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Manifestation à l'occasion de la journée internationale pour la fin de la violence à l'égard des femmes à Paris, le 25 novembre 2023.
Manifestation à l'occasion de la journée internationale pour la fin de la violence à l'égard des femmes à Paris, le 25 novembre 2023.
©Geoffroy Van der Hasselt / AFP

Regard biaisé des féministes

Le 25 novembre 2023 s’est tenue à paris une manifestation organisée par une association dite « féministe » #Nous Toutes contre « les violences du genre », le viol et autres atrocités. Mais cette manifestation cachait autre chose...

Yana Grinshpun

Yana Grinshpun

Yana Grinshpun est Maître de Conférences en Sciences du Langage à l'Université Sorbonne Nouvelle Paris 3. Ses recherches actuelles se situent au croisement de l'analyse du discours et la sociolinguistique historique.

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Le 25 novembre 2023 s’est tenue à paris une manifestation organisée par une association dite « féministe » #Nous Toutes contre « les violences du genre », le viol et autres atrocités. Seulement, cette manifestation s’est transformée en une manifestation contre … l’Etat d’Israël avec les slogans « L’Etat d’Israël n’est ni-féministe, ni pro-LGBT, il est colonialiste », « Femmes de Gaza, femme de Palestine, c’est l’humanité qu’on assassine » et toute les variantes de la vieille déferlante gaucho-islamiste.

Ces êtres zombifiés conjuguent  à coup de poncifs usés la vieille antienne soviétique dont elles ne savent strictement rien, en répétant comme des disques rayés la rhétorique antisioniste, assaisonnée de mythologie palestiniste martyro-christoïde. Elles ne se rendent même pas compte du renversement logique et historique devenu tellement régulier qu’il est nécessaire de faire ici une piqure de rappel aux demoiselles amnésiques, qui risquent de faire renaître le stéréotype sur la petitesse du cerveau féminin. Le 7 octobre, martelons-le, des femmes juives, considérées comme sous-humains, appartenant au peuple juif qui doit être exterminé, selon la charte du Hamas, étaient violées, battues, frappées, tuées, les fillettes avaient des bassins cassés, des corps de ces femmes ont été trainées jusqu’à Gaza où des « palestiniens innocents » ont crachés sur ces corps mutilés, leur ont donné des coups de pieds, ont dansaient et chantaient, en se filmant dans cette jouissance mortifère. Nous le savons, nous l’avons tous vu, les images ont circulé partout. Eh quoi ! Les féministes ont perdu leur connexion internet pour rassembler les indignées? Ou bien quand les pires monstres que l’humanité ait produits violent les femmes israéliennes, cela ne les concerne pas ? Non, elles se sont concentré sur les femmes de Gaza, en oubliant même, tenez-vous bien, l’insupportable et oppressif patriarcat français, ce monstre qui pèse sur la gente féminine en volant leurs salaires, en leur interdisant accès aux postes importants, en les engrossant et en les violant dans l’intimité de leurs unions conjugales.  Mais manque de bol, les femmes de Gaza ne sont pas violées par les « colons », « oppresseurs ». Elles ne sont pas visées par l’armée israélienne, si elles sont mal traitées, et tuées c’est par leur chers et pas très tendres hommes de tribus, clans et autre police de mœurs islamique.

Dans le monde parallèle, des « chercheuses » qui font leurs thèses de doctorats sur les questions existentielles, en arrivent à la conclusion que les soldats israéliens ne violent pas les femmes israéliennes parce qu’ils sont …racistes (sic !), en expliquant que tout le problème est dans l’instillation des esprits des soldats du code moral qui se veut « supérieure ». Vous avez bien lu, le code moral, qui ne permet pas de dégrader le corps de la femme, c’est du racisme ![1]  #Elles Toutes ne sont pas au courant de cette thèse, sinon on aurait eu le droit à ces slogans aussi.

Eh bien, le 25 novembre, le collectif des femmes et des hommes dont l’esprit n’est pas touché par l’amnésie et dont les valeurs n’ont pas été atteintes par la logique du monde parallèle s’infiltre dans la grande manifestation à Gaza-sur–Seine qui à tout sauf le pacifisme en poupe. Ces 300 femmes crient au monde « Femmes d’Israël, on voit croit ! Hamas –violeurs, on vous voit » ou « Votre silence les arrange, notre colère vous dérange », elles portent un jogging blanc entaché de sang dans l’entrejambe en hommage à la jeune fille amenée à Gaza sous les rituels cris Allahou Akbar et dont la vidéo avec le pantalon ensanglanté a fait le tour de la planète. Mais «#Ellestoutes sont soit myopes pour voir ses vidéos, soit hypermétropes, pour faire attention à la tâche du sang. Cependant ce n’est pas ça le plus savoureux. Par exemple, on découvre que dans notre pays, il vit tranquillement des apologistes du terrorisme, la belle flopée d’héritiers du Duce en France[2]. On découvre, grâce à eux, qu’accuser Hamas du terrorisme est une provocation (sic !) et que les 300 filles « se sont attaquées » au cortège. On se demande où sont passée les merkavot ? Ce que ces fascistes appellent « attaquer » se traduit par « exister ». Ces filles, avec lesquelles les fascistes radicaux voulaient en découdre, ont été placées à la fin du cortège et ensuite, exhortées par la police qui craignait ne pas pouvoir les défendre de quitter la manifestation. C’est cela leur attaque.

