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Oui, le grignotage est autorisé lors d'un régime, sous forme de collations, et voici pourquoi
©Reuters

Bonnes feuilles

Chaque été, les promesses des régimes minceur pour "entrer dans son maillot de bain" reviennent. Magazines et émissions rivalisent de conseils pour "faire attention" ou pour "mincir". À qui, aujourd'hui, peut-on faire confiance ? Pour la première fois, un guide indépendant, fondé sur la réalité actuelle des connaissances scientifiques, vous informe. Ce guide vous révèle la dangerosité des pratiques amaigrissantes et montre que les régimes, même ceux proposés par certains médecins, ne reposent pas sur des bases solides et sûres. Extrait de "Le guide des régimes", de Sylvain Duval, aux éditions du Cherche Midi 1/2

Sylvain Duval

Sylvain Duval

Biologiste, Sylvain Duval est membre de l'association Formindep et administrateur de l'ADNC (Association de diététique et nutrition critiques). Il a été, notamment, expert dans "Que choisir Santé" (UFC).

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L’autorisation au grignotage sous forme de collations

Dans de nombreux régimes, on lit l’injonction "Ne pas grignoter entre les repas". On lit souvent que le grignotage serait responsable d’un désordre alimentaire, propice à l’augmentation du poids. C’est un discours simpliste, qui recèle un véritable piège.

Tout d’abord car certaines prises alimentaires sont des régulateurs d’appétit, permettant notamment d’aborder les repas principaux avec une faim modérée. Si l’on est affamé, on se jette alors sur la nourriture et les signaux physiologiques des différentes formes de rassasiement n’apparaissent pas clairement. On peut faciliter ainsi une consommation excessive.

Ensuite, si nous allongeons volontairement le temps entre les prises alimentaires, nous favorisons une surconsommation par anticipation. Il suffit de savoir que l’on n’aura pas la possibilité de s’alimenter à sa guise, en temps et en heure, pour manger un peu plus de nourriture qu’à l’habitude, histoire de s’assurer une petite réserve de sécurité.

La volonté d’échapper au grignotage produit le même effet, mais le phénomène est encore plus marqué. Il y a deux préoccupations principales: pouvoir tenir jusqu’au repas suivant sans avoir faim, et pouvoir résister plus facilement à toute forme de tentation alimentaire. Or le fait même de manger par anticipation conduit à consommer au-delà du véritable besoin du moment.

Au contraire, la possibilité de manger une collation sans culpabilité aide les mangeurs à s’alimenter en étant en phase avec leurs besoins réels car elle permet une consommation "à la demande" du corps. La recherche montre que, chez un même sujet, la stratégie suggérant de se nourrir en fonction des besoins du moment aboutit à une diminution globale de l’apport énergétique.

Tout inventeur de régime s’intéressant sincèrement à sa démarche ne peut nier l’intérêt d’inviter ceux qui souhaitent maigrir à réhabiliter officiellement le grignotage, qu’on appelle alors "prise de collation" pour bien faire la différence. Sur un plan médical, il est recommandé pour les problèmes gastriques.

L’objectif n’est pas de se forcer à prendre une collation entre les repas. En effet, l’être humain étant paradoxal, la solution qui consiste à faire volontairement une prise alimentaire interprandiale dans le but de maigrir amène très souvent à manger plus que si l’on aborde le repas tout à fait à jeun.

Il n’est pas non plus question d’encourager aveuglément le grignotage. Ce qui compte est d’accepter que manger « entre les repas » n’est pas incompatible avec l’amaigrissement. Il n’est pas facile d’intégrer cette liberté en faisant fi du conditionnement subi pendant des années.

Et pourtant, c’est une évidence: grignoter, ou plutôt "prendre une collation", peut être un excellent moyen de gérer la consommation de nourriture, plus particulièrement dans le cadre d’un régime.

En apprenant par lui-même, le patient vit des expériences l’amenant à choisir les solutions qui lui conviennent le mieux, ce qui suppose des variantes d’un jour à l’autre. Le mangeur peut vivre alors les repas comme des moments agréables et choisis, plutôt que de les subir comme une obligation sanitaire.

Le contournement des régimes et la gestion des habitudes alimentaires

Après avoir lu ce livre, j’espère que c’est clair pour vous : les régimes sont inadaptés à votre cas personnel, coûteux en temps, en énergie et en espoirs déçus.

Les régimes qui portent le nom du «Dr X» ne sont pas toujours un gage de fiabilité. Certains sont même pires. Pire car le titre donne une fausse impression de sécurité. En effet, l’on a une tendance naturelle à faire confiance à un médecin. Pourtant, bon nombre de régimes loufoques, dangereux ou charlatanesques ont été inventés par des médecins. Ce livre en montre de nombreux exemples.

On trouve aussi des médecins qui savent de quoi ils parlent (Cohen et Fricker, par exemple) et dont les livres regorgent de conseils utiles, même si le régime proposé peut être critiqué sur certains aspects, comme ceux des autres.

Les pires régimes sont ceux qui permettent une perte de poids rapide ou vendue comme "sans effort". Si c’est rapide, c’est forcément traumatisant pour votre corps, qui va lutter contre cette perte de graisse de toutes ses forces. Et si c’est "sans effort", alors il y a une arnaque derrière cette belle formule marketing.

Pour conserver son poids dans une société occidentale riche en tentations, en publicités mensongères et en promesses marketing trompeuses, il faut produire des efforts pour mettre en place de solides habitudes qui vont permettre de résister à un environnement obésogène.

Il y a aussi les régimes qui vous parlent d’un «ingrédient miracle», souvent exotique et cher. On aurait envie d’y croire, même si on sent l’arnaque. On est prêt à tout quand on se sent mal dans sa peau, même à y laisser son porte-monnaie.

Et puis il y a les régimes qui vont adopter un discours pseudo-scientifique, caché derrière un institut fantoche et des études sans intérêt ou qui n’existent pas. Quand vous essayez de contacter le gourou à ce sujet, il ne répond pas à votre demande par courrier. Peut-être n’a-t-il pas envie d’avouer que son régime n’a aucune base scientifique solide.

À quelques exceptions près, on a affaire à un habile financier (ou bien entouré par des spécialistes marketing et financiers) qui vit grâce à la misère des gens dont il exploite la crédulité, la souffrance et l’absence de connaissances scientifiques.

Certains médecins vont même jusqu’à produire des livres chaque année…

Extrait de "Le guide des régimes", de Sylvain Duval, publié aux éditions du Cherche MidiPour acheter ce livre, cliquez ici

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