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Kodak va-t-il rebondir ?
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EDITO

L'EDITO DE GILLES KLEIN : Après avoir dû démentir les rumeurs de faillite qui l'ont fait plonger en bourse, Kodak essaie d'innover.

Gilles Klein

Gilles Klein

Gilles Klein,, amateur de phares et d'opéras, journaliste sur papier depuis 1977 et en ligne depuis 1995.

Débuts à Libération une demi-douzaine d’années, puis balade sur le globe, photojournaliste pour l’agence Sipa Press. Ensuite, responsable de la rubrique Multimedia de ELLE, avant d’écrire sur les médias à Arrêt sur Images et de collaborer avec Atlantico. Par ailleurs fut blogueur, avec Le Phare à partir de 2005 sur le site du Monde qui a fermé sa plateforme de blogs. Revue de presse quotidienne sur Twitter depuis 2007.

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Le cours de l'action Kodak a plongé de plus de 50% vendredi 30 septembre, malgré une marque mondialement connue, liée à l'histoire de la photo, le groupe américain basé à Rochester, dans l'état de New York était au bord du gouffre. Le Wall Street Journal parlait d'une restructuration avec cession d'actifs, et la presse rapportait des rumeurs persistantes de dépôt de bilan. 

Kodak a démenti dans un communiqué, l'action est remontée, mais sa capitalisation boursière n'est que de... 350 millions de dollars, une bouchée de pain. Surtout pour une société qui a été estimée à 30 milliards de dollars dans les années 90. Heureusement pour cette vieille maison fondée en 1881 par Georges Eastman, Kodak a des bijoux de famille bien cachés dans son coffre fort au point que la bourse les a oubliés : ses brevets.

Pourtant un mois et demi plus tôt, une étude MDB Capital Group, signalée par l'agence Bloomberg, soulignait que les brevets détenus par Kodak avait, à eux seuls, une valeur supérieure à 3 milliards de dollars. Bloomberg soulignait que Kodak pouvait être une cible de choix pour Microsoft ou Samsung, car les technologies de Kodak sont utilisées dans 85% des appareils photo numériques et des smartphones selon Rafferty Capital Markets LLC (qui estime lui la valeur des brevets 2,4 milliards).

Ceci alors que mi-août l'action valait.. 2,9 dollars, et .. tombait à 1,05 dollars, alors que certains analystes compte tenu de la valeur de son portefeuille, estiment que la vraie valeur de l'action Kodak est aux environs de 9 dollars.

Cruel pour Kodak qui a lancé le premier appareil photo simple d'utilisation en 1888 avec le slogan « You press the button, we do the rest » (Vous appuyez sur le bouton, nous nous chargeons du reste), qui a commercialisé sa première pellicule conçue pour la réalisation des nouveaux films sonores en 1929 (Kodak avait 26 employés à l'époque),  qui a créé le premier film commercial amateur en 1935, qui a inventé le film pour diapos Ecktachrome en 1946, qui a reçu un Oscar en 1949 pour son support de film au triacétate destiné à l'industrie cinématographique remplacant le film avec support de nitrate qui était dangereux car hautement inflammable, qui a lancé le film négatif noir et blanc Tri-X en 1954.

N'oublions pas non plus la gamme d'appareils avec film enfermé dans une cartouche facile à mettre sans aucune connaissance technique, l'Instamatic en 1963, et le premier appareil photo numérique en 1975. Un boitier de la taille d'un toaster avec un capteur noir & blanc d'une résolution de 10 000 pixels (0,1 megapixel).

Négocier le tournant du numérique

Comme on le voit Kodak n'a pas raté la révolution de la photo numérique et sa série d'appareils grand public DC avec station d'accueil transférant automatiquement les photos dans l'ordinateur auquel elle était branchée était une réussite. Pourtant Kodak a perdu beaucoup d'argent dans le numérique, et n'a pas réussi à compenser assez rapidement la fin du film argentique qui représentait encore un quart de ses revenus en 2005. Depuis Kodak n'a jamais cessé de perdre de l'argent.

Aujourd'hui Kodak souligne qu'il y aurait 140 milliards de photos sur Facebook et espère bien que les utilisateurs des réseaux sociaux ont envie de les imprimer et qu'ils utiliseront des bornes Kodak, qu'il s'agisse de leurs photos ou de celles que leurs amis ont publié sur Facebook, comme le dit le communiqué du 13 octobre qui annonce une modification de ses logiciels pour leur faciliter la tâche.

Mais cette annonce ne suffira pas à sauver l'avenir de cette marque qui fut magique, et semble aujourd'hui à bout de souffle à la portée du moindre prédateur, ses 18 000 employés (qui font de lui un des premiers employeurs de l'état de New York) ont raison de s'inquiéter pour leur avenir, quelle que soit la nostalgie ressentie par tous ceux qui ont connu la grande époque de la photo argentique et se sont extasiés devant leurs diapositives Kodachrome. 

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