Ligue des Champions : City/PSG : 2/1 Les stars parisiennes prisent en délit de basse flemme<!-- --> | Atlantico.fr
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Kylian Mbappé lors de la rencontre de Ligue des champions contre Manchester City, le mercredi 24 novembre 2021.
Kylian Mbappé lors de la rencontre de Ligue des champions contre Manchester City, le mercredi 24 novembre 2021.
©PAUL ELLIS / AFP

Compétition européenne

Malgré l'ouverture du score d'Mbappé contre le cours du jeu, les parisiens ont fini par céder logiquement face à des citizens plus costauds et plus généreux collectivement. Si cette défaite inquiétante n'empêche pas leur qualification pour les 8emes de finale, ils cèdent la première place du groupe aux hommes de Guardiola.

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez est entraîneur de tennis et préparateur physique. Il a coaché des sportifs de haut niveau en tennis. 
 
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Quand je vous disais que l'époque avait mauvaise haleine... La crise sanitaire, la pollution, la cancel culture, le chômage, tout nous use... Bilan : pendant que l'époque nous casse les urnes, on a le moral aussi bas qu'un taux de caisse d'épargne. Ceux qui tendent un peu l'oreille perçoivent même ce bruit lancinant, si distinctif, que fait un horizon qui s'écroule. Comme si tout n'allait pas déjà si mal, voilà que le football hexagonal en rajoute une couche en nous offrant une crise supplémentaire. La sienne.
Une crise marquée par une insécurité grandissante, un public à siffler et des dirigeants trop laxistes, souvent juges et parties, qui ont attendu le plus longtemps possible pour ne rien faire. C'est souvent ce qui arrive lorsque la somme des intérêts individuels est supérieure à celle de l'intérêt collectif. 
Hier soir, histoire de faire passer tous ces suppositoires sans glycérine, nous avions le choix entre boire pour oublier, et regarder City/PSG. Remarquez, sans trop d'effort, les deux étaient compatibles... Toujours est-il qu'on se disait qu'un bon match de football, agrémenté par une victoire du PSG, ça ne ferait pas de mal par les temps qui courent...
Tu parles ! Mais après tout c'est de ma faute... je fais la même erreur avec le PSG qu'avec les prostituées du coin : j'en attends trop. Parce qu'au bout du compte, on peut se demander si je n'étais pas fou d'imaginer que les parisiens pouvaient offrir autre chose que ce qu'ils ont proposé hier soir. Avec eux c'est toujours la même histoire : leur équipe est systématiquement coupée en deux et ils s'en remettent aux fulgurances de leurs stars pour planter quelques coups de poignards. C'est évidemment comme ça qu'ils ont ouvert le score par Mbappé à la 49ème minute. Un but en trompe-l'œil, tant la domination des citizens était manifeste depuis le début de la partie. Car j'ai oublié de préciser qu'à l'exception du tableau d'affichage, le PSG était battu dans tous les domaines et dans de grandes proportions depuis le flop départ. Tenez-en pour preuve les trois pauvres ballons joués par les parisiens dans la surface adverse en première période, pour deux frappes tentées, contre 23 pour les adversaires. Alors, à force de perdre la bataille du milieu, de subir et de transformer la surface de réparation de Keylor Navas en service des urgences, il était évident que les hommes de Guardiola allaient finir par prendre le contrôle des opérations. C'est ce qu'ils firent logiquement par deux fois, et de façon similaire, avec deux tireurs embusqués au second poteau venus profiter des aubaines (Sterling et Jesus, 62ème et 77ème). Sans un bon Navas et des sauvetages in extremis de Kimpembé, Marquinhos ou encore Hakimi, sachez que la défaite aurait même pu prendre une autre ampleur.

