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Le grand débat. Le grand début ou la petite fin ?
©PHILIPPE WOJAZER / POOL / AFP

Les entrepreneurs parlent aux Français

Un grand déba…llage ? Une grande dé…bâcle ? Un vrai dé…luge. Que devons nous redouter du grand débat ?

Denis Jacquet

Denis Jacquet

Denis Jacquet est fondateur du Day One Movement. Il a publié Covid: le début de la peur, la fin d'une démocratie aux éditions Eyrolles.  

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Selon les prévisions, il ne fera que des déçus, car les attentes sont telles, que les mesures qui en seront issues, ne feront que réactiver le feu des Jaunes, exciter les opposants de toute nature, puisque désormais, tout le monde est contre tout, et jamais pour rien d’intelligible, à défaut d’être intelligent. Tout le monde veut tout et surtout n’importe quoi, et plutôt son contraire. Mais le contraire du néant, c’est toujours le néant. Toujours plus d’avantages, sans penser à leur coût. Toujours plus de court terme, sans penser au lendemain. Toujours plus de cigales et si peu de fourmis. Le grand débat pourrait être la fin de quinquennat, et le début de nos « emmerdes ».

Quand chacun crie ce qu’il souhaite obtenir, sans jamais se poser la question de sa propre contribution, on comprend vite que la balance pèsera encore sur le déficit, ou punira les coupables que l’on aime tant pendre, en France. Ceux qui produisent, qui travaillent et réussissent, et qui devraient passer leur temps à s’en excuser. On souhaite qu’ils réussissent pour les autres, mais jamais pour eux, car dans une société communiste ou chrétienne, qui « communient » plutôt bien sur ce sujet, les riches seront punis de n’avoir partagé leurs richesses avec les pauvres. La seule différence c’est que le communiste met la punition à exécution sur terre, quand la religion laisse le riche dans une forme de purgatoire fiscal, de sursis d’imposition reporté après la mort. Ce qui est déjà un progrès notable pour un entrepreneur !

Il faudra donc que le Président donne un « os à ronger au peuple», afin qu’il puisse se sentir rassasié, puisque la punition de victimes expiatoires semble lui suffire le plus souvent. Même sans bénéfice pour eux. Le maintien de la volonté du retour de l’ISF, au premier rang des requêtes issues du grand débat, cet impôt qui a tant coûté à la France, par la fuite de tant d’entrepreneurs, qui ont quitté notre pays, alors qu’ils auraient pu y investir leur argent. L’ISF a coûté aux plus démunis un argent qu’ils réclament aujourd’hui. Preuve que punir ceux qui réussissent leur suffit, même si cela ne leur rapporte rien. La jalousie est plus forte que l’estomac. Paradoxe humain.

Le cerveau qui semble plus aimer le châtiment que la récompense, se contente de croire que son compte en banque et son estomac sera plus rempli, une fois le « riche » délesté d’une partie d’une fortune, qu’il n’a pourtant pas volé. Surtout quand on considère que nombre de ces « riches » viennent de milieux modestes et ne l’ont effectivement pas volé. Comme disent les Chinois « mettre le riche à la diète, ne rassasie pas le pauvre » !

Il faudra donc punir quelqu’un, le crucifier sur l’autel de la justice fiscale, une justice qui fait déjà peser 80% de l’impôt sur le revenu sur 20% de la population. Le moyen haut du panier peut-être, puisqu’on a évoqué l’augmentation des impôts pour les revenus supérieurs à 150K. Une hérésie de plus. A force de pousser le haut vers le bas, nous n’aurons plus que des pauvres sous le niveau de flottaison. L’avantage évident de cette situation sera que la jalousie sera alors rassasiée et que le communisme démocratique aura triomphé. Si ce sont ces solutions qui prévalent, alors nous entrepreneurs auront « la nausée mais les mains propres » pour dévoyer la phrase de Sartre. Si encore ce sacrifice pouvait servir à repartir à fonds sur les réformes et leur rythme. Car sans elles, la France n’aura définitivement plus d’avenir. Plus de riches, pas d’avenir. Plus de bras, pas de chocolat ! La France n’aura d’avenir que le jour où elle comprendra que l’élévation sociale doit être récompensée, la réussite encensée, et qu’un pays qui offre un espoir d’élévation sera toujours plus prospère que celui qui encense la castration de la réussite au profit de la médiocrité. Il est si facile de réconcilier la réussite de certains, qui y sacrifient tant, et la réussite collective. Il suffit qu’elle soit véritablement ouverte à tous, et que la richesse soit équitablement répartie. Non par la spoliation, mais par le contrat social. Sociétal. Les entrepreneurs y sont prêts. Et vous, les politiques ? Si prompt à sacrifier ceux qui paient vos erreurs, pour maintenir votre pouvoir. A offrir des victimes au peuple, plutôt que d’avouer vos fautes.

Le jour où chacun souhaitera enfin comprendre que la réussite d’un pays se construit sur l’association de ses forces plutôt que par l’opposition de ses corporatismes, la France pourra, enfin profiter du talent de ses citoyens, qui n’en manquent pas ! Evitons la grande déba…cle, et offrons nous un avenir radieux qui n’a pas besoin de gilets jaunes pour refléter la lumière.

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