Observatoire des réseaux sociaux : 44% des internautes s'y exposent moins, principalement par crainte pour leur vie privée<!-- --> | Atlantico.fr
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Les internautes s'exposent de moins en moins sur les réseaux sociaux.
Les internautes s'exposent de moins en moins sur les réseaux sociaux.
©Reuters

Et moi et moi et moi

44% des internautes passent moins de temps à partager du contenu les concernant sur les réseaux sociaux, selon l'observatoire 2013 des réseaux sociaux de l'Ifop. 60% expliquent cette diminution de leur activité par une crainte concernant l'utilisation de leurs données personnelles.

En    moins d’une dizaine d’années, les réseaux sociaux ont bouleversé en profondeur les modes de communication tant dans la sphère personnelle que dans le domaine professionnel, en proposant de nouveaux supports pour stimuler, fluidifier, accélérer et démultiplier les interactions sociales entre individus ou groupes constitués. Dans le monde de l’entreprise, dans l’univers médiatique, au sein du système politique, mais aussi et surtout dans la vie quotidienne, les réseaux sociaux ont transformé les relations à l’autre, qu’il prenne le visage d’un proche, d’un téléspectateur, d’un consommateur ou d’un électeur.

Dès 2007, soit trois ans après la naissance de Facebook et douze mois seulement après l’éclosion de Twitter, l’Ifop lançait l’Observatoire des Réseaux Sociaux.

Depuis son lancement, l’Observatoire a enregistré année après année l’explosion de la notoriété des réseaux sociaux et leur propagation au sein de la société française. Mais, après cette phase initiale de découverte et d’enthousiasme, l’engouement des utilisateurs semble désormais se tarir. Les réseaux sociaux paraissent sur le point d’accéder à la deuxième étape de leur développement, celle de l’institutionnalisation, symbolisée par les entrées en bourse récentes des grands acteurs du secteur.

Les enseignements de ce baromètre 2013 :

- Facebook, Youtube et Twitter, connus par la quasi-totalité des Français,  restent les réseaux les plus connus. Facebook est le seul réseau sur lequel une majorité d'internaute (63%) est inscrite.

Les réseaux sociaux professionnels ont le vent en poupe : LinkedIn (47%, +14points) distance désormais assez nettement son concurrent Viadeo (36%), dont la notoriété progresse de seulement 5 points.

Les réseaux sont de moins en moins utilisés comme un lieu d’exposition de la vie privée. 44% des internautes déclarent ainsi passer moins de temps à discuter sur les espaces publics et à publier des informations les concernant.  60% justifient cette baisse d’activité par une crainte concernant l’usage de leurs données personnelles. La présence trop importante de la publicité est la deuxième cause invoquée.

- Le souvenir d'une société sans réseaux suscite la nostalgie chez 40% des personnes interrogées, mais seulement 6% veulent se désinscrire de tous leurs réseaux. 38% veulent se désinscrire d'une partie seulement des sites qu'ils ont rejoint.

La notoriété des réseaux sociaux

Facebook, YouTube et Twitter demeurent les réseaux sociaux les plus connus par les internautes français. Ce podium n’a pas évolué depuis 2011. Connus par la quasi-totalité des Français, et ce depuis 2010, Facebook (97%) et Youtube (95%), en légère augmentation cette année (+2 et +1point) occupent toujours les deux premières places. Twitter poursuit sa progression (+4 points en 1 an, +13 points en 3 ans) et complète le podium(94%).

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L'évolution de l'inscription sur les réseaux sociaux

Cette année encore, la progression de Facebook ne faiblit pas (+ 9 points). Il est toujours le seul réseau social sur lequel une majorité d’internautes est inscrite (63%) et conserve une avance importante sur ses poursuivants. Skype (47%), nouvel arrivant dans le classement après sa reprise de Windows Live Messenger, est deuxième. Copains d’avant, qui occupe toujours la troisième place, voit son taux d’inscrits légèrement progresser (36%, +3).A la faveur d’une forte augmentation (+11points), Google+ (32%) se rapproche du podium.

Une moindre exposition de soi

Les réseaux sociaux semblent de moins en moins utilisés par les internautes français comme un lieu d’exposition ou de partage de leur vie privée et leurs opinions personnelles. 44% des internautes inscrits déclarent passer moins de temps à discuter sur les espaces publics et publier des informations les concernant comme des photos, des vidéos, des humeurs tandis que l’utilisation des messages privés garde le même niveau. Par ailleurs, la moitié déclare consacrer moins de temps à certaines activités sur les réseaux sociaux. Ces réseaux semblent davantage être des espaces d’observation que de production et de diffusion : 67% des inscrits passeraient autant ou plus de temps à partager des informations qui les intéressent (articles, liens vers des photos ou des vidéos…) et 78% consacreraient plus de temps qu’avant à consulter les informations qui circulent sur les réseaux sociaux, sans nécessairement y réagir. L’utilisation de ces réseaux revêt de plus en plus un caractère passif : plus d’inscrits, mais plus spectateurs des agissements d’une minorité active – à laquelle il convient d’inclure les marques, toujours plus présentes. Le potentiel maximum semble néanmoins atteint puisque seulement 5% des non inscrits envisagent de les rejoindre.

Ce moindre engagement peut s’expliquer par différentes hypothèses. En premier lieu, la question de la gestion des données sur Internet est au centre des préoccupations actuelles (scandale Prism, possibilité d’effacer ses données, etc.) : 60% justifient cette baisse d’activité par une crainte pour leurs données personnelles. La présence trop importante de la publicité sur ces sites est la deuxième cause invoquée (44%). La question de la valeur d’usage des réseaux sociaux mérite enfin d’être posée : pour 41% des inscrits, l’utilisation des réseaux sociaux ne justifie pas d’y passer autant de temps qu’avant et le besoin de «vraies» rencontres dans la «vraie» vie se fait sentir par 33% des internautes qui consacrent moins de temps à ces réseaux virtuels. Ce besoin de physique, par opposition au virtuel, s’inscrit dans une véritable tendance de fond, comme le montre par exemple le lancement des Dîners de Meetic.

Cependant, ce besoin de déconnexion ponctuelle ne s’inscrit pas dans un retour au monde «d’avant», jusqu’à la désinscription définitive. Si le souvenir d’une sociétés ans réseaux sociaux suscite la nostalgie de 40% des internautes, seulement 6% des utilisateurs envisageraient de se désinscrire de la totalité des réseaux sociaux. 38% ressentent néanmoins le besoin de faire le tri entre les sites utiles et les autres en se désinscrivant de certains.

Note méthodologique : Enquête menée du 21 au 28 novembre 2013 par questionnaire auto-administré en ligne auprès d’un échantillon de 2004 internautes, représentatif de la population internaute française âgée de 18 ans et plus.

La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas appliquée aux critères suivants : sexe, âge, profession de la personne interrogée, région et catégorie d’agglomération.
L’échantillon constitué a fait l’objet d’un redressement sur la base des critères sociodémographiques usuels retenus en quotas et de la fréquence d’utilisation du web. Ce redressement a pu être réalisé à partir de données Ifop issues de son enquête annuelle de profiling de la population internaute française, réalisée par téléphone.

56 réseaux ou medias sociaux ont été étudiés, dont 4 sites nouvellement testés, à savoir : Skype, Vine, Pearltrees et Line.

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