Ombudsman européen : "La Commission européenne aurait du clarifier sa relation avec Pfizer, malheureusement, elle ne l’a pas fait"<!-- --> | Atlantico.fr
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La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
©JOHN THYS / POOL / AFP

Le Pfizergate

Emily O'Reilly, la médiatrice européenne revient sur le Pfizergate.

Emily  O'Reilly

Emily O'Reilly

Emily O'Reilly occupe le poste de médiatrice européenne.

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Atlantico : L'enquête que vous avez menée sur les SMS envoyés par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, au PDG de Pfizer, a déclaré la Commission coupable de "mauvaise administration". Que reproche concrètement le Médiateur à la Commission et à Ursula von der Leyen ?

Emily O'Reilly : J'ai clos mon enquête sur l'accès du public aux SMS envoyés entre le Président de la Commission européenne et le PDG de Pfizer l'année dernière. J'ai critiqué la Commission car, à la fin de l'enquête, elle n'avait toujours pas clarifié si ces messages existaient et si le public avait le droit de les consulter.   

Que savons-nous exactement, à ce jour, du lien entre Ursula von der Leyen, son cabinet, la Commission et Pfizer ?

Mon Bureau n'enquête pas sur les individus, il examine le comportement des institutions européennes. Ce que nous savons, c'est qu'il a été fait référence dans un article de journal en 2021 à des SMS envoyés entre le président de la Commission européenne et le PDG de Pfizer. Cet article a incité un journaliste à demander à la Commission l'accès à ces messages. Lorsque cet accès a été refusé, le journaliste s'est adressé à mon Bureau.

L'implication personnelle d'Ursula von der Leyen dans les négociations d'accords commerciaux est-elle une certitude ? Dans quelle mesure s'est-elle engagée ?

Veuillez vous référer à la Commission européenne pour tout commentaire de la Présidente von der Leyen à ce sujet.

Il y a quelques mois, vous avez dénoncé les "portes tournantes" dans l'Union européenne, en disant que Bruxelles devenait comme Washington. Y a-t-il un problème dans la façon dont le lobbying se déroule dans l'Union européenne ?

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Mais que s’est-il vraiment passé entre la Commission de Bruxelles et Pfizer ?

Les institutions de l'UE ont des règles relativement fortes sur les portes tournantes. Toutefois, elles ne sont pas toujours pleinement appliquées. Mes enquêtes dans ce domaine visent à sensibiliser les institutions à l'effet potentiellement corrosif des portes tournantes non contrôlées sur l'intégrité et l'expertise de l'administration européenne. Il y a souvent une prise de conscience insuffisante des implications des fonctionnaires qui apportent leurs connaissances et leurs réseaux dans des domaines connexes du secteur privé. Dans la dernière grande enquête concernant la Commission européenne, j'ai demandé à celle-ci de faire usage de ses pouvoirs pour interdire temporairement au personnel d'occuper des postes dans le secteur privé, si nécessaire. 

Y a-t-il un manque général de transparence à Bruxelles qui favorise la critique et le complotisme ?

Pour beaucoup de gens, l'UE semble assez complexe. Les institutions européennes ont donc le devoir de rendre leur processus décisionnel aussi transparent que possible et d'expliquer le raisonnement qui sous-tend les politiques et les actions. L'institution européenne la plus problématique en matière de transparence est le Conseil, où les États membres sont représentés. Il est difficile pour les citoyens de voir comment leur propre gouvernement a façonné une loi européenne, ce qui permet aux ministres de rejeter la faute sur "Bruxelles" lorsque cela les arrange. Cette situation suscite la méfiance des citoyens, qui peuvent avoir l'impression que l'UE leur est "imposée", alors qu'en réalité, ce sont leurs gouvernements nationaux qui décident des lois européennes.

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