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Déni de réalité

Le monde idéal de l’économie française vu par BFM dans le débat du 23 décembre de « Good evening business » de Guillaume Paul et Audrey Tcherkoff, nous assène les chiffres suivants, certes plus ou moins avérés :

Sophie de Menthon

Sophie de Menthon

Sophie de Menthon est présidente du Mouvement ETHIC (Entreprises de taille Humaine Indépendantes et de Croissance) et chef d’entreprise (SDME).

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Chiffres de BFM Business :

  • La France locomotive de l’UE

  • 120000 emplois créées au T3-2022

  • 1 Mo d’emplois créés depuis 2019

  • 1er pays de l’UE en investissements étrangers

  • 1 Mo d’entreprises créées en 1 an

  • 3 licornes en 2019

  • > 26 en 2022

  • 12Mds de levées de fonds

La réalité est toute autre, on s’étonne de ce déni de réalité concrète, ou alors, parlons-nous comme pour la sécurité, de « ressenti optimiste obsessionnel » ?!

A ce mirifique tableau, le conseil d’administration du mouvement ETHIC oppose les réalités et les constats suivants.

La France est : 

-Dépendante de l’Allemagne pour l’énergie électrique, avec comme conséquence d’en faire la plus chère d’Europe pour les consommations des entreprises d’où une perte de compétitivité immédiate.

- En concurrence défavorable : nous payons nos salariés plus chers et ils gagnent moins !

Motifs : charges, impôts… et toujours le coût de l’énergie 
- Supra endettée : l’endettement lui coupe ses marges de manœuvre car la balance commerciale l’installe dans une situation de dépendance dans tous les domaines, y compris dans l’alimentation puisque pour la première fois dans l’histoire du pays nous sommes déficitaires aussi dans ce secteur (malgré la prise en compte dans cette balance des vins et spiritueux qui sont un de nos points forts à l’exportation).

-  La plus faible de tous les pays de la zone euro, concernant le chiffre de l’industrie dont le PIB est de l’ordre de 10-11 %., nous rapprochant des pays en voie de développement.

- Bradée. Nous vendons nos entreprises et les sièges sociaux finissent par partir après une tentative de communication sur la nécessité de la relocalisation. Harcelés par les administrations et inquiets de leurs coûts, nos industriels veulent repartir… 

- La proie d’investisseurs étrangers, est-ce un motif de réjouissance ? La vente à la découpe du pays ne devrait pas donner lieu à des félicitations, bien au contraire !

- Créatrice d’emplois ? Les créations d’emplois sont une chose, la qualification de ces emplois en est une autre : nous exportons notre matière grise, nous importons du travailleur non qualifié.

- Créatrice d’entreprises individuelles : oui, pour échapper à l’emploi salarié ; un chiffre trompeur et l’industrie continue de baisser.  

- Un pays sous-assistance, avec des chèques de l’État pour compenser la pauvreté créée par le gouvernement lui-même qui multiplie les « chèques en bois » ; dernier créé « le chèque bois » (pour se chauffer, il fallait oser !). 

- Défaillante. Un système de santé mourant, des services publics à la dérive.

- Paresseuse. Un droit au chômage qui crée nos difficultés croissantes de recrutement. Un exemple : le taux de chômage de la zone euro est de 6,5 %, le nôtre est de 7,3 ; si l’on regarde de près notre calcul ignore des chômeurs qui sont pris en compte dans les autres pays, car notre assurance-chômage masque la réalité. 

-En sursis. Les fameuses levées de fonds miraculeuses sont réservées aux plus nantis et encore, vont-elles cesser puisque la banque centrale a décidé de limiter la croissance et de monter les taux.

Alors se comparer à la Grande-Bretagne pour faire de l’auto-satisfaction, est un argument pitoyable. On entonne des chants de victoire or, c’est tout l’inverse qu’il faut faire et répéter : « vous ne travaillez pas assez, il va falloir remettre vos mains dans le cambouis. La France se laisse aller, les Français sont de moins en moins concernés, ils attendent tout de l’État comme des enfants gâtés ».

Autrement dit, ces chiffres apparaissent comme une propagande dans la remarquable émission « Good evening business ». Étonnement. Il ne faut pas oublier l’essentiel : la volonté, la responsabilité individuelle, l’énergie, la prise de risques, dont certains entrepreneurs font certes preuve avant qu’on ne leur coupe les ailes et qu’on les soumette au joug étatique. 

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