Ligue des Nations, journée 2 : Croatie/France 1/1 : Un match nul qui n'arrange pas les Bleus<!-- --> | Atlantico.fr
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Le défenseur français Benjamin Pavard réagit après le premier but de la Croatie au Stadion Poljud à Split, le 6 juin 2022.
Le défenseur français Benjamin Pavard réagit après le premier but de la Croatie au Stadion Poljud à Split, le 6 juin 2022.
©FRANCK FIFE / AFP

Toujours pas de victoire

Avec une équipe très largement remaniée, les Bleus, qui avaient débuté timidement, ont concédé le match nul au bout d'un match qu'ils ont longtemps maîtrisé. Méritaient-ils mieux ? Franchement, Non.

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez est entraîneur de tennis et préparateur physique. Il a coaché des sportifs de haut niveau en tennis. 
 
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C'est toujours important le match d'après, surtout quand on a perdu. En conséquence, s'ils voulaient garder une chance de s'égayer le destin dans cette Ligue des Nations, les Bleus n'avaient pas trop le choix : il leur fallait damer le pion aux Croates pour compenser la défaite contre les Danois. Vue sous cet angle, face à un adversaire classé 16e au classement FIFA, l'affaire paraissait simple... Mouais... Sauf qu'on a un peu vite tendance à oublier, surtout en matière de football, que si les problèmes sont généralement faciles à poser, ils restent parfois délicats à résoudre... 
Et spécialement lorsqu'on présente une équipe extrêmement remaniée (10 changements, du jamais-vu depuis la nomination du sélectionneur en 2012) ou qu'on se coltine un adversaire qui en a ras-le-bol de ne jamais gagner contre vous (8 matchs/ 0 victoires avant le début de la rencontre). Dans ces cas-là, on a vite fait de se promener à la confluence des ennuis, près des rives des problèmes, vous savez, là où l'on aperçoit parfaitement les berges des emmerdements. Autant d'écueils que les Bleus ont presque su éviter hier soir, durant un match marqué principalement par la mauvaise qualité du terrain, la ferveur du public et les essais de Didier Deschamps (apparitions des peu expérimentés Kamara, Clauss, Saliba, Guendouzi, Diaby, Nkunku et Maignan et le retour à la défense à quatre). Et quand on dit presque, c'est évidemment en pensant au pénalty concédé par Clauss (transformé par Kramaric) à 7 mn du terme, alors que l'équipe de France menait au score depuis le but marqué par Rabiot (52e). 
Malgré la déception, naturelle, liée au résultat final, le peu d'honnêteté qu'il me reste m'invite à considérer qu'il s'agit là d'un résultat plutôt logique. Pourquoi "plutôt logique" ? D'abord parce cette équipe de France chamboulée a mal commencé avant de prendre le contrôle des opérations (occasions nettes d'Nkunku et Diaby, 31e et 38e) ... Ensuite parce que les Croates, emmenés par un très bon Brozovic, ont fini en trombe face à des Bleus qui multipliaient les gestes de premiers secours et qui affichaient des visages aussi fermés que des guichetiers des Postes après 16h.  
J'entends d'ici votre question : c'est bien joli tout ça mais faut-il s'en inquiéter ? Si l'on considère les blessures diverses (Mbappé, Varane), l'hétérogénéité des états de forme, le partage du temps de jeu pour que chacun se sente concerné, l'obligation de jouer quatre matchs en onze jours et le temps qui reste pour préparer le véritable objectif qu'est la Coupe du Monde, la réponse est... non. D'autant plus qu'il ne faudrait pas oublier les motifs de satisfactions dégagés par l'ensemble concernant la discipline et les attitudes ou encore la belle impression par certaines individualités. 
À ce sujet, les félicitations du jour seront attribuées à Aurélien Tchouaméni pour sa montée en puissance et sa capacité à faire peu à peu oublier Pobga... à Nkunku pour sa vitesse, sa disponibilité et son tranchant... et enfin à Mike Maignan dont les super-pouvoirs laissent à supposer qu'il sera, à terme, un homme-à-régner. Au passage, merci à lui pour ses arrêts sur Modric (71e) et Vlasic (87e). 
Pour finir le tour des individualités, il est nécessaire d'insister sur la solidité dans les duels de Kimpembé (l'homme qui tape toujours là où ça fait du bien), la bonne deuxième mi-temps de Rabiot et sur le match pour le moins paradoxal de BenYedder. Le bilan de ce dernier ? Je vous laisse juge : huit ballons touchés en première période pour en faire ce que tout le monde aurait fait à sa place, c'est-à-dire rien. Et puis... sur son seul ballon exploitable... un timing parfait et une passe aussi décisive que délicieuse pour Rabiot... avant d'être sorti trois minutes plus tard par son sélectionneur... Si vous comprenez quelque chose à tout ça, écrivez au journal qui transmettra. 
Évidemment, avec un point marqué en deux rencontres, le bilan de ce début de Ligue des Nations parait bien maigre pour un tenant du titre. Et s'il reste délicat de décider si nos Bleus ont concédé ou obtenu un match nul ou encore de considérer que le Schmilblick avance, une chose reste certaine : Didier Deschamps n'a peut-être pas tout gagné hier soir, d'accord, mais il n'a pas tout perdu non plus. Non seulement, il peut encore qualifier son équipe pour la suite de cette Ligue des Nations, mais il a profité de la soirée pour reposer certains de ses cadres en donnant la possibilité aux jeunes joueurs de s'aguerrir (7 joueurs totalisaient moins de 6 titularisations au coup d'envoi). C'est déjà ça. Désormais, tout ce petit monde sait pertinemment ce qu'il lui reste à faire, c'est-à-dire aller gagner en Autriche vendredi, avant de battre les Croates lundi prochain au Stade de France. 
Vous saurez (presque) tout de cette soirée quand la 150e sélection de Luka Modric, trente-six printemps au compteur et Père Noël en toutes saisons, aura été mentionnée. 150 sélections au compteur, ça fait rêver non ? Surtout quand elles concernent un orfèvre, un diamantaire du jeu au toucher soyeux et doté d'un extérieur du pied comme je vous en souhaite. Confidence pour confidence, laissez-moi vous glisser ce petit conseil... Faites comme moi... Avant d'évoquer ce joueur au cours d'une conversation entre amis ou de sortir en soirée, courez vous acheter une boîte de superlatifs. C'est toujours plus sûr.
Chers lecteurs, après ce match joué un lundi de Pentecôte, je n'ai qu'une chose à vous dire : bon suaire la compagnie !

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