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Si la défaite laisse toujours un goût douteux au fond de la gorge, c'est une autre impression, encore plus désagréable, comme une remontée de bile, qui aura été perceptible tout au long de la partie. L'impression d'un décalage, ou plutôt d'un contraste évident entre les deux formations : d'un côté, des stars qui jouent les unes pour les autres en formant une équipe... de l'autre, un empilement d'individualités qui confirment que le collectif du PSG reste le sujet casse-gueule par excellence... Un peu comme la patinoire pour un unijambiste si vous voyez ce que je veux dire. Et alors quoi de neuf ? Molière. Ce que je veux dire par là, c'est que pour cette équipe, les matchs se suivent et se ressemblent, à moins que ce ne soit l'inverse. Nous aurons beau pointer l'absence aussi pénalisante que récurrente de Verratti (grosso modo un match sur deux depuis son arrivée au club), il est évident que le principal problème est ailleurs. Pour le dire simplement, les vices de méformes de Neymar et Messi, ajoutés au manque d'implication défensive d'Mbappé, contribuent  à établir le constat persistant que cette équipe de funambules défend perpétuellement à sept. Hier soir, elle est tombée.
Aussi, malgré tous les fantasmes qu'il peut nourrir, le trio Mbappé/Messi/Neymar va commencer à cristalliser de nombreuses critiques. Et comment pourrait-il en être autrement quand les points soi-disant forts d'une équipe sont aussi souvent pris en flagrant délit de basse-flemme ? Tout au long de la partie, ces trois vedettes ont démontré que l'apathie vient en marchant et qu'être à ce point désintéressé des tâches collectives, que ce soit par manque de moyens ou d'envie, n'est tout simplement pas compatible avec les ambitions que peut nourrir une équipe au plus haut niveau européen. 

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Évidemment, qu'ils ne sont pas les seuls critiquables... Évidemment que d'autres ne sont pas exempts de reproches... Nous citerons Herrera, que l'air des sous-bois ne semble pas avoir vivifié... ou encore Gueye et Paredes, insuffisants dans leurs apports et grands perdants de la bataille du milieu.
Le genre de carences qui vous exposent à de sérieuses difficultés quand vous jouez une équipe qui peut profiter de la solidité de Walker, de la justesse de transmission de Gündogan, de l'omniprésence de Siva ou encore du doigté d'accoucheur de Mahrez. Avec une telle armada, effectivement, on peut voir venir... En fait, Guardiola n'aura eu a prendre qu'une seule décision pour concrétiser la domination de son équipe. Ce qu'il a fait ? Faire apparaître Jesus, à la 54ème minute, tout simplement...
Finalement, cette désagréable vue d'ensemble nous ferait presque oublier que le PSG est malgré tout qualifié pour les huitièmes de finale et qu'il aurait même pu reprendre l'avantage au score si Neymar n'avait pas tiré à côté (73è)... Je dis "presque". Car il est impossible d'occulter que le collectif parisien commence à inquiéter les plus enjoués. Les chiffres sont aussi têtus qu'implacables : Paris n'a remporté aucun de ses quatre derniers déplacements en Ligue des Champions (une première depuis la saison 2004/2005) et s'est une nouvelle fois beaucoup trop exposé au feu adverse (16 frappes concédées, dont 6 cadrées). Si vous ajoutez à ces principes de raisons suffisantes que la liste de ses blessés s'est considérablement allongée puisque Wijnaldum, Verratti, Gueye ou encore Herrera seront indisponibles pour les prochaines rencontres et qu'un prochain départ du coach parisien flotte dans l'air, vous en concluerez comme moi que les emmerdements se comportent souvent comme des dominos en ligne. Il suffit d'en pousser un pour que les autres suivent...
Si les deux coachs se sont réveillés ce matin avec la qualification en poche, le bilan qu'ils tireront de cette confrontation ne sera pas du tout le même. Quand l'un considérera que la prestation de son équipe soulève plus de questions que de réponses, l'autre pourra en revanche se réjouir d'avoir vu plusieurs de ses vœux exaucés. Moralité : Guardiola aura une nouvelle fois démontré qu'en matière de football, l'oraison du plus fort est souvent la meilleure.

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