« Never complain, never explain » : faire sienne la devise de la reine d’Angleterre Elizabeth II<!-- --> | Atlantico.fr
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Dorica Lucaci a publié « Agir et penser comme la Reine d'Angleterre » aux éditions de l’Opportun.
Dorica Lucaci a publié « Agir et penser comme la Reine d'Angleterre » aux éditions de l’Opportun.
©BEN STANSALL / POOL / AFP

Bonnes feuilles

Dorica Lucaci a publié « Agir et penser comme la Reine d'Angleterre » aux éditions de l’Opportun. Iconique, tenace, courageuse, droite, originale, discrète, mythique... Les qualités de la Reine d'Angleterre peuvent vous aider au quotidien ! Ce livre va vous révéler les secrets de la personnalité la plus inspirante du siècle ! Extrait 2/2.

Dorica  Lucaci

Dorica Lucaci

Dorica Lucaci est passionnée d’histoire, préparatrice, correctrice, relectrice et auteure. Elle a été également enseignante FLE.

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Telle est la règle numéro un que la reine d’Angleterre s’est fixée au tout début de son règne et qu’elle a scrupuleusement respectée depuis. Cette conduite a été parfois mal comprise ou désavouée, mais dans l’ensemble elle a plutôt bien fonctionné. Surtout, elle s’est accordée à merveille avec toutes les autres règles du protocole royal, et Dieu sait que, des règles, il y en a à la cour britannique !

Avant de l’illustrer par des exemples, je vous ferai remarquer qu’il s’agit du conseil que la reine Victoria (1819-1901), l’arrière-grand-mère d’Elizabeth II, avait donné à son fils le futur Edward VII (1841-1910) quand ce dernier était encore enfant. Curieuse consigne, ne trouvez-vous pas ? Et pourtant combien astucieuse, quand on y réfléchit: si on ne se plaint pas, on n’a pas d’explications à donner sur les raisons de notre mécontentement, ce qui a finalement pour résultat de limiter les déboires et les complications. Ensuite, nul besoin de s’expliquer, et encore moins de se justifier: d’abord parce que ce serait une marque de faiblesse, et puis parce que de toute façon cela ne servirait à rien. Vos amis ne vous demanderont jamais de le faire, tandis que vos opposants ne vous prendront pas au sérieux.

Si vous n’en êtes guère convaincu, permettez-moi de vous apporter des éclaircissements supplémentaires en vous relatant l’histoire de quelques désagréments (contrariétés ?) diplomatiques que Sa Majesté a connus lors de certaines de ses visites dans l’Hexagone.

Si Elizabeth II est célèbre pour son organisation et sa ponctualité, ce n’était pas le cas du président Jacques Chirac. En 1996, en pleine crise de la « vache folle », l’Angleterre avait grand besoin de son voisin français pour la soutenir face à l’embargo européen sur la viande bovine. S’ajoutait à cette raison économique la réputation de «gaulliste» qu’avait Jacques Chirac, et ce « détail » touchait particulièrement la reine dont la famille avait entretenu des relations privilégiées avec le Général. C’est pourquoi le président français en exercice se voit inviter par la monarque britannique, qui s’occupera personnellement de son séjour. Je vous passerai les détails (certains drôles, voire cocasses, d’autres un peu moins), mais on imagine sans difficulté le contraste entre les deux personnages: d’un côté, Jacques Chirac expansif comme nous le connaissons, envoyant des tonnes de baisers aux Londoniens venus l’accueillir; de l’autre, Elizabeth l’imperturbable, se contentant d’un geste simple, discret et en même temps typique, le Waving Queen (la « vague de la reine »). La presse anglaise n’a pas manqué de souligner la discordance entre les deux chefs d’État. Mais l’impardonnable fut commis le soir où le président français arriva avec… un quart d’heure de retard au dîner royal. En cause (ou en guise d’excuse), une manifestation d’éleveurs bovins qui aurait encombré le trafic dans Londres.

Deux années plus tard, c’est au tour de la souveraine de venir en France pour l’inauguration de la statue de Winston Churchill, à Paris. L’événement eut lieu le 11 novembre, jour du quatre-vingtième anniversaire de l’armistice qui mettait fin à la Première Guerre mondiale. Il faisait beau et le programme de la matinée, bien ficelé, prévoyait, entre autres, le rallumage de la flamme du Soldat inconnu à l’Arc de Triomphe et un recueillement devant la statue de Clemenceau. La stupéfaction d’Elizabeth II fut d’autant plus grande lorsqu’elle ne trouva personne pour l’accueillir sur le perron de l’Élysée : Bernadette Chirac, visiblement pas prête, arriva avec… cinq minutes de retard, embarrassée. Comment réagit la reine devant ses excuses? Eh bien, elle est restée calme et souriante: Never complain, never explain…

A lire aussi : Faire preuve de diplomatie, à la manière de la reine d’Angleterre

Dorica Lucaci a publié « Agir et penser comme la Reine d'Angleterre » aux éditions de l’Opportun

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