M6 fête ses 25 ans : les 6 émissions qui ont fait son succès<!-- --> | Atlantico.fr
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M6 fête ce jeudi ses 25 ans.
M6 fête ce jeudi ses 25 ans.
©Reuters

Top (M)6

M6 fête ce jeudi ses 25 ans. En un quart de siècle, la petite chaîne qui monte est devenue grande, se hissant à la troisième place des chaines françaises en termes d’audience, devant France 3.

Paul-Antoine Solier

Paul-Antoine Solier

Paul-Antoine Solier est responsable du développement d’une société de production de télévision. Il est diplômé de l’EM LYON et titulaire d’une maîtrise de Droit Public à l'Université Paris II.

Pour le suivre sur Twitter, c'est ici.

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L’identité de M6 est intimement liée à sa stratégie de challenger. Son dynamisme et sa faculté d’innovation ont d’abord été une question de survie. Pour exister en restant généraliste, la chaîne a toujours dû s’adapter plus rapidement que les autres aux demandes du marché. En témoignent ces 6 émissions pionnières, constitutives de l’ADN d’M6, qui a toujours su grandir sans copier ses concurrentes.

Emission n°1 : « Capital » donne le ton

M6 a développé un solide savoir-faire en matière de magazines avec une écriture très identifiée. Quelque soit l’angle éditorial (tendances, infos, investigation…) tous ont un air de famille avec leur aîné « Capital ». A l’origine, l’émission n’était qu’un programme court de 7 minutes, diffusé en deuxième partie de soirée et incarné par la voix off de son créateur Emmanuel Chain avant de devenir en 1993 le prime time du dimanche soir, en alternance avec « Zone Interdite ». Depuis, toutes les marques de la chaîne reprennent les mêmes recettes : peu de plateau, beaucoup de reportages, une voix off qui vous prend par la main et qui vous raconte une histoire. Tous les sujets sont « humanisés », lorsque « Capital » traite d’une entreprise ou d’un produit, on raconte avant tout la success story d’un homme ou d’une femme. De même, lorsque « 100% Mag » aborde un phénomène de mode, on part d’une histoire personnelle avant de traiter la tendance plus générale.

Emission n° 2 : « Loft Story », fallait oser

« Loft Story » c’est avant tout l’histoire d’une guerre à mort entre M6 et TF1. Pour en connaitre les détails vous pouvez consulter l’excellente enquête de Marc Pellerin et François Viot, « M6 Story », publiée chez Flammarion. Le « Loft » est un véritable tournant pour M6. Les records d’audience de l’émission permettent pour la première fois au challenger de faire trembler le leader, et ça, ça vaut bien quelques scandales. De ce succès, M6 en retiendra la culture du « format », ces concepts étrangers qui ont déjà fait leurs preuves dans d’autres pays. La chaîne se dote d’un service de veille internationale pour être plus réactive sur le « marché des idées », en regardant souvent, de l’autre côté de la Manche, en direction de Channel 4.

Emission n°3 : « La Nouvelle Star », l’ère des jurys

Si elle n’est pas pionnière sur la chaîne (« Popstars » l’a précédée), « La Nouvelle Star » est probablement l’émission la plus emblématique du télé crochet. Depuis l’ouverture de la boîte de pandore avec « Loft Story », la téléréalité infuse tous les genres, à commencer par les émissions musicales. On n’est plus dans la découverte de talent pur comme dans « Graines de Star » mais on suit une aventure humaine, de l’anonymat jusqu’à la célébrité, avec son lot de larmes, de tensions, de confidences… On voit également apparaitre un nouveau métier télévisuel, celui de juré. Au nombre de trois ou de quatre, ils ne sont pas toujours connus du grand public. En revanche, ils jouissent souvent d’une réelle reconnaissance dans leur domaine artistique. Ils sont surtout capables de phrases assassines dignes du Tribunal Pénal International. Les jurys séviront ensuite dans de nombreux domaines : la cuisine (« Top Chef »), le spectacle (« La France a un incroyable Talent »), et même l’habitat (« Ma maison est la plus originale de France »)…

Emission n°4 : « Super Nanny » – un problème, un coach

Si France Télévisions s’est longtemps interdit par principe toute forme de téléréalité, M6 s’est engouffré dans un créneau qui aurait pu être celui du service public, à savoir le coaching. Tout commence en 2004 avec « Super Nanny », la nounou d’enfer qui se charge de vos enfants terribles. À partir de là, face à chaque problème qui empoisonne la vie de la ménagère, M6 dégaine son coach. Un souci dans la penderie ? On vous promet « Un nouveau Look pour une nouvelle vie » (2004). Vous n’arrivez pas à vous loger ? Stéphane Plaza est là pour vous aider (2006). Votre maison a besoin d’un coup de pinceau ? Valérie Damidot pose le placo dans D&Co (2006). Et si cela ne vous plait pas, Plaza est encore là pour vendre la casbah (2007)… Difficile aujourd’hui pour les chaînes du service public de se positionner sans copier.


Emission n° 5 : « Oui Chef ! » - Gavés de cuisine

Surnommée par les Guignols « Le micro-ondes le plus regardé de France », M6 a multiplié avec succès les programmes culinaires. Le premier en date est « Oui Chef ! » qui a révélé le chef star Cyril Lignac et qui est devenu le Jamie Oliver français (chef britannique à l’origine du format). A chaque fois qu’une nouvelle émission culinaire est lancée sur une chaine, on dit que c’est celle de trop, que cela ne marchera pas. Eh bien non, loin d’être gavés, les téléspectateurs reprennent du dessert. Il faut dire que le genre existe depuis toujours au Royaume-Uni. Quelle est la recette du succès ? La cuisine est certes visuelle, mais elle est également le prétexte à une aventure humaine. Dans « Un diner presque parfait » on préfère les réflexions mesquines de Catherine à fond dans la compétition, que la recette de son soufflé au fromage. Dans « Top Chef », on demande aux chefs de cuisiner dans des conditions extrêmes pour assurer le spectacle.

Emission n° 6 : « L’Amour est dans le Pré » - I Feel Good

Traditionnellement, la chaîne n’est pas très portée sur la « Trash TV » et préfère des programmes plus souriants ou « Feel good » pour reprendre une expression très usitée à la direction des programmes de M6. La chaîne est passée maître dans l’écriture dite du « docu-réalité ». « L’Amour est dans le pré » n’est évidemment pas le premier du genre, mais ce blockbuster qui vole régulièrement la première place à TF1, en est un parfait exemple. Comme pour les émissions de coaching, on part d’une tendance forte de la société : les célibataires sont de plus en plus nombreux, les citadins rêvent de prairies et les ruraux se sentent seuls. Constamment alimentée de nouveaux concepts par la veille internationale, la direction des programmes finit par adapter « Farmer Wants A Wife », un format d’origine anglaise, une fois de plus. L’éducation est aussi l’un des thèmes de prédilection de la chaîne : ainsi le format « That’ll Teach’Em » est devenu « Le Pensionnat de Chavagne », « Wife Swap » « On a échangé nos mamans »… Adapter ne veut pas dire copier. L’on a déjà vu, au cinéma, des remakes bien plus mauvais que les originaux.

Il y a 25 ans, peu misait sur la survie de M6 et pourtant la chaîne n’en finit pas de monter. Elle est même la seule chaîne « historique » qui continue d’accroître ses parts de marché d’année en année malgré une concurrence de plus en plus féroce des chaînes de la TNT auxquelles on prédisait, à elles aussi, un funeste destin…

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