Nouveau gouvernement : Emmanuel Macron douche l’effet Attal-Waouah !<!-- --> | Atlantico.fr
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L'Elysée a dévoilé jeudi 8 février la composition du nouveau gouvernement dirigé par le Premier ministre, Gabriel Attal.
L'Elysée a dévoilé jeudi 8 février la composition du nouveau gouvernement dirigé par le Premier ministre, Gabriel Attal.
©Ludovic MARIN / AFP

Tout ça pour ça ?

La deuxième phase du remaniement, destinée à compléter le gouvernement de Gabriel Attal est loin d’avoir reproduit l’effet « wouaouh » de la nomination du « plus jeune premier ministre que la France n’ait jamais connu ».

Anita Hausser

Anita Hausser

Anita Hausser, journaliste, est éditorialiste à Atlantico, et offre à ses lecteurs un décryptage des coulisses de la politique française et internationale. Elle a notamment publié Sarkozy, itinéraire d'une ambition (Editions l'Archipel, 2003). Elle a également réalisé les documentaires Femme députée, un homme comme les autres ? (2014) et Bruno Le Maire, l'Affranchi (2015). 

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L’opération, qui a trainé en longueur, s’est achevée dans la douleur avec « l’épisode Bayrou », et l’impression qu’Emmanuel Macron voudrait faire porter le chapeau au « jeune » Premier ministre Gabriel Attal tient la bride serrée au locataire de Matignon. Comme s’il redoutait qu’il prenne trop la lumière …

Reprenons : Gabriel Attal est dynamique, brillant, et forcément ambitieux. Au départ il ne faisait pas partie des favoris pour Matignon… Et il n’a pas caché sa volonté de réussir là où les autres ont plus ou moins échoué, (- réformer l’Education Nationale), en débarquant rue de Varenne. Un peu la fleur au fusil, en s’exprimant avec une certaine fraicheur, sans les circonvolutions de la langue de bois. Et dans sa volonté de réussir, il a « emporté l’Education Nationale » dans ses bagages. Une option jouable dans l’optique du gouvernement première version. Si elle ne s’était pas complètement « plantée » dès sa prise de fonction, Amélie Oudéa-Castéra aurait sans doute accepté le tutorat de Gabriel Attal. Mais tout cela appartient déjà au passé. Dès son arrivée, Gabriel Attal s’est trouvé confronté aux de la super ministre de l’Education et surtout à la crise agricole…

Emmanuel Macron a refusé de trancher dans le vif alors que la situation devenait intenable pour Amélie Oudéa-Castéra. Sans doute, le Président attendait-il le verdict du procès des assistants parlementaires du Modem, et réfléchissait-il déjà à la nomination de Nicole Belloubet. La relaxe de François Bayrou est venue (- brièvement), perturber le processus. En deux temps, trois mouvements, François Bayrou a installé l’idée qu’il était « le » Ministre de l’Education Nationale qu’il fallait à la France. Une idée insupportable pour le Premier Ministre et difficilement envisageable pour le Chef de l’Etat pour qui chaque jour qui passe est un jour qui  le rapproche de l’échéance de 2027, où il ne pourra pas briguer un nouveau mandat. Avec le maire de Pau dans la place, il aurait côtoyé quasi quotidiennement un futur candidat à sa succession. Mais Emmanuel Macron a habilement laissé à Gabriel Attal le soin d’éconduire François Bayrou qui, puissamment relayé par les media, s’était posé en successeur incontournable d’Amélie Oudéa-Castera .

Or, que pouvait proposer Gabriel Attal à François Bayrou, auréolé de son prestige ? Pas grand-chose. Sans doute a-t-il été malhabile de lui suggérer la Défense, domaine réservé s’il en est du Chef de l’Etat …Le Premier Ministre certes beaucoup de qualités. Il n’est pas (-encore ?) retors, et assez calculateur sous la pression. Le tintamarre fait autour de « l’humiliation » que François Bayrou aurait subie, l’a atteint. Pour l’opinion publique, il  porte autant qu’Emmanuel Macron, la responsabilité de la procrastination qui a présidé à la formation du gouvernement…C’est la loi de la politique. En attendant, au-delà des multiples problèmes que « son » gouvernement aura à résoudre, à commencer par les économies budgétaires à réaliser pour réduire les déficits publics au risque d’un embrasement social, Gabriel Attal a servi de rempart à Emmanuel Macron face à François Bayrou. Les démêlés du maire du Pau avec ses propres troupes ne relèvent pas du gouvernement : le Modem y retrouve son compte avec quatre ministres. Jean-Louis Bourlanges, qui a jugé le coup d’éclat de François Bayrou de « politiquement inepte et moralement dégradant », est un président de la commission des Affaires Etrangères respecté. Pour l’Education Nationale la question est posée : Nicole Belloubet choisie par Emmanuel Macron acceptera-t-elle une forme de tutelle de Matignon ? Un nouveau chapitre est en train de s’ouvre.  Longueur ( durée) indéterminée.

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