Le livre qui dévoile à quoi ressemble vraiment la vie sous le régime de protection américain des témoins<!-- --> | Atlantico.fr
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95 % des bénéficiaires du programme américain WITSEC sont des criminels repentis
95 % des bénéficiaires du programme américain WITSEC sont des criminels repentis
©Reuters

A Whole New Life

En place depuis les années 60 aux Etats-Unis, le programme offre protection et vie nouvelle à ceux qui acceptent de témoigner devant la justice contre de grands noms du crime organisé. Dans un livre, un ancien avocat du département de la Justice dévoile son modus operandi.

Déménager, changer d’identité, tout quitter du jour au lendemain : les Américains qui choisissent de bénéficier du programme de protection des témoins, par obligation ou par nécessité, vont affronter de nombreux changements dans les mois qui arrivent. Si en 2014, le programme est toujours d’actualité, face à la généralisation des réseaux sociaux, le département de la Justice américain doit affronter de nouveaux défis pour continuer à assurer la sécurité des témoins.

Le programme fédéral de protection des témoins des États-Unis, abrégé en "WITSEC" pour "witness security", est un programme de protection des témoins qui a été formalisé dans les années 70 ; auparavant, il existait sous différentes formes et dans différents Etats américains.

L’objectif est resté le même : garantir la sécurité des témoins qui acceptent de témoigner contre des grands noms du grand banditisme et du crime organisé. Très couramment utilisé dans les années 60-80, il l’est encore aujourd’hui, dans des affaires liées au terrorisme, au trafic de drogue ou encore aux affrontements entre gangs rivaux. Depuis sa mise en place, plusieurs représentants de différents pays ont fait le déplacement à Washington et à travers les Etats-Unis pour comprendre comment ce dernier fonctionnait. Ainsi, le Canada, pays limitrophe des Etats-Unis, a mis en place un tel programme en 1996.

Et en France ? L’Hexagone offre un programme relativement similaire, depuis 2002, qui permet à des personnes de témoigner anonymement, explique Europe1.fr... mais ne leur offre pas de protection policière particulière, ni toutes les mesures qui l’accompagnent.

Car le programme de protection des témoins ne se résume pas à une protection policière renforcée, assurée par les United States Marshals Service avant, pendant et après le procès, non.

Les détails sont évoqués début août, dans un long article de priceonomics.com qui aborde la parution du livre, l’an dernier, consacré à ce sujet et titré Witsec: Inside the Federal Witness Protection Program

Dans le livre, Gerald Shur, un avocat du département de la Justice des Etats-Unis, spécialisé dans le crime organisé, aujourd’hui retraité, et qui a longtemps participé à la mise en place de ce programme, a co-écrit ce livre où il donne une foule de détails sur son fonctionnement.

Lorsque des témoins acceptent de bénéficier du programme, ils sont immédiatement pris en charge par les "marshals" fédéraux, un service de police dédié au programme - le programme peut même être étendu aux proches, voire très proches (amants et même aux maîtresses) - pour littéralement changer de vie.

Ils sont alors conduits à Washington où une nouvelle ville de résidence leur est imposée ; le nombre d’agents fédéraux connaissant cette information se compte sur les doigts d’une main, assure priceonomics.com.

Avant de déménager, ils doivent changer d’identité et choisir donc un nouveau nom. Certains conservent leur prénom pour une transition plus douce, d’autres juste les initiales, d’autres encore changent tout. Dans le même temps, l’administration s’occupe de leur confectionner leur nouvelle identité : permis de conduire, carte d’assuré social, certificat de naissance, tout est modifié.

Parfois l’administration prend en charge le versement d’une rente, le temps pour les témoins de retrouver un nouvel emploi. En revanche, cette dernière se refuse à fabriquer un faux historique de crédit, un document quasi indispensable aux Nord-américains qui mesure leur solvabilité.

95 % des bénéficiaires du programme sont des criminels repentis, qui livrent de précieuses informations, et un précieux témoignage à la justice. Ils bénéficient généralement d’un programme parallèle, avec des réductions de peines, des prisons dédiées avec des cellules plus grandes et moins austères.

En 2014, ce programme doit faire face à de nouveaux challenges. D’une part, depuis l’émergence d’internet et des réseaux sociaux, il est difficile pour un adulte alpha de ne pas laisser de trace sur le web. Par ailleurs, de plus en plus d’entreprises ou d’organisations réclament des documents électroniques justifiant l’identité des personnes ; des documents souvent difficiles à modifier ou à créer de toute pièce pour l’administration elle-même.

Lu sur priceonomics.com

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