Le mystère des pierres qui se déplacent "toutes seules" dans la Vallée de la mort enfin éclairci<!-- --> | Atlantico.fr
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L'équipe du géologue Richard Norris a pu résoudre ce mystère grâce à une étude longue de trois ans
L'équipe du géologue Richard Norris a pu résoudre ce mystère grâce à une étude longue de trois ans
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Instructif

Personne n'était encore parvenu à expliquer les mouvements de ces morceaux de roche à la surface du site, ni les étranges traînées qu'ils laissaient derrière eux...

Elles ne bougeront désormais plus sans raison. Mettant fin à près d'un demi-siècle de spéculations entre spécialistes, des chercheurs américains ont finalement percé le secret des étranges pierres en mouvement du site de "Racetrack Playa", un lac désertique perché à 1 130 mètres au dessus du niveau de la mer, dans les montagnes qui surplombent la célèbre "Vallée de la mort" en Californie. A plus de trois heures de route de la ville la plus proche, les scientifiques ont pu observer le gel du lac situé dans la partie supérieure du site, avant que celui-ci ne laisse place à une multitude de fines couches de glace, qui, une fois mues par le vent, font glisser les pierres de manière surprenante.

"C'est un plaisir de prendre part à la résolution de ce genre d'énigme qui intrigue tout le monde" a déclaré Richard Norris, l'océanographe californien qui a dirigé les recherches avec son cousin, l'ingénieur James Norris. Leurs travaux de famille ont été publiés mercredi 27 août dans la revue "PLoS ONE". Personne n'était encore parvenu à expliquer les mouvements de ces morceaux de roche à la surface du site, ni les étranges traînées qu'ils laissaient derrière eux. 

Jusqu'ici, les hypothèses émises par les géologues et les curieux attribuaient ce phénomène à une addition confuse de facteurs, tels que le vent, la pluie ou justement la glace, mais n'apportaient pas d'explications plus précises. Les scientifiques ont donc commencé leurs recherches dans la région en 2011, en y installant une station météo et en équipant plusieurs rochers d'un système de localisation permettant suivre leur trajectoire à la trace.

Ces rochers factices ont été conçus pour que leur position et leur vitesse puissent être enregistrées à la détection du moindre mouvement. La grande question que se posaient les chercheurs en installant leur matériel était alors de savoir combien de temps ils devraient attendre... Parallèlement à ces récentes recherches, Ralph Lorenz, scientifique à l'université John Hopkins, a quant à lui étudié cette zone depuis 2007 pour comparer ce lac gelé à ceux présents sur d'autres planètes. Ce dernier croyait assez peu en l'efficacité du système de rochers équipés de GPS : "Je pensais qu'il s'agirait de l'expérience la plus ennuyeuse de l'Histoire de la science..." a-t-il confié. Mal lui en a pris !

En venant vérifier leurs instruments de mesure et changer leurs batteries en décembre 2013, les chercheurs ont été surpris de trouver un gigantesque lac gelé recouvrant environ un tiers du site, pourtant long de 4,5 kilomètres. Après plusieurs jours de camping improvisé, ces derniers décidèrent de s'octroyer un peu de repos sur la partie sud de la "playa", au matin du 20 décembre. "C'était une très belle journée ensoleillée, la glace s'est mise à fondre... A 11 heures 37, un craquèlement s'est produit tout autour de nous, et j'ai alors dit à mon cousin :  ça y est ! Les couches de glace ont alors glissé vers les morceaux de roche, se cassant le plus souvent mais les déplaçant aussi progressivement" a détaillé Richard Norris. 

A mesure que la glace commençait à fondre dans l'après-midi, Norris et son équipe ont été témoins de la formation de longues traînées laissées par plus de 60 morceaux de roche en mouvement. Norris s'est à nouveau rendu sur le site le 9 janvier où il a pu finalement réaliser une vidéo de ces pierres en mouvement : à la fin de l'hiver, le plus rapide d'entre elles avait parcouru 224 mètres. Selon les chercheurs, les rochers de "Racetrack playa" ne bougent que très rarement, "peut-être à raison quelques minutes sur un million"... mais, désormais, tout le monde sait pourquoi.

Lu sur Scientific American

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