Obama, les leçons d’une déroute électorale<!-- --> | Atlantico.fr
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L'échec annoncé de Barack Obama a pris tous les observateurs français et européens de court.
L'échec annoncé de Barack Obama a pris tous les observateurs français et européens de court.
©Reuters

L'Édito de Jean-Marc Sylvestre

Barack Obama a subi un échec cuisant aux élections sénatoriales. Il perd la majorité au Sénat, ce qui rendra la gouvernance américaine très difficile. La France doit regarder avec intérêt cet échec, il y a quelques leçons à en tirer.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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Le plus curieux, c’est que l’échec annoncé de Barack Obama a pris tous les observateurs français et européens de court. Nous pensions, en France, que Barack Obama ne pouvait pas perdre. Il ne pouvait pas devenir le canard boiteux de la vie politique américaine, en opposition frontale avec son congrès.

On avait tellement envie de le voir gagner que l’on analysait toutes les raisons qui auraient expliqué sa victoire. On a dit que l’Amérique était sortie de la crise, durablement. Qu’elle avait quasiment retrouvé le plein emploi. On a dit aussi que le modèle social dessiné par Barack Obama traçait une société américaine plus solidaire. On a dit enfin que l’Amérique avait retrouvé son rôle sur la scène internationale.

La réalité, c’est que l'on a complètement occulté des changements profonds dans l’opinion américaine, qui n’a désormais plus rien de commun avec celle qui avait élu Barack Obama.

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1e leçon, l’opinion publique peut changer très vite. Elle peut brûler aujourd’hui ce qu' elle a adoré deux ans plus tôt. L’inverse est également vrai.

2e leçon, c’est l’économie qui commande et l’Amérique profonde n’a pas ressenti l’amélioration que l’on perçoit dans les statistiques nationales et dans les rues de New-York. Il reste 12 millions d’américains qui n’ont pas trouvé de job à temps plein. Il en reste 3 à 4 millions qui n’ont pas retrouvé de maison ou de mobil home depuis la catastrophe des subprimes. L’Amérique de Wall Street se porte bien, les bonus ont retrouvé des couleurs mais les écarts de revenus se sont accrus.

Le plus grave, c’est que les réformes sociales qui auraient dû être bien accueillies sont critiquées par une majorité d’américains qui ne supportent pas les augmentations d’impôts qu’il a fallu appliquer pour financer le "care system" par exemple. L’Amérique a une priorité : protéger  la liberté d’entreprendre.

3e leçon, la très grande majorité des Américains considèrent que ce qui se passe à Washington, à New-York ou dans la Silicon Valley ne les concerne pas et va à l’encontre de leurs intérêts. Les Américains pensent que Washington a trop de pouvoir. Par conséquent, les sénateurs qui gagnent sont d’abord ceux qui critiquent Washington. Et ils ne s’en privent pas. Trop de dépenses, trop élitiste, trop technocrate etc…

En fait, d’une certaine manière, la classe politique américaine se comporte à l’égard de Washington comme la classe politique française se comporte avec Bruxelles. Beaucoup de ce qui ne va pas relève ou provient chez eux de la capitale comme chez nous relève ou provient de Bruxelles. Etonnant non ?

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