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Investir aux Etats-Unis : une fausse bonne idée
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Decod'Eco

On érige souvent les Etats-Unis en modèle d'efficacité pour leur réaction à la crise... mais a-t-on vraiment raison de le faire ?

Eberhardt Unger

Eberhardt Unger

Dr. Eberhardt Unger est un économiste indépendant, fort de plus de 30 ans d’expérience des marchés et de l’économie. Vous pouvez retrouver ses analyses sur le site www.fairesearch.de

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Les marchés financiers internationaux qui tentent de prévoir la tendance des actions, des obligations et des devises mettent très souvent l’accent sur les différences entre la zone euro et les États-Unis.

La plupart des commentateurs accordent un avantage aux États-Unis ce qui a mis, par exemple, la parité euro/dollar sous pression pendant un temps. Les arguments le plus souvent entendus sont, notamment, une plus forte croissance américaine, la crise de la dette dans la zone euro, un resserrement de la politique monétaire qui se fera plus tôt aux États-Unis qu’en Europe, des flux monétaires qui vont de l’euro vers le dollar.

Des arguments qui ne résistent pas à une analyse approfondie. En effet, il n’y a aucun signe de croissance autonome aussi bien dans la zone euro qu’aux Etats-Unis. L’état du marché du travail est désastreux des deux côtés de l’Atlantique. La dette totale en pourcentage du PIB est encore plus élevée aux Etats-Unis (106%) que dans la zone euro (90%).

La marche arrière de Ben Bernanke au sujet d’un possible ralentissement du QE3 n’incite pas à penser que les taux d’intérêt américains pourraient bientôt augmenter ou que la masse monétaire va diminuer.

La dette publique américaine est tellement élevée, à 16 000 milliards de dollars, que l’augmentation des rendements d’1% au cours des quatre dernières semaines a déjà stoppé net la croissance.

L’afflux de fonds vers le dollar provient, en réalité, du rapatriement des fonds spéculatifs des marchés émergents et non de l’euro – un phénomène qui pourrait en outre bientôt s’inverser.

Comme le note la Banque des règlements internationaux (BRI), il y a de fortes raisons, autant scientifiques qu’empiriques, de croire qu’une dette publique élevée réduit la future croissance économique. L’influence est forte et commence à se faire sentir dès que la dette atteint environ 80% du PIB.

Si on compare les revenus et les dépenses du gouvernement américain, la seule conclusion est que le déficit va se creuser dans l’avenir. Les dépenses montent beaucoup plus vite que les recettes ; qui va combler le trou ? Les étrangers n’achètent plus et les ménages américains n’épargnent plus. La charge de la dette du gouvernement américain atteindra 220 milliards de dollars cette année et 823 milliards en 2030 (source : CBO). Où est l’amélioration tant vantée ?

En conclusion, les arguments en faveur d’investissements dans les actifs américains (actions, obligations…) où les fondamentaux seraient prétendument meilleurs ne tiennent pas la route. Les données économiques aux États-Unis sont même encore plus mauvaises que celles de la zone euro.

[Eberhardt Unger mais aussi Cécile Chevré, Simone Wapler... retrouvez toute une équipe de spécialistes pour décrypter l'actualité économique et financière au quotidien dans La Quotidienne d'Agora : il suffit d'un clic]

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