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Lutte anti-dopage : il est temps que les sportifs comprennent que le public préfère l'honnêteté à l'exploit... et idéalement les deux !
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Editorial

L'affaire Armstrong a ébranlé l'univers du cyclisme. Faut-il continuer à croire ces sportifs ?

Alain Renaudin

Alain Renaudin

Alain Renaudin dirige le cabinet "NewCorp Conseil" qu'il a créé, sur la base d'une double expérience en tant que dirigeant d’institut de sondage, l’Ifop, et d’agence de communication au sein de DDB Groupe.

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A la suite de la perte de ses 7 titres par Lance Armstrong, Cadel Evans (vainqueur 2011) s'est la semaine dernière livré à un vibrant appel invitant le public et les sponsors à "ne pas désespérer du cyclisme", expliquant que son sport a changé, que désormais "l'entraînement intensif, la préparation méticuleuse du matériel et le talent naturel permettent de gagner les grandes courses prestigieuses". Nous, simples spectateurs, ne demandons qu'à y croire, alors, chiche, Monsieur Evans, engagez-vous, et vous aussi dites #IloveSportIamClean !

Il est extrêmement simple d'éradiquer le dopage, il suffit que les sportifs ne se dopent pas ! Cela peut paraître simple, voire simpliste et naïf, mais pourtant, ce ne sont pas les spectateurs qui se dopent. Alors, pour que le public ne désespère pas des sportifs, n'exhortez pas, dites non au dopage pour dire oui au sport. C'est le défi #IloveSportIamClean. Combien pourront-ils le relever ?

Alors bien sur il est difficile de dire non, de nombreux témoignages existent sur la pression qu'on pu vivre certains à vouloir s'opposer au "système". D'autres ont pu expliquer que c'était "à l'insu de leur plein grès", formule restée célèbre. Aujourd'hui c'est le public qui exhorte les sportifs et même qui les défie: engagez-vous ! Rentrez en rébellion, renversez la table, le public sera avec vous.

Et, s'il vous plait, qu'on arrête également d'expliquer dans les médias et chez les experts que le public, attendant toujours plus de performance, serait déçu, et, surtout, car c'est là l'essentiel, fuirait l'audience. Des explications qui souvent s'entendent comme des justifications. Le public attend en sport comme ailleurs de l'honnêteté, de la sincérité et de l'exemplarité, notamment vis à vis des jeunes à qui on aimerait insuffler ces - fameuses - "valeurs du sport". Ce qui compte, c'est l'histoire, le dépassement de soi, le beau geste, le collectif. Il y a quelques années, les combinaisons en natation ont fait exploser les records du monde. Sans combinaisons, sans records, le spectacle et l'émotion étaient-ils pourtant absents dans le bassin de Londres des derniers Jeux Olympiques ? Les sportifs, notamment ceux de haut niveau, ont des responsabilités, déjà vis à vis d'eux-mêmes, car les premiers à qui ils mentent lorsqu'ils se dopent, c'est bien à eux-mêmes. Qui peut se croire bon en maths avec des antisèches ?

Quant à l'explication qui consisterait à dire que "c'est le système", que "les autres le font bien", il s'agit tout simplement de lâcheté et de fatalisme déprimant. Cet argument est un argument d'adulte consentant, il ne tient pas deux secondes auprès d'un enfant.

Alors bien sur, reste l'argent, le diable de tous nos maux, qui imposerait le dopage dans la course aux podiums. Là aussi les marques feraient bien de se méfier car le risque de réputation peut, aujourd'hui comme jamais, faire beaucoup de dégâts. L'erreur serait de continuer à croire qu'il y a davantage à gagner à enfreindre les règles qu'à les respecter. Il est l'heure pour que certains soient bien inspirés et se positionnent en tant que sponsors anti-dopage. D'ailleurs, cela commence par l'engagement: lorsqu'un sportif et un sponsor s'engagent, ils le font l'un vis à vis de l'autre, mais aussi vis à vis du public, de leurs "fans". On ne ment pas à ses amis, on ne ment pas à ses fans. Alors, pourquoi ne pas signer ? Les athlètes olympiques ont leur serment, certaines professions ont le leur. Alors pourquoi n'y aurait-il pas un acte d'engagement formel pour les sportifs professionnels lorsqu'ils signent leur contrat avec les marques, clubs ou fédérations qui les emploient ? Est-ce si difficile de s'engager à ne pas se doper ? Bien sur, cela ne résoudra pas tout, mais enfin, c'est la base contractuelle, du code d'éthique profession sportif ! Et c'est un engagement réciproque, pour ne pas se doper, et ne pas inciter au dopage non plus, ni physiquement ni psychologiquement.

Gageons que la grande majorité aime le sport, le sport authentique, sain et naturel, le seul qui compte.

Les invitations ont été lancées sur twitter: la Ministre Valérie Fourneyron, Monsieur Prudhomme, Oscar Pereiro, Carlos Sastre, Frank et Andy Schleck, Mark Cavendish, Cadel Evans, Alberto Contador, l'UCI, la Fédération Française de Cyclisme, .... vérifiez vos boites twitter, vous avez un message, nous attendons une réponse.

Affirmer ses valeurs, c'est aussi s'obliger à les vivre.

Tous les sports et toutes les compétitions sont concernés. Soutenez #IloveSportIamClean!


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