Le Porte-Etendard de Rembrandt risque de quitter la France : un mai 1940 muséal et patrimonial<!-- --> | Atlantico.fr
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Willem-Alexander des Pays-Bas et Felipe VI d'Espagne posent devant le Porte-Etendard de Rembrandt lors de l'inauguration de l'exposition Rembrandt-Velazquez à Amsterdam en 2019.
Willem-Alexander des Pays-Bas et Felipe VI d'Espagne posent devant le Porte-Etendard de Rembrandt lors de l'inauguration de l'exposition Rembrandt-Velazquez à Amsterdam en 2019.
©ROBIN VAN LONKHUIJSEN / ANP / AFP

Culture

Le Porte-Étendard, chef-d’œuvre de Rembrandt, pourrait quitter la France. Le tableau pourrait être racheté par l'État néerlandais.

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Serge Federbusch

Serge Federbusch est président d'Aimer Paris et candidat à l'élection municipale de 2020. Il est l'auteur de La marche des lemmings ou la 2e mort de Charlie, et de Nous-Fossoyeurs : le vrai bilan d'un fatal quinquennat, chez Plon.

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Une mobilisation commencée dans les colonnes d’Atlantico en avril 2015 avait permis à l’époque d’éviter que deux portraits en pied des époux Oopjen Coppit et Marten Soolmans, peints par Rembrandt à Amsterdam en 1634, ne quittent la France. La solution était bancale : un achat commun avec le Rijksmuseum d’Amsterdam et une exposition en alternance tous les 8 ans au Louvre. Ce n’était pas l’idéal mais c’était mieux que rien.

Macron fera-t-il pire que Hollande dans ce domaine aussi ?

Nous avons appris hier dans « Le Figaro » que la France ne ferait pas obstacle à la vente du « Porte-Etendard », une toile du même peintre où l’immense artiste se représente fièrement et malicieusement tenant un étendard.

Il faut mesurer la situation. Il ne s’agit pas seulement d’une œuvre classée « trésor national ». Il s’agit ni plus ni moins que de la plus belle œuvre d’art encore en mains privées au monde. Avec le portrait de Jan Six déjà à Amsterdam nous sommes en présence du plus flamboyant portrait du plus grand portraitiste de l’histoire de la peinture, avant même Raphaël, Bronzino ou Ingres.

Son départ serait un désastre patrimonial complet, le signe absolu du déclin culturel de notre pays. On peut mesurer le naufrage de nos ambitions dans ce domaine au bilan des différents présidents successifs. Pompidou nous aura laissé Beaubourg, Giscard Orsay, Chirac Branly, Sarkozy et Hollande des projets certes moins significatifs mais qui ont été menés à leur terme comme la Cité de l’immigration ou justement l’achat des Rembrandt.

Et Macron ? Mis à part la « restitution » des trésors du Bénin son bilan est nul. La France perd ses trésors, point barre. Les Hollandais se frottent les mains et n’arrivent même pas à comprendre comment nous pouvons accepter de nous séparer de pareil chef-d’œuvre.

Sans vouloir être oiseux on remarquera que le coût d’acquisition de ce tableau ne représente pas le dixième de ce que nous consacrons, seuls au monde ou presque, au financement de soins pour les étrangers en situation irrégulière.

Avant de risquer de quitter l’Elysée sous les hourvaris Macron serait bien inspiré de penser au jugement de l’Histoire dans ce domaine aussi. Les historiens ont retenu le départ des collections d’art espagnol de Louis-Philippe après sa chute comme une des pires tâches de sa postérité politique.

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