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Jean-Louis Beaucarnot :  “La gaieté et le rêve suffisent-ils à rendre heureux ?”
©Flickr

Entretien

On entend souvent dire que : « c’était mieux avant… » Nostalgie ou réalité ? Pour le savoir, Jean-Louis Beaucarnot, a une nouvelle fois remonté le temps et revisité ses best-sellers, consacrés à l’histoire du quotidien de nos ancêtres, en se demandant qui d’eux ou de nous voyageait le mieux, mangeait le mieux, se distrayait le mieux... Au fil d’un panorama riche et varié, il vous propose un étonnant jeu des différences, mené à partir de documents originaux d’hier et d’aujourd’hui, mis en miroir de façon souvent saisissante, entre le temps de l’obsolescence programmée et celui des économies de bout de chandelles, celui des maisons inchauffables et celui du réchauffement climatique… Une enquête originale, qui vous fera remonter le temps, et vous permettra de trancher par vous même cette grande question, que toutes les générations se sont posées. Entretien.

Jean-Louis Beaucarnot

Jean-Louis Beaucarnot

Jean-Louis Beaucarnot est l’auteur de best-sellers. Comment vivaient nos ancêtres, Entrons chez nos ancêtres … Généalogiste de grande réputation, il travaille pour de nombreux médias et tient en particulier une chronique hebdomadaire dans le Journal Du Dimanche.

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Atlantico : Quelles raisons vous ont poussé à écrire ce nouveau livre ?

Jean-Louis Beaucarnot : C’est vrai qu’étant connu comme « le pape de la généalogie » on sait que je me passionne pour nos ancêtres mais pour nos ancêtres modestes, les petits, les sans grades. Je n'ai que peu d'intérêt pour les ducs et maréchaux. Je me passionne pour leur vie quotidienne que j'ai d'ailleurs déjà présenté dans plusieurs livres qui ont été ce que l'on appelle des best-sellers.

Alors mon éditeur depuis plusieurs années ne cessait de m'en réclamer de nouveaux en me disant que les lecteurs sont à la recherche de livres sur ce sujet. Je lui répondais que j'avais déjà tout dit, raconté, décrit. Mais un matin, lors d'un weekend chez des amis, la bouilloire ainsi que le téléphone d'un ami étaient en panne. Au fil de la discussion nous sommes arrivés à l'inévitable "c'était mieux avant !".

Bien sûr mes amis se sont retournés vers moi pour me poser la question : " hein, toi qui les connais bien, nos ancêtres étaient plus heureux, non ? ". J'ai alors pris la balle au bond et j'ai dit "Ok, voyons de plus près…" Nous nous sommes alors lancés dans des discutions et des comparaisons… Le lundi matin, j'appelais mon éditeur et lui disais : "Voilà, j’ai un nouveau livre : Nos  ancêtres étaient-ils plus heureux ? ". Il m’a dit "génial, banco", et voilà, un an après je lui rendais un livre de 400 pages.

Quelles ont été vos méthodes de travail pour l'enquête et la rédaction de ce livre ?

L'idée était de tout reprendre et de revisiter mes précédents ouvrages en m'appuyant sur ces derniers et toute la documentation qu'ils renferment.  Avec une nouvelle approche j'ai comparé points par points les situations sur différents thèmes. L'espace, les cadres de vie, la maison, la société…

L’idée c’était de tout reprendre et de revisiter mes précédents ouvrages et toute la documentation à partir de laquelle j’avais travaillé, avec cette nouvelle approche, pour comparer points par points.

Sur les étapes de la vie. Comment naissait-on autrefois et comment nait-on aujourd'hui. Avant on naissait chez soi, aujourd'hui en maternité. Sur le mariage je parle de l'évolution des dots jusqu'à aujourd'hui le mariage pour tous. Sur la mort autrefois on mourrait chez soi ou chez ses enfants, aujourd'hui en maison de retraites.

Les évolutions sont nombreuses. Sur le mariage et les rencontre, nous sommes passés des annonces matrimoniales du Chasseur Français dans lesquelles la question des dots était prépondérante jusqu'aux annonces de Meetic aujourd'hui.

En tête de chaque chapitre je m'efforce de comparer des documents anciens avec des documents d'aujourd'hui. Ils parlent souvent d'eux-mêmes. Il y a par exemple le cas du jeune couple qui part en weekend avec un billet d'avion trouvé sur lastminute avec le SMS d'arrivée qui fait face au berrichon du temps de Louis XIV allant faire son testament chez son notaire avant de faire un voyage d'une centaine de kilomètres car il n'était pas sûr de revenir.

J'ai voulu ce livre accessible il est donc jonché d'encadrés qui permettent au lecteur de picorer des bouts de lecture sans être dans l'obligation d'avoir du temps devant lui. C'est un livre qu'on peut feuilleter sans soucis dans le métro par exemple, il est pensé pour cela.

Alors quelle conclusion peut-on tirer pour cette question d'ancêtres prétendument plus heureux ?

La réponse peut décevoir mais je ne sais pas. En tout cas je ne tranche pas. A chacun de juger et au lecteur de conclure en évitant la nostalgie (il est évident que lorsqu'on était plus jeune les escaliers étaient plus faciles à monter). Il est donc difficile de se prononcer, de conclure objectivement et définitivement. Il me semble que nos ancêtres étaient peut-être plus gais, sans doute parce que moins stressés et rêvaient peut-être davantage que nous.

Mais la gaieté et le rêve suffisent-ils à rendre heureux ?

Sachant que derrière cette question de savoir si nos ancêtres étaient ou non plus heureux, on a celle de savoir si nous pourrions être heureux dans leur monde, si nous pourrions aujourd’hui vivre, survivre, sans portable, sans internet, sans voiture…

En un mot pourrions vivre, plutôt survivre, dans un monde différent du nôtre ??? Nos ancêtres étaient-ils plus heureux ? La question en tous les cas vaut la peine d’être posée et débattue…

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