La droite aurait un problème avec l’écologie. Il s’agirait uniquement d’un totem de gauche. Pourtant, ce vaste sujet, prégnant pour l’avenir de nos sociétés, pour le devenir de notre planète et à moindre échelle de notre pays est un thème qui nous concerne tous.
Notre famille politique doit être fière de ce qu’elle a déjà accompli en la matière : la création du premier ministère consacrée au sujet, en 1971, par le président Pompidou, la Charte de l’environnement, inscrivant dans la Constitution que « chacun a le droit de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé » adoptée en 2004 à l’initiative de Jacques Chirac, l’érection en Ministère d’Etat avec compétence sur l’énergie et les transports pour la première fois dans son histoire et les réflexions du Grenelle de l’environnement, en 2009, menées par Nicolas Sarkozy et Jean-Louis Borloo.
Mais nous devons aller encore plus loin. La droite doit s’emparer de la question écologique. Il ne s’agit pas d’opportunisme, ni d’aligner quelques mesurettes pour plaire à un électorat écolo-compatible.
Si la droite veut être crédible et être entendue, elle doit réinventer intégralement son logiciel. Elle oublie de l’afficher, mais elle est intrinsèquement écologiste.
Notre courant de pensée irrigué par un attachement aux racines, à l’histoire, au temps long doit affirmer son droit à revendiquer ces thématiques. Loin des relents malsains d’un paradigme dans lequel « la terre, elle ne ment pas » où d’un système d’écologie punitive, nous devons promouvoir une troisième voie.
L’écologie est « la science des relations des organismes avec le monde environnant, c'est-à-dire, dans un sens large, la science des conditions d'existence » explique le biologiste Ernst Haeckel. Donc de la science qui étudie les interactions entre les êtres vivants et leur milieu. La politique est, par essence, profondément écologique, influant par les décisions prises sur les relations que l’homme entretient avec son environnement.
Repenser notre projet passe par une refonte ou une clarification de ce que nous voulons pour notre pays. Fidèle à nos multiples héritages, notamment ceux du gaullisme et du christianisme social, nous affirmons la volonté de vivre une droite enracinée.
Enracinée car soucieuse de la ruralité et de « ceux qui ne sont rien ». Enracinée car fière de notre passé et de nos traditions françaises et européennes. Philippe de Villiers disait : « Qu’est-ce que la mission de la droite, si ce n’est l’enracinement, la préservation de nos paysages intimes ?».
La droite doit relire la philosophe Simone Weil et faire de son ouvrage L'Enracinement, prélude à une déclaration des devoirs envers l'être humain, son livre de chevet. Proposer une vision globale de notre société, chercher un programme écologique pour remettre au centre de nos réflexions les questions de devoir et de responsabilité.
Etre de droite, c’est aussi rejeter la vision punitive d’une écologie chargée de normes, de règles qui « emmerde les Français » et réduit leur pouvoir d’achat.
Croire au principe de responsabilité c’est accepter que nos concitoyens puissent faire les bons choix en âme et conscience comme le rappelle Pascal Salin. L’écologie positive, que nous devons promouvoir, portée par des projets et non par la contrainte, ne rejette donc pas l’économie et l’innovation mais souhaite l’utiliser dans le respect de l’Homme, de sa finitude et de ses limites.
Ainsi, Le projet de la droite républicaine doit être équilibré. Loin de rejeter le progrès et la science, il est le chantre de ces derniers quand ils servent l’humanité.
Etre écologiste et de droite, c’est à la fois refuser l’idée du progrès pour le progrès sans conscience, mais également rejeter avec force les tenants dogmatiques du retour à l’âge de pierre camouflé sous le vocable de la décroissance.
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