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Édito - Les insurgés fiscaux n’accusent pas l’Europe… mais Paris
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L'Édito de Jean-Marc Sylvestre

Fini l’Europe bouc émissaire. A tous ceux qui sont en overdose, les chefs d’entreprise, les professions libérales, les cadres, les retraités et les transporteurs bretons… On ne va pas pouvoir leur raconter que la Commission européenne n’a pas fait le travail ou que les directives européennes sont prises sans discernement. Les politiques de droite et de gauche ne peuvent plus accuser l’Europe de tous les maux de la terre pour répondre aux insurgés fiscaux.

A aucun moment depuis deux mois ceux qui n’acceptent pas la pression fiscale ont mis l’Europe sur la sellette. A aucun moment depuis une semaine les révoltés bretons contre l’écotaxe ont mis l’Europe au pilori. Ce n’est pas Bruxelles que l'on accuse, c’est Paris. Les Bretons sont ulcérés par Paris. D’une certaine façon, beaucoup de leaders syndicaux préféreraient négocier avec Bruxelles. Cette situation marque une prise de conscience et une évolution très importante. 

D’une part l’opinion publique, qui ne supporte plus la pression fiscale, sait que les dispositifs fiscaux sont du ressort des états. C’est l’État français qui prélève l’impôt. C’est donc l’État français que l’on conteste et que l’on condamne. D’autre part, la question de l’écotaxe n’est pas une question européenne, c’est une disposition française. Le gouvernement a parfaitement la possibilité de moduler l’application de cette taxe.

Maintenant, si certaines directives prises à Bruxelles nous tombent dessus, si certaines disciplines budgétaires imposent un comportement financier plus rigoureux, on ne peut que s’en prendre à nous-mêmes. Le conseil des ministres a totalement la possibilité de refuser telle ou telle mesure. Donc pas question de se plaindre de quoi que ce soit puisque tout a été signé et contresigné par les ministres français. Le fait nouveau aujourd’hui c’est que l’opinion publique sait désormais que la responsabilité française est pleine et entière.

La responsabilité française est totale, y compris dans la mise en place de contrainte budgétaire. Si nous voulons continuer à profiter du grand marché européen, il nous faut respecter les règles de la copropriété. On paie ses charges et on ne gêne pas trop les voisins. La responsabilité française porte essentiellement sur l’outil que l'on pourra utiliser pour ramener les grands équilibres. Et les Français aujourd’hui ont parfaitement compris que le gouvernement cherche à restaurer les grands équilibres par l’augmentation de l’impôt. Or, ça ne passe pas. Le gouvernement avait un moyen alternatif qui aurait été de diminuer les dépenses publiques. Il aurait pris le risque de mettre les fonctionnaires dans la rue. Il a choisi de taper sur les contribuables chefs d’entreprises. C’est totalement son choix.

Le choix du gouvernement français est d’autant plus douloureux et mal accepté que les autres pays européens, qui ont choisi depuis deux ans de réduire leurs dépenses, commencent à s’en sortir. La Grande-Bretagne, l’Espagne, le Portugal, l’Italie et même la Grèce.

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