiques cet été alors il faut s’adapter à ces deux problématiques. 

On a par exemple des plantes qui poussaient que dans le Sud comme le Lilas des Indes (un arbuste qui a besoin de chaleur pour vivre) et qui sont actuellement dans le Nord, en région parisienne, car le climat est plus chaud. 

Dans les jardins français, on plante bien souvent la même chose. Pourtant, nous avons en notre possession une diversité de végétaux...  qui passent la canicule, la sécheresse, le froid. Nous ne devons pas oublier que la météo en hiver peut encore connaître des baisses de températures extrêmes et cela, jusqu’en mars.

La flore dans les jardins doit donc changer et évoluer. Il faut cultiver des plantes qui peuvent survivre à des étés rudes que l’on a vécu mais aussi résister à des gros coups de gels. 

On a une diversité considérable de végétaux dans le monde alors utilisons les car on a de la ressource. Il faut faire preuve curiosité. 

Bien sûr, nous n’allons pas planter des oliviers ou des citrons en hiver.  Ni des cactus ou des palmiers ... Ils mourraient très rapide tout. 

Que pouvez-vous nous dire sur l'entretien des jardins en ce mois de janvier ? Faut-il d'ores et déjà tailler, jardiner, ramasser les feuilles, élaguer, ressemer du gazon en janvier ? 

On ne fait rien du tout car il peut y avoir encore des périodes de gels. Du 15 novembre au 15 février, c’est la morte-saison. Le calendrier des travaux dans nos jardins n’est d’ailleurs pas impacté par le réchauffement climatique pour le moment. 

A noter qu’il ne faut surtout pas semer du gazon car il n’y a pas assez de soleil et de lumière dans la journée. Les dates ne changent pas concernant la plantation des tomates. Elle ne se fait pas avant le 15 mai. Pour le gazon, on ne le sème pas avant la deuxième quinzaine de mars. En effet, même si l’on subit ce changement climatique, les températures sont changeantes en période hivernale et on peut avoir des baisses de température extrême. 

Il y’a une différence entre le climat (tendance de la météo sur 30 ans) et la météo (variation inter saisonnière d’un jour à l’autre). Il se pourrait que dans 20 ou 40 ans, l’hiver disparaisse mais pour le moment, il est présent même s’il est plutôt doux que froid. 

En ce qui concerne l’élagage des végétaux ainsi que leur taille, ils peuvent être fait dès maintenant. 

Attention ! Pour effectuer une taille, Il faut regarder la météo et être sure qu’il ne gèlera pas. Si tel est le cas, reportez votre taille à un autre jour. 

Que pouvez-vous nous dire sur l'adaptation de la faune et de la flore dans nos jardins ? Aura-t-on l'apparition ou la disparition d'espèces à cause de ce changement de température ?

On va cultiver autre chose et nous allons nous adapter à ce changement climatique. 

Par ailleurs, des espèces exotiques tels le charançon rouge (insecte qui mange le tronc des palmiers ) ont fait leur apparition sur le sol français avec la mondialisation. Ils survivent sur le territoire grâce au réchauffement climatique. 50 ans auparavant, ils n’auraient jamais survécu car les températures étaient trop basses. 

Ils sont sur le sol français depuis environ 20 ans.

Les perruches viennent aussi car l’environnement leur est favorable. On les trouve de plus en plus en région parisienne. Cependant, d’autres espèces d’oiseaux disparaissent à cause du réchauffement climatique mais aussi de la modification des paysages... Plusieurs facteurs sont à prendre en compte pour expliquer ces modifications de la faune et de la flore au cours du temps. 

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