Ligue des Champions - Haïfa/PSG : 1/3 Les Parisiens reviennent de loin, dans tous les sens du terme<!-- --> | Atlantico.fr
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Mbappé et Messi lors du match Maccabi Haïfa-PSG, le 14 septembre 2022
Mbappé et Messi lors du match Maccabi Haïfa-PSG, le 14 septembre 2022
©AFP

Victoire ... dans la douleur

Dans une ambiance survoltée, le PSG a grandement peiné pour s'imposer à Haïfa. Comme bien souvent lorsqu'ils affichent de grosses lacunes collectives, les Parisiens s'en sont remis aux talents de la "MNM", par ailleurs décevants.

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez est entraîneur de tennis et préparateur physique. Il a coaché des sportifs de haut niveau en tennis. 
 
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Ça peut mener loin, le football... Jusqu'en Terre sainte. Pour la seconde journée de la phase de poules de la Ligue des Champions, les Parisiens s'offraient un long pèlerinage pour rejoindre Haïfa, joli port de prêche israélien situé à 4495 km du Parc des Princes. Pas l'apôtre d'à côté, donc. Forts de leur victoire sur la Juventus lors de la journée d'ouverture et grands favoris face au club hébreu, les hommes de Christophe Galtier ambitionnaient d'y faire coup double : rester en tête du groupe H tout en entretenant la dynamique de leur équipe, jusqu'alors invaincue.
Amis lecteurs, le moins que l'on puisse écrire, c'est que les Parisiens ont paru peu inspirés, voire à bout de souffle, durant la majorité du match et particulièrement pendant les trente-cinq premières minutes... Trente-cinq minutes pendant lesquelles nous avons revu la moins bonne version du PSG, celle qui ne nous manquait pas. Depuis le temps, les symptômes sont connus : des joueurs un peu endormis, un peu suffisants, qui marchent, qui boudent, qui perdent trop de ballons (65 en première mi-temps, 112 au total !), qui ne se replacent pas et qui accouchent d'un poker menteur au sein duquel les as ne jouent pas le jeu... Le genre de choses qui autorisent un adversaire prétendument modeste à croire suffisamment en ses chances pour ouvrir le score (Chery, 23e) et qui permettent aux emmerdements de coaguler. Heureusement, comme bien souvent aussi, le PSG peut compter dans ces cas-là sur les spasmes de ses individualités. Et il aura suffi d'un coup de reins d'Mbappé et de la rapidité d'organisation de Messi (36e) pour permettre aux Parisiens de regagner les vestiaires sur une note globale à peine moins mauvaise. 
Tous ceux qui espéraient une réaction collective à la reprise en auront été pour leurs frais car la seconde période aura ressemblé trait pour trait à la première... Le constat ? Quasiment le même ! C'est-à-dire l'observation d'une équipe perpétuellement coupée en deux, l'absence de contre-pressing et le renouvellement des regards qui se désespèrent de ce dont ils ont l'habitude... Exactement comme sous Pochettino... Dans ce brouillard, quatre éclairs : une percée de Messi pour un intérieur d'Mbappé (68e), suivis en toute fin de match d'une ouverture de Verratti pour Neymar (87e). Eh oui, seulement deux actions et c'était "sauve Kippour" dans la défense adverse ! Ce n'était pas grand-chose, d'accord, mais cela suffisait à préserver l'invincibilité et les trois points de la victoire. 
Puisque le résultat, de manière générale, résume toujours quelque chose tout en permettant d'autres développements, que dire de celui-ci ? Certainement qu'il n'est pas si surprenant tant les signes avant-coureurs étaient nombreux. Entre les matchs précédents pas franchement rassurants (Brest, Juventus), la différence de pedigree entre les deux équipes, l'engagement alternatif des stars dont le naturel ne revient jamais au galop ou encore la force des mauvaises habitudes, sans mentir, on l'avait presque vu venir.
Si vous ajoutez à ces facteurs déjà suffisants un adversaire survolté (au maillot couleur vert missel), une pelouse médiocre et trois attaquants coupés du reste de l'équipe, vous obtenez une prestation presque trop laide pour être vraie. 
Au rayon des satisfactions, il faut souligner la prestation de Léo Messi, ou plutôt celle du "nouveau" Léo Messi. Car il faut bien reconnaître que le petit Argentin n'est plus tout à fait le joueur de l'année dernière, celui qui était payé de plus en plus pour en faire de moins en moins... À nouveau productif, la "pulga" a déjà facturé 5 buts et 8 passes décisives depuis le début de la saison. Ce qui est plutôt bien. Ce que cela change ? Beaucoup de choses, et surtout le rendement. S'il ne faut pas beaucoup compter sur lui lorsque l'équipe n'a pas le ballon (il ne l'a jamais fait et ce n'est pas à 35 ans qu'il va commencer), on peut parier que son retour en grâce rendra bien des services dans les semaines à venir. À retenir aussi les buts précieux inscrits par Mbappé et Neymar, lesquels ne masqueront pas le fait que les deux vedettes aient passé la majeure partie de la soirée à jouer pour leur plaisir et notre ennui. 
Côté déception, les postulants ne manquent pas. Nous citerons Mukiele, responsable de pertes de balles dangereuses et incapable d'apporter de la profondeur... Ramos, pour sa mauvaise relance sur l'ouverture du score, sa mauvaise gestion de la profondeur et ses nombreux duels perdus... Nuno Mendes pour son manque d'autorité en défense et ses trop rares initiatives en attaque... Et enfin Marquinhos, lequel n'est plus vraiment lui-même depuis la défaite à Madrid...
Au final, ce que l'on peut conclure ce matin, c'est que seul le talent a fait la différence et que deux questions restent entières :
_ Paris pourra-t-il s'imposer au plus haut niveau avec un trio d'attaque aussi peu porté sur les tâches défensives ? 
(on a bien une petite idée de la réponse)
_ Jusqu'à quand perdureront les problèmes de leadership quand le bateau commence à tanguer ?
Maintenant que je vous ai dit deux ou trois choses que je sais d'elle, laissez-moi préciser que cette victoire conforte malgré tout l'équipe à la première place du groupe (à égalité avec Benfica) tout en lui évitant de se retrouver au mois doute mi-septembre. Laissez-moi vous dire également que ce résultat, quitte à vous surprendre, me rend très curieux de voir la suite, laquelle se jouera le 5 octobre prochain, à Benfica, justement. 
Eh oui... vous avez bien lu... Je l'avoue, j'ai hâte d'y être... Et vous aurez beau me rétorquer tout ce que j'écris sur le fond de jeu décevant des Parisiens, la récurrence de leurs problèmes, leur manque d'intensité, les caprices de leurs stars, l'ennui qui s'en dégage et tout ce que vous voudrez, rien, je dis bien RIEN, n'entamera mon enthousiasme et mon désir de connaître la suite de ce feuilleton heureusement sans fin. Remarquez, vu les audiences, il semblerait que je ne sois pas le seul à cultiver ce type d'impatience... Autant de choses, au moment de conclure cette chronique, qui m'amènent à penser que la passion du football, en fait, c'est comme une maladie... Ça commence comme un petit rhume... On se dit : c'est pas grand-chose, ça va passer... Et bien des années plus tard, en dépit de toutes les déceptions et de toutes les frustrations, on constate que la fièvre n'est toujours pas retombée.
Allez comprendre...

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