Maréchal, Bellamy et Bardella sont dans un bateau <!-- --> | Atlantico.fr
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François-Xavier Bellamy et Jordan Bardella.
François-Xavier Bellamy et Jordan Bardella.
©Geoffroy VAN DER HASSELT / AFP

Enjeux

Focus à droite sur les enjeux du scrutin à la proportionnelle des élections européennes et sur le jeu des alliances dans l’hémicycle de Strasbourg.

Thierry Martin

Thierry Martin

Thierry Martin est entrepreneur, écrivain, essayiste, sociologue de formation, ancien doctorant de l’EHESS, diplômé de l’Institut Français de Gestion, Paris.  

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Jordan Bardella est souvent accusé de ne pas être très assidu au parlement européen et d’en méconnaitre le fonctionnement, mais peu importe, beaucoup plus grave est qu’il feigne de méconnaitre le principe même de ces élections européennes qui sont à la proportionnelle avec un seuil minimum de 5% pour avoir cinq députés, zéro si 4,99% des exprimés.
« Pourquoi neutraliser 5% des voix patriotes alors que le RN est le vote utile ? » feint-il de s’interroger. « Le 9 juin il faut grouper les voix, ni abstention ni dispersion, » ajoute-il. Mais ce n’est pas la présidentielle ! D’autant plus qu’à Strasbourg les élus Reconquête intégreront les Conservateur et Réformiste Européens, un plus grand groupe qu’Identité et Démocratie que rejoindra le RN.

Rappelons-le, un minimum de 5% pour Reconquête ferait cinq députés de plus au sein du groupe CRE allié naturel du groupe ID au parlement européen dont fera partie le RN avec probablement plus de trente députés. Alors que siphonner un pourcent à Reconquête ne pourrait que faire gagner un seul et unique député au RN et en faire perdre cinq à l’alliance des droites qui se fera naturellement à Strasbourg. En fait Marion devrait réitérer le score de Zemmour à la présidentiel autour de 7%.

Au cours du débat organisé sur CNEWS, Marion Maréchal, tête de liste Reconquête, a critiqué ouvertement François-Xavier Bellamy pour avoir préféré rester au sein de sa formation politique plutôt que de rejoindre celle dirigée par Eric Zemmour.
En effet, dans la perspective de l'élection présidentielle de 2022, François-Xavier Bellamy avait préconisé un rapprochement avec ce dernier afin de faire face au «défi de civilisation» mis en avant par l’ancien journaliste du Figaro.
«Je suis capable de quitter un parti pour défendre mes convictions, alors que vous, vous préférez rester dans un parti en trahissant vos convictions», a assené Marion Maréchal à destination de la tête de liste LR.

Pour gagner, les droites devront-elles utiliser la méthode du berger qui fait passer la chèvre, le choux et le loup sur l’autre rive ?
Heureusement elles seront chacune dans un groupe différent au parlement européen. Mais la réalité du poids politiques de ces groupes diffère du poids national des partis qui les composent. Il s’agit du CRE (Conservateurs et réformistes européens), de l’ID (Identité et démocratie) et du PPE (Parti Populaire Européen).
Les candidats de Reconquête intégreront le groupe des conservateurs et réformistes (CRE), cinquième force politique à Bruxelles, qui compte les eurodéputés du parti ultraconservateur polonais Droit et justice, ou encore les partisans de Giorgia Meloni. Seul député Reconquête siégeant actuellement au Parlement pour l’instant, Nicolas Bay (issu du RN) a intégré le groupe conservateur au début du mois de février.
Alors que le Rassemblement national siège dans le groupe ID, le groupe Identité et démocratie, un groupe jusqu’ici marginalisé, qui n’a pas d’influence, sixième force politique au Parlement, aux côtés de l’extrême-droite allemande de l’AFD, ou encore la Ligue de l’Italien Matteo Salvini.
Quant aux candidats de la liste de François-Xavier Bellamy, ils rejoindront le PPE, groupe traditionnellement allié aux socialistes et démocrates et aux libéraux macronistes.
Bellamy voudrait mettre la barre à droite au sein du PPE, mais il est seul. Les autres européens, voire les autres membres de sa liste le suivront-ils ?

Mme García, eurodéputée espagnole a néanmoins souligné la capacité du PPE et du groupe S&D à toujours coopérer malgré les différences politiques précisant que la seule ligne rouge résidait dans la coopération avec l’extrême droite, une limite que le PPE « a malheureusement dépassée ».
Récemment, M. Weber, président du PPE, a tenté de jeter des ponts avec les Frères d’Italie (Fratelli d’Italia) de Giorgia Meloni, affiliés au groupe des Conservateurs et réformistes européens (CRE). Ce groupe parlementaire conservateur que rejoindront les élus de la liste Reconquête est actuellement la sixième force du Parlement européen, mais il est en passe de devenir le troisième groupe le plus important avec 85 sièges, selon des projections récentes pour les prochaines élections européennes de 2024.

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