Lettre d'un « souchien » à Houria Bouteldja
Oui, nous avouons que nous pratiquons le droit de cuissage !
Car nous sommes des mécréants et des hypocrites.
Benoît Rayski
Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.
Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.
Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.
Un jour, chère Houria Bouteldja, illuminée par la pensée d'Allah le miséricordieux, vous avez trouvé le mot juste pour nous désigner. Nous sommes des « souchiens », avez-vous dit. Même pas des sous-hommes. Et même pas des chiens, mais en-dessous. La preuve : nous sommes incapables de faire des « ouaf ouaf ».
Vous avez daigné vous adresser de nouveau à nous. Avec des mots que seule une pieuse musulmane pouvait trouver. Vous vous gaussez de nous parce que nous nous sommes enthousiasmés pour les filles afghanes et pour les filles iraniennes.
Nous voulons, dites-vous, que tout le monde soit comme nous. Car, poursuivez-vous, nous refusons « l'altérité ». L'altérité en Afghanistan consiste à vendre des fillettes de 9 ans à des vieillards. Et en Iran elle se traduit par plus d'une cinquantaine de morts dans les rangs des manifestants qui protestent contre les mollahs...
Puis vient l'accusation la plus grave. Qui sommes-nous, déclarez-vous, chère Houria Bouteldja, pour critiquer ce qui se passe en Afghanistan et en Iran ? En effet, et vous nous le rappelez dans votre infinie sagesse, nous pratiquons « le droit de cuissage ». Oui, chère Houria Bouteldja, vous avez mis le doigt sur la plus affreuse plaie de la civilisation occidentale.
Et pour exercer ce droit de cuissage en toute impunité, nous interdisons à nos femmes et nos filles de porter le voile. Alors, elles deviennent des proies faciles pour nos convoitises et pour nos bas-instincts.
Nous espérons, chère Houria Bouteldja, que vous n'en avez pas été victime. Mais, sait-on jamais ? Pour éviter le pire, nous vous conseillons de vous installer à Kaboul ou à Téhéran. Là-bas, vous pourrez vivre en toute quiétude votre « altérité » !
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