Dans le monde normal, chacun a droit de manifester. Dans le monde parallèle, les femmes juives dérangent. Mais pas seulement les fachos, avec leur logique antisémite style Protocole des Sages de Sion, où elles « s’attaquent » à des dizaines de milliers de personne.s. antifasciste.s Elles dérangent aussi les policiers, qui, force est de reconnaître, les ont protégées un moment contre les « paisibilités » des propalestinien.e.s.h (H comme hamas), mais qui ont fini par leur demander de partir de la manifestation, faute de pouvoir assurer leur sécurité. C’est-à-dire, que les Juifs, et à fortiori les Juives ne sont pas désirées soit parce qu’on les déteste et qu’on peut les agresser, soit parce que pour les protéger, il faut des forces supplémentaires. Alors, il vaut mieux qu’elles rentrent chez elles. Mais comme cela ne suffisait pas, des « membres des collectifs de l’organisation  de la manifestation parisienne du 25 novembre » ont accouché d’un communiqué où on lit qu’elles étaient menacées par les « groupuscules de l’extrême droite ». Dans le monde parallèle, quand on défend les victimes israéliennes, on est de « l’extrême droite ». 

Un Juif entre dans une agence de voyage. A la question de l’agent sur la direction, le Juif dit : -Je voudrais aller là où on ne déteste pas les Juifs.

-Allez donc aux USA.

-Non, là- bas il y a Ku-Kluks-Klan

Allez donc en France.

-Non, là-bas il y a Soral et Boutledja

-Bon, écoutez, j’ai des clients, regardez le globe et vous me direz où vous voulez aller. Cinq minutes plus tard l’agent se libère et demande à son client juif. Alors, vous avez choisi ?

-Vous n’auriez pas d’autre globe ?

Dans la logique du monde parallèle, une idiote zombie journaleuse de Sky news peut demander à Eylon Levi, le porte-parole du gouvernement israélien si les Israéliens ne méprisaient pas la vie palestinienne, en libérant trois prisonniers pour Un otage…. Ce que les Israéliens considèrent comme une véritable humiliation, de devoir libérer pour un innocent trois terroristes avec le sang juif sur les main (chacun d’eux ou d’elles a essayé de tuer un israélien), la femme au cerveau de moineau de Sky news appelle « l’arrogance » israélienne.

Il y a de quoi se poser des questions de la validité des stéréotypes sexistes sur la petitesse du cerveau féministe.

Dans le monde parallèle, celui de certains universitaires français, la terminologie islamo soviéto-nazi appliqué à Israël fait tabac et certains appellent carrément au « soulèvement » contre les Juifs « colonialistes ».

Dans le monde parallèle, les Palestiniens sont toujours victimes innocentes et les Israéliens bourreaux oppresseurs, et même si ce sont ces derniers qui sont brutalement attaqués sur leur sol, tués, violés, mutilés, l’idéologie continue à faire écran à la réalité. Dans le monde parallèle la haine d’Israël est de mise.

Dans le monde parallèle, une antisémite boutonneuse, incapable d’aligner deux phrases faisant sens (professeure certifiée du français, et quel français !), se proclame « harcelée » par les photos d’un enfant juif kidnappé et gloussant comme une midinette sous l’effet de captagone est… chargée de « lutter » contre l’antisémitisme à l’Assemblée….

Dans le monde parallèle, des « intellectuels », comparent le gouvernement de Benjamin Netanyahou avec …le Hamas. Les viols, les massacres, mes mutilations, les destructions, la prise d’otage, l’éventrement des femmes sont comparés à la politique qui déplait à la gauche. Dans le monde parallèle, l’éthique en général et l’éthique du discours est différente.

Enfin, dans le monde parallèle, à l’heure où le Hamas, dont on oublie vite les buts et l’idéologie, enfreint ses obligations, des clowns politiques européens, un Pedro et un Alex, s’en vont à Rafiah au moment où Israël négocie la vie des innocents avec le Diable,…font leur numéro obligatoire du cirque qui s’appelle la critique de la-politique-d’Israël.

Bref, comme disait V. Bukowky, « dans l’ex URSS, nous avions devant nous un épais mur de béton armé, mais à condition de le vouloir vraiment, on pouvait réussir à percer ce mur. Ici, c’est le mur de coton qui vous enveloppe de partout ». Le monde réel est en train en effet de filer un très mauvais coton.



[1]https://www.academia.edu/3731117/Controlled_Occupation_The_Rarity_of_Military_Rape_in_the_Israeli_Palestinian_Conflict_2007_Hebrew_

[2]https://twitter.com/Pain_Et_Roses/status/1728514955631272012/photo/1 et https://twitter.com/RevPermanente/status/1728406551759610008

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