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La transition énergétique, un joli mot pour briller en société... mais de quoi parle-t-on de quoi exactement ?
©Flickr / Cacahouette

Bonnes feuilles

L’électricité est un bien de première nécessité. Quelle nouvelle forme de service public faut-il mettre en place pour donner à tous les Français accès à une électricité stable et bon marché dans la durée ? C’est à cette question que ce livre tente de répondre. Extrait de "La France dans le noir", d'Hervé Machenaud, aux Editions Manitoba (2/2).

Hervé Machenaud

Hervé Machenaud

Hervé Machenaud, X Ponts et IEP Paris, a mené toute sa carrière professionnelle au cœur des questions industrielles liées à l’énergie, tant en France qu’à l’étranger. Il réside actuellement en Chine où il a participé durant plus de trente ans au développement du programme énergétique.

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Pour vous, la transition énergétique, c’est quoi ? L’avantage des mots-valises, c’est que chacun en choisit le contenu. Ainsi se crée une apparence de consensus, une pensée de l’air du temps. En France la formule a une histoire, une histoire politique. Il s’est agi de justifier, a posteriori, des promesses électorales résultant du compromis entre le Parti socialiste et le parti EELV. Un grand débat national de près d’une année s’est ensuivi dont ne sont sorties que… les promesses électorales faites un an plus tôt. On ne pouvait pas en rester là, alors on a produit une loi dite « Loi sur la transition énergétique », la fameuse LTE, qui reprend les principes des promesses électorales et renvoie leur mise en œuvre à une Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) qui, à moins d’un an des nouvelles échéances électorales, n’est toujours pas clairement définie.

Les deux engagements du candidat François Hollande étaient la réduction de 75 à 50 % de la part du nucléaire dans la production d’électricité d’ici à 2025 et la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim avant 2017.

La loi a confirmé le premier engagement bien qu’il soit, à l’évidence, irréalisable et a contourné le second en conditionnant la fermeture de Fessenheim à la mise en service du nouveau réacteur EPR en construction à Flamanville, par une limitation à 63,8 GW de la puissance nucléaire installée en France. C’est en ce sens une loi de circonstances, destinée à donner des gages à la minorité antinucléaire de l’électorat de François Hollande. Bien sûr, la loi prévoit un développement très important des ENR éoliennes et solaires dont on a vu l’effi- cacité aux chapitres précédents. La question lancinante, qu’il ne faut pas poser parce qu’elle n’a pas de réponse, est : « Comment seront produits les 50 % restants ? » Aujourd’hui, en moyenne annuelle, la consommation française est couverte à 78 % par le nucléaire, 10 % par l’hydraulique, 6 % par les ENR et 4 % par le charbon et le gaz. Mais la consommation de pointe extrême, celle qui mobilise le maximum de moyens de production, est couverte à 60 % par le nucléaire, à peine 20 % par l’hydraulique et à 20 % par le charbon et le gaz.

La conclusion est simple et la preuve en est donnée par l’Allemagne : à parc hydraulique donné, moins on a de nucléaire plus on brûle du charbon ou du gaz (qui, bien entendu et soit dit en passant, ne doit pas être non conventionnel).

Extrait de "La France dans le noir", d'Hervé Machenaud, aux Editions Manitoba

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