La pyramide mondiale de dettes passera-t-elle septembre 2013 ?<!-- --> | Atlantico.fr
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2013 sera-t-elle l'année du retour de l'inflation ?
2013 sera-t-elle l'année du retour de l'inflation ?
©Bernadett Szabo / Reuters

Les dessous de l'économie

Cette semaine, Simone Wapler se demande si 2013 sera l'année du retour de l'inflation et de l'effondrement du marché obligataire. Cet article inaugure un partenariat entre Atlantico et les publications Agora, baptisé "les dessous de l'économie".

Simone Wapler

Simone Wapler

Simone Wapler est rédactrice en Chef des Publications Agora (analyses et conseils financiers).

Elle est l'auteur de "Comment l'Etat va faire main basse sur votre argent: ... et ce que vous devez faire pour vous en sortir !", paru chez Ixelles Editions en mars 2013.

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2013 sera-t-elle l’année du retour de l’inflation ? C’est possible au second semestre, notamment aux États-Unis. Si c’est le cas, l’effondrement du marché obligataire suivrait quelques mois plus tard et une nouvelle crise très violente en 2014.

En 2012, les marchés actions américain et européen se sont appréciés de près de 15% si l’on prend comme référence l’indice américain S&P500 et l’indice Eurostoxx 50 des cinquante plus grosses valeurs européennes.

En principe, les cours de Bourse ne sont que le reflet des bénéfices anticipés des entreprises. La crise de 2008 se résorberait-elle enfin et les entreprises déclareraient-elles voir le bout du tunnel ? Non. En réalité, ce marché haussier est un trompe-l’œil, il n’est dû qu’à une création monétaire sans précédent historique.

Albert Edwards, un des économistes de la Société Générale à Londres, a même mis en évidence[1] qu’aux États-Unis, les banques prêtaient de l’argent aux grosses entreprises solides qui rachetaient leurs propres actions, pour presque 500 Mds$ cette année. En Europe, les investisseurs professionnels reconnaissent que la hausse des cours de bourse est supérieure à la hausse des résultats, comme l’indiquait le quotidien professionnel L’Agefi le 2 janvier 2013.

Aux États-Unis, depuis septembre 2012, la Fed rachète tous les mois 40 Mds$ de titres hypothécaires et 45 Mds$ de bons du Trésor américain. En Europe, depuis fin 2008, 1 600 Mds€ ont été injectés dans le système financier soit 13 % du PIB européen. La profession de foi de Mario Draghi qui a dit qu’il ferait « tout ce qu’il faudrait » pour sauver l’euro qui était « irréversible » a fait décoller les indices boursiers.

Nous vivons dans un monde ou très peu des actifs financiers qui circulent sont adossés à une véritable garantie existante. La garantie n’est en réalité que la croissance à venir. Par exemple, les réserves de change des banques centrales ne sont pas de la monnaie étrangère correspondant à un pouvoir d’achat immédiat. Ce sont des emprunts d’autres États, notamment des États-Unis et de l’Europe.

La pyramide des créances : 639 000 Mds$ appuyés sur la confiance en la croissance future

Les actifs financiers sont classés du haut en bas des plus liquides aux moins liquides. Ceux qui se vendent le plus facilement, dont la valeur ne repose pas sur la confiance, sont en haut. Les actifs les moins négociables sont en bas. Souvenez-vous que Lehman Brothers a fait faillite en 2008 à cause de produits dérivés qui sont devenus invendables.

Depuis quatre ans, pour faire croire que cette pyramide financière tient toujours debout, la Fed et la Banque centrale européenne rachètent aux banques commerciales des actifs avec de l’argent qu’elles n’ont pas. Elles font mine de croire que ces actifs vaudront un jour quelque chose. Les banques placent ensuite cet argent factice sur les marchés financiers pour regonfler les autres niveaux.

Sans croissance future robuste cette pyramide n’a plus aucune assise. Elle résiste uniquement parce que les gens ont encore confiance.

Si vous pensez que le monde peut devenir plus riche en imprimant de l’argent, vous ricanez en voyant au sommet de la pyramide la relique barbare, l’or. Si, en revanche, vous pensez qu’imprimer de l’argent n’est pas une bonne idée, vous pouvez conclure que l’or n’a pas dit son dernier mot.

Pour les prédictions sur les prochains cours de l’or, je vous renvoie vers l’excellent article de mon collègue Addison et je vous invite à bien examiner ses graphes de projection. 2 000 $, 2 300 $, 12 000 $ l’once ? Faites vos jeux avant que rien n’aille plus !

Car une nouvelle lézarde est tout récemment apparue dans cette pyramide : elle vient des minutes du dernier comité de la Fed. Certains des apprentis sorciers ont maintenant peur des conséquences de leur expérience monétaire. Ils suggèrent d’arrêter  la planche à billets dès septembre 2013. Le seul problème c’est qu’ils ne peuvent pas. Car avec seulement 2,3 % de croissance prévue en 2013, la pyramide - qui repose sur une garantie de 5 % de croissance future - s’écroule. Donc ils vont continuer à imprimer et nous aurons de l’inflation avant l’écroulement.

[NDLR : Pour lire d’autres d'analyses sur l'actualité économique et financière mondiale, continuez votre lecture...]



[1] Société Générale – Global Strategy Weekly - On why recovering US money supply and bank lending is not good news - 21 novembre 2012.

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