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Les mots clés de l'économie en 2014 (4/5) : Gaz de schiste, le déni français
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L'Édito de Jean-Marc Sylvestre

Quelques mots et expressions vont baliser l’année 2014. Ils correspondent à une situation en voie de réforme et répondent à une nouvelle économie qui émerge de la crise. Aujourd'hui, le gaz de schiste. Ce mot va envahir toutes les économies occidentales parce que la découverte du gaz de schiste va rebattre toutes les cartes de la géopolitique.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

Il est aussi l'auteur du blog http://www.jeanmarc-sylvestre.com/.

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En 2013, le monde n’a pas voulu voir cette réalité. Elle s’imposera en 2014. La France ne pourra pas faire l’autruche très longtemps, y compris avec la complicité des écologistes qui font semblant de ne pas croire à l’évidence. Comme toujours.

En 2014, l’Amérique sera le premier producteur d’énergie pétrolière du monde. En 2014, l’Amérique va devenir exportateur net de pétrole. En 2020, l’Amérique pourrait être le premier exportateur d’énergie. Barack Obama a évidemment salué cette perspective qui marque un tournant dans l’économie américaine. C’est la conséquence de la politique énergétique du Président qui est fondée sur deux choix stratégiques. 

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Le premier, que l’industrie consomme moins de pétrole et que les voitures consomment moins d’essence : 50% de moins qu'il y a dix ans. Le second choix, c’est l’exploitation massive des gaz et des pétroles de schiste dans des régions où il existe déjà des équipements de traitement et de transport. Ce qui abaisse, encore, le coût d’exploitation.

On peut évidemment, dans les tribunes politiques françaises, à la télévision ou dans la presse, décliner tous les inconvénients du gaz de schiste. On peut en profiter pour accuser les USA de détruire l’environnement et d’encourager la consommation. On oubliera vite que les Allemands, champions du bio et porteur de la vertu écologique, sont devenus les plus gros pollueurs de l’Europe et consomment une énergie électrique qui vaut deux fois la nôtre et trois fois celle des américains.

Pendant ce temps-là, l’Amérique a retrouvé la croissance et l’emploi. Pendant ce temps-là, l’Amérique a regagné en compétitivité et récupéré ses industries. Pendant ce temps-là, l’Amérique gagne ses galons de premier producteur de pétrole de la planète. L’année prochaine, l’Amérique produira plus de pétrole que l’Arabie saoudite et plus de gaz que la Russie.

On imagine mal le changement géopolitique que ça représente. L’Arabie saoudite perdant sa surpuissance et la Russie perdant son arrogance. On imagine mal les répercussions sur la géographie des implantations industrielles. Mais on sait déjà que l’industrie pétrochimique européenne, qui était l’une des plus puissantes du monde, prépare son déménagement vers les États-Unis parce que la matière première de l’industrie chimique va coûter trois fois moins cher.

Pendant ce temps-là, la France en sera encore à se demander si elle doit toujours travailler 35 heures, à quel âge faudra-t-il partir à la retraite… A moins que la crise, rendant intelligent, nous oblige à constater que les choix idéologiques sont archaïques et que la solution du pragmatisme se trouve dans l’Europe. Vis-à-vis de l’Europe, la France se sent coupable d’avoir réussi seule une des plus belles industries nucléaire. Il n’y a pas eu d’Europe plus nulle, plus inefficace et plus polluante, dans tous les sens du terme, que l’Europe de l’énergie.

Et tout cela au nom du principe de précaution, désormais inscrit en lettre de plomb dans la constitution à la demande d’un Président venu de Corrèze. Il faut se méfier des Corréziens quand ils deviennent président de la République. On aurait dû le savoir.

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