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Les 10 annonces sur les océans qui auront marqué l'année 2015
©Reuters

Rétrospective marine

Entre la COP21, la découverte de nouvelles espèces et les inquiétudes des scientifiques, les océans ont de nouveau fait parler d'eux cette année. Et il n'y a pas que des mauvaises nouvelles...

Ils ont failli être les grands absents de la COP21. Les océans, qui occupent 71% de la surface de la planète, sont tout aussi fragiles que la terre ferme. Et malgré le peu d'échos sur leur sort, les chercheurs poursuivent leurs études et ont révélé en 2015 des mauvaises nouvelles (beaucoup),  mais aussi des meilleures (trop peu). Petit tour d'horizon sur ces études qui ont marqué l'année.

 1 - La COP21 invite les océans

Il s'en est fallu de peu. Après des mois et des mois de négociations, l'accord historique sur le changement climatique n'était pas loin de faire l'impasse sur un sujet sensible : les océans. Il aura fallu la pression des associations pour que la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal inscrive cette thématique dans le programme officiel de la conférence pour le climat de Paris, le 4 décembre dernier, soit une dizaine de jours avant l'adoption de l'accord historique. "Dans le texte initial, les océans n’étaient pas mentionnés. Finalement, ils figurent dans le préambule et dans le texte" s'enthousiasme dans la Voix du Nord, le directeur général de Nausicaá, Philippe Vallette. "Et on est sur le point d’obtenir un rapport spécial du GIEC sur les océans ainsi que la création d’un comité océan, toujours au sein du GIEC. Tout ça est en train de se dessiner."

2 – L'inquiétude sur les plastiques

Parmi les images récurrentes sur la pollution des océans, les morceaux de plastiques prennent la première place. Les estomacs de tortues marines remplis de sacs qu'elles prenaient pour des méduses, ou les rostres des dauphins coincés dans des packs de bières ne sont plus les seuls risques, comme le souligne une étude américaine publiée en septembre dernier. Il existe ainsi des quantités phénoménales de plastiques, presque invisibles à l'œil nu, qui polluent les océans. On les trouve ainsi dans les produits exfoliants : dentifrices, crèmes gommantes, cosmétiques… On estime que 8 billions (8 mille milliards) de ces microbilles se retrouvent dans les eaux courantes, et donc potentiellement dans les océans chaque jour. Les Etats-Unis prévoient déjà de les interdire et l’Association européenne de l’industrie cosmétique recommande aux industriels de bannir ces microparticules de plastique de leurs produits d'ici 2020.

3 – Des coraux, plus résistants que prévus ?

Et si l'océan était plus résistant que prévu au changement climatique ? Une étude publiée dans la revue Scientific Reports a observé 28 récifs de l'archipel des Chagos dont les coraux avaient disparu à 90% en 1998 après une soudaine augmentation des températures. 20 ans plus tard, les récifs vont mieux, bien mieux, preuve pour les chercheurs, que les coraux sont capables de se remettre d'une mise à mort, si les conditions redeviennent soutenables. Pour autant, le processus reste "fragile" précise l'étude.

4 – Un nouveau record de chaleur

Si les coraux, sources de vie pour la faune marine, se montrent plus résistants que prévus, ils doivent faire face néanmoins à un phénomène complexe qui vient réchauffer les océans : El Niño, une anomalie chaude des eaux de l’océan Pacifique qui impacte une bonne partie de la planète. "C’est encore un phénomène très mystérieux pour les scientifiques, mais on a tout de même pu établir que l’apparition d’El Niño est en général synonyme d'hivers doux sur l'ensemble de la planète" expliquait pour Atlantico Régis Crépet, météorologue et climatologue à la chaine Météo. Le record de chaleur de 2014 devrait ainsi être de nouveau battu cette année et même "pulvérisé" à en croire l'Organisation météorologique mondiale. Une hausse des températures qui impactera évidemment la vie dans l'eau…

