La méthode norvégienne révolutionne l’entraînement d’endurance<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Sport
Le taux d’acide lactique dans le sang est le plus élevé lors d'un effort d'endurance, au-delà de 800 mètres.
Le taux d’acide lactique dans le sang est le plus élevé lors d'un effort d'endurance, au-delà de 800 mètres.
©PHILIPPE LOPEZ / AFP

Le bon dosage

La méthode norvégienne est basée sur le dosage de l’acide lactique présent dans le sang.

Jean-Pierre de Mondenard

Jean-Pierre de Mondenard

Jean-Pierre de Mondenard est un médecin du sport français. 

Il a exercé à l'Institut national des sports de 1974 à 1979 et suivi en tant que médecin la plupart des grandes épreuves cyclistes, notamment le Tour de France à trois reprises de 1973 à 1975 où il était en charge des contrôles anti-dopage.

Il est l'auteur d'une quarantaine d'ouvrages de médecine du sport dont six sur le dopage sportif. Il est l'auteur du livre : Tour de France : tous dopé ? (Editions Hugo doc, 2011) ainsi que de "Dopage dans le football, la loi du silence", éd. Gawsewitch, 2010, "33 vainqueurs du Tour de France face au dopage", éd. Hugo-Sport, 2011, "Histoires extraordinaires des géants de la route", éd. Hugo-Sport, 2012, "Les Grandes Premières du Tour de France", éd. Hugo-Sport, 2013

 

Voir la bio »

Atlantico : Le « modèle norvégien » de l'entraînement d'endurance, dont la théorisation a été faite dans l’International Journal of Environmental Research and Public Health, est en train de faire parler de lui, de quoi s’agit-il ?

Jean-Pierre de Mondenard : La méthode norvégienne est basée sur le dosage de l’acide lactique présent dans le sang. Contrairement à ce qu’on étend parfois, l’acide lactique n’est pas un déchet ou une toxine, mais un élément énergétique recyclé en permanence dans notre corps. 

Historiquement, les coureurs de fond et de demi-fond s'entraînent grâce à 3 types d'entraînement.

- Lors d’un effort très intense, un sprint par exemple, donc une course de moins de 100 mètres, on ne consomme pas d’acide lactique. De l’énergie est fournie aux muscles sans apport d’oxygène. C’est un effort alactique. 

- Lors des courses qui font entre 400 et 800 mètres, le corps produit de l’acide lactique. Son taux est compris entre 2 et 4,5mml par litre de sang. 

- Enfin, il y a l’effort d’endurance, au-delà de 800 mètres. Le taux d’acide lactique dans le sang est le plus élevé. 

La méthode norvégienne consiste à rester en continu dans le deuxième seuil, idéalement en dessous de 3,5mml d’acide lactique par litre de sang. Il s'agit donc d'un effort modéré, et cela va à l'encontre de ce que peuvent penser nombreux sportifs et entraîneurs qui pensent que pour améliorer ses aptitudes à l’effort intense, il faut se donner à fond. 

Comment rester au bon taux d’acide lactique dans le sang ? 

Un petit appareil peut doser le taux d’acide lactique dans le sang. Comme pour les diabétiques qui mesurent leur taux de glycémie, il est possible de se piquer le doigt pour connaître précisément ses taux. Il est possible d’en acheter sur Internet à tous les prix. Cela peut coûter quelques dizaines ou plusieurs centaines d’euros.

Pourquoi ce modèle peut-il être particulièrement intéressant ?

En maintenant un faible taux d’acide lactique dans le sang, la récupération est beaucoup plus rapide et la fatigue est moins intense que si on est au-dessus du seuil, c’est à dire au-dessous de 4,5mml par litre de sang. Cela permet de faire une séance le matin et une autre le soir.  D’ailleurs, le champion norvégien Jakob Ingebrigtsen, qui survole ses concurrents et utilise cette méthode, s'entraînait à hauteur d’environ 177 kilomètres - 110 miles - par semaine, tout en restant compétitif !

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !