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Les mystères de l'Univers : peut-on croire à la vie extraterrestre ?
©Reuters

Bonnes feuilles

Devant l’Univers, nous sommes tous des enfants. Jean-Pierre Luminet, le plus grand vulgarisateur de notre temps en matière d’astrophysique, retrouve sa candeur face au Grand Tout, réussit à mettre de l’ordre dans les espaces intergalactiques et, après exploration, en rapporte 100 réponses lumineuses. Tout en abordant les points clés, il nous introduit aux notions qui passionnent sa profession. Suivez le guide… Extrait de "L'Univers en 100 questions", publié aux éditions Tallandier (2/2).

Jean­‐Pierre  Luminet

Jean­‐Pierre Luminet

Jean­‐Pierre Luminet, Directeur de recherche au CNRS est un de nos grands astrophysiciens. Un astéroïde (5523) porte son nom en hommage à ses travaux. Spécialiste mondial des trous noirs, conférencier, poète, il est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages dont une tétralogie consacrée aux Bâtisseurs du Ciel (Éd Jean-­Claude Lattès). Derniers livres parus : la Nature des Choses et Astéroïdes et la terre en danger (Éd. Cherche‐Midi).

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La plupart des scientifiques pensent aujourd’hui que l’apparition des systèmes vivants sur la Terre a été l’aboutissement d’un long processus d’évolution chimique de la matière inerte. Par ailleurs, en observant notre seule planète, on ne peut qu’être stupéfait de la prodigieuse diversité des formes vivantes. Chaque jour se révèlent de nouvelles espèces. Récemment encore, la découverte de bactéries « extremophiles » a montré que la vie avait pu émerger et subsister dans des conditions qui, il y a quelques années seulement, étaient jugées complètement hostiles. Tout ceci renforce l’idée que, la vie étant apparue par un chemin de complexification progressive fondé sur la chimie du carbone, elle doit être un processus universel, présent sous de nombreuses formes ailleurs dans l’Univers. Cette thèse s’appuie sur un scénario cosmique en cinq phases successives :

>>>>>>>>>>>>>>> Les mystères de l'Univers : est-il vrai qu'on pourrait rajeunir en voyageant plus vite ?

1/ un premier stade cosmique, avec le début de l’expansion de l’Univers (le Big Bang) il y a 14 milliards d’années, suivi peu après de la formation des étoiles, qui fabriquent le carbone et les éléments lourds, et des planètes. On sait aujourd’hui que les planètes sont un sous-produit naturel de la formation des étoiles. Notre Galaxie renferme donc des centaines de milliards de planètes et, parmi elles, des « exoterres » nées autour d’étoiles analogues au Soleil, qui ont connu une évolution comparable à celle de la Terre ;

2/ une étape organique, ou apparaissent les premières molécules hydrocarbonées, servant de base à la vie sur Terre et que l’on trouve en abondance ailleurs dans l’Univers. Beaucoup d’objets extraterrestres se révèlent en effet riches en substances organiques : les comètes, certaines météorites, le milieu interstellaire, etc. ;

3/ un stade prébiotique, qui voit la formation des « briques du vivant » (les acides aminés) et leur chainage, aboutissant à l’ADN et aux protéines ;

4/ une phase biologique primitive, correspondant à l’apparition des premières bactéries unicellulaires ;

5/ le stade évolue, celui de la vie dite « intelligente », pouvant largement dépasser le niveau de complexité atteint sur Terre. Le passage de la phase 3 aux suivantes, décisif, est encore très spéculatif, et nombre de biologistes achoppent dessus. Mais les astrophysiciens ont un autre point de vue : pourquoi notre Système solaire, parmi les centaines de milliards d’autres, serait-il le seul à avoir engendré des êtres vivants ? Plusieurs conditions semblent toutefois indispensables à l’apparition et au développement de la vie telle que nous la connaissons. Il faut notamment que la planète ne soit ni trop chaude ni trop froide, c’est-à- dire qu’elle ne gravite ni trop près ni trop loin de son étoile ; qu’il y ait de l’eau liquide à sa surface, capable de propager les interactions chimiques ; qu’elle soit enveloppée d’une atmosphère protectrice.

La grande inconnue reste de savoir s’il suffit que ces conditions soient réunies pendant une durée assez longue pour que la vie apparaisse, ou si l’émergence de systèmes vivants exige la convergence de nombreux autres facteurs encore mal compris. Dans le premier cas, les sites abritant la vie doivent être très nombreux ; dans le second cas, ils sont très rares.

Extrait de "L'Univers en 100 questions", de  Jean-Pierre Luminet, publié aux éditions Tallandier, 2015. Pour acheter ce livre, cliquez ici

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