5 – Des nouvelles espèces en pagaille

Une boutade récurrente des océanographes est que nous connaissons mieux la surface de Mars que nos océans. Il est vrai qu'ils constituent la grande majorité de la surface de la Terre, mais ils sont encore très mystérieux. Pour preuve, les experts du Registre mondial des espèces marines ont publié en mars dernier les 1 500 nouvelles espèces découvertes en 2014 dans nos océans, totalisant ainsi 228 450 espèces maritimes. Et cela continue. En septembre, une tortue fluorescente a ainsi été dénichée au large des Îles Salomon dans le Pacifique, ou encore une étonnante crevette capable d'envoyer des messages grâce à ses yeux polarisés.

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6 – La première brique du Sea Orbiter

Face à la méconnaissance des océans, l'architecte et océanographe français Jacques Rougerie s'est lancé dans un défi ambitieux : créer un vaisseau futuriste dédié à la recherche maritime. Dénommé Sea Orbiter, cet engin de 50 mètres de haut est capable de braver les océans. Grace à de prestigieux sponsors (dont la principauté de Monaco) et le financement participatif sur Internet (350 000 euros récoltés), le projet de construction a débuté cette année avec la construction de l'œil, la pointe du vaisseau.

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7 – Quand le plancton s'affole

Les coraux ne sont pas les seuls maillons indispensables de la vie océanique ; le plancton en fait aussi partie. Et les études de 2015 sur le sujet ne sont pas vraiment rassurantes. La première s'alarme de la diminution des excréments de baleines…  Aussi anodin cela parait-il, ce manque a un impact significatif sur le plancton, explique une étude publiée dans la revue Proceedings of the National Academies of Sciences. Excellent fertilisant, la déjection de baleine nourrit une quantité phénoménale de phytoplancton, maillon essentiel à la chaîne de la vie. Paradoxalement, d'autres planctons sont en très forte augmentation, cette fois à cause des gaz à effet de serre. Comme l'expliquent les chercheurs de cette seconde étude dans le magazine Science, difficile de savoir si cela est une bonne nouvelle tant les quantités ont augmenté de façon soudaine…

8 – Des océans de plus en plus acides

Les conséquences de la pollution atmosphérique sur les océans sont bien connues. L'une d'entre elle est l'acidification des eaux qui détruit faune et flore. Une étude franco-anglaise menée pour la revueEnvironmental Science and Technology éclaircit, grâce aux satellites, les zones critiques : "Ces nouvelles méthodes de mesure permettent de surveiller les sites les plus en danger comme le Golfe du Bengale, l’océan Arctique et les Caraïbes, où l’acidification peut avoir un impact économique majeur et où trop peu de recherches sont menées" a ainsi expliqué un des chercheurs.

9 – Des zones mortes dans l'Atlantique

Et comme si cela ne suffisait pas, des chercheurs allemands ont repéré au cœur de l'océan Atlantique des "zones mortes", c'est-à-dire des régions où le taux d'oxygène est pratiquement égal à zéro rendant toute forme de vie impossible. Liées à l'activité humaine (notamment l'utilisation de fertilisants pour l'agriculture intensive), elles ont été repérées pour la première fois au milieu de l'océan, et pas seulement près des côtes.

10 – L'océan austral absorbe (de nouveau) du CO2

Une bonne nouvelle, tout de même, pour finir. L'océan qui borde l'Antarctique, plus grand puits de carbone de la planète, a recommencé à absorber davantage de dioxyde de carbone (CO2), selon une étude publiée dans la revue américaine Science. C'est une surprise pour les scientifiques qui craignaient un phénomène de saturation. "L'océan entourant l'Antarctique capte nettement plus de CO2 qu'il n'en libère, retirant notamment une grande partie de ce gaz émis dans l'atmosphère par les activités humaines comme la combustion des énergies fossiles", explique ainsi Dorothee Bakker de la Faculté des sciences environnementales de l'Université britannique d'East Anglia.

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