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Malgré son succès apparent, 
la primaire marque 
le début de la fin pour le PS
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Présidentielle 2012

François Hollande sera le candidat PS à la présidentielle. Mais l'intense campagne pour la primaire pourrait bien se retourner contre lui dans les mois à venir...

Au risque de paraître grincheux et surtout de me répéter, j’ai encore du mal à partager l’enthousiasme ambiant au sujet des primaires socialistes. Certes, un candidat a été élu. Certes, des millions d’électeurs se sont déplacés pour exprimer leur préférence. Certes, les membres de l’opposition ont monopolisé les débats, pendant de longues semaines, sur les plateaux de télévision et à la radio. Certes, les primaires ont même réussi à semer la zizanie au sein de l’UMP… Pour autant, il y a des succès qui ont un goût de cendre comme il y a des dynamiques qui brisent.

Entendons-nous bien : je ne suis pas contre le principe d’une élection pour désigner un candidat. Encore moins contre une « primaire ouverte » qui permet à tous les citoyens - militants, sympathisants ou simples électeurs - de venir voter. À vrai dire, je trouve cela plutôt sain, surtout si l’on compare avec les anciens modes de désignation. Bien souvent, il revenait au « Conseil national du parti », autrement dit aux apparatchiks, de désigner le candidat officiel. C’était la porte ouverte à tous les arrangements et à toutes les compromissions, le militant étant tout juste bon à coller des affiches et à remplir les salles de meeting. On comprend pourquoi, à l’heure d’Internet et des réseaux sociaux, ces pratiques semblent appartenir à une sorte de préhistoire démocratique.

Non, moi, la seule question qui m’a taraudé tout au long des dernières semaines, c’est pourquoi maintenant ? Pourquoi attendre le dernier moment pour désigner son candidat ? Pourquoi prendre le risque d’avoir un champion « mal élu », c'est-à-dire à une courte majorité, partir à la conquête d’un pouvoir solidement défendu ? Pourquoi étaler ainsi ses vieilles haines, ses ambitions et ses rancœurs à quelques mois des élections présidentielles ? Pourquoi se diviser au lieu de se rassembler ?

En matière de primaires, comme ailleurs, la France fait exception. Partout en Europe, le chef de l’opposition, qui est généralement désigné après une échéance électorale majeure, est le candidat naturel aux fonctions suprêmes, qu’il s’agisse du poste de Premier ministre, de Chancelier ou de Président de la République. Dès lors, ce dernier dispose de quatre longues années pour s’imposer auprès du grand public, pour élaborer son projet – un projet qui plus est personnel – pour mettre le parti en ordre de bataille derrière sa candidature, pour renforcer sa légitimité aux yeux de ses propres amis. Si bien que lorsque le moment de l’élection arrive, le candidat a toutes les cartes en main pour espérer l’emporter. Je ne sais pas quelle sera l’issue de l’élection de 2012. Mais, ce que je sais, c’est qu’en cas de défaite socialiste, on ne m’ôtera pas de l’idée que ces primaires auront été le début de la fin.

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