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Le FMI sans DSK :
quel impact pour l'Europe ?
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Le séisme DSK

Quelles que soient les suites judiciaires de son inculpation pour agression sexuelle à New York, Dominique Strauss Kahn ne sera pas à la tête du FMi dans les semaines à venir. Décryptage des enjeux du calendrier du FMI dans les semaines à venir.

Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe est le fondateur du cabinet Parménide et président de Triapalio. Il est l'auteur de Faut-il quitter la France ? (Jacob-Duvernet, avril 2012). Son site : www.eric-verhaeghe.fr Il vient de créer un nouveau site : www.lecourrierdesstrateges.fr
 

Diplômé de l'Ena (promotion Copernic) et titulaire d'une maîtrise de philosophie et d'un Dea d'histoire à l'université Paris-I, il est né à Liège en 1968.

 

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A 21h ce dimanche, Google totalisait déjà 2.000 articles d’actualité en français, et près de 3.500 en anglais sur l’affaire Strauss-Kahn, soit moins de vingt-quatre heures après la révélation de son arrestation. Pour un jour férié, cette intense activité médiatique laisse imaginer l’impact que ce scandale aura sur l’opinion mondiale. Déjà 300 lecteurs américains ont commenté l’événement sur le site du New York Times, en appelant très largement à la sanction et en craignant que des pressions diplomatiques, notamment françaises, ne cherchent à protéger l’intéressé contre la justice américaine.

Mais, au-delà de ces réactions émotionnelles, la France, et au-delà d’elle l’Europe, ont-elles quelque chose à craindre ?

La presse américaine est mesurée

Dans leur ensemble, les journaux américains ont gardé le sens de la mesure, en soulignant surtout l’impact de l’affaire sur la vie politique française.

Le New York Times titre: «L’arrestation du chef du FMI sème la confusion dans la vie politique française», et se garde de tout commentaire quant à un impact de cet événement sur l’activité financière internationale. Le Washington Post se montre un peu plus critique en pointant la difficulté à venir, pour le FMI, de conserver la ligne qu’il a tenue jusqu’ici face aux crises des dettes européennes avec un directeur général inculpé de crime sexuel. Le Los Angeles Times se contente d’un récit factuel et rappelle l’enjeu de la candidature de DSK dans la vie politique française. Seuls 48 commentaires ont émaillé l’article.

Difficile donc, à ce stade, d’avancer que l’affaire écorne la crédibilité de la France à l’étranger. En revanche, elle témoigne d’une vraie maîtrise de notre vie politique et de ses arcanes par la presse d’outre-Atlantique.

Changement de cap au FMI?

Pour la Grèce et la France, ce scandale éclate au pire moment. Un an après le lancement d’un premier plan de sauvetage, l’économie grecque s’enfonce dans des affres totalement inédites, avec une dette publique équivalente à 150% du PIB et des taux d’intérêt sur ses emprunts d’Etat à 2 ans de... 25%. Plus personne n’imagine que la Grèce pourra juguler cette hémorragie sans un remède de cheval: soit un haircut, c’est-à-dire une faillite partielle de l’Etat, soit une sorte de la zone euro, soit les deux.

L’hypothèse d’une faillite partielle de la Grèce est gênante pour les banques françaises, qui seraient engagées pour près de 100 milliards d’euros dans ce pays. Le sauvetage de l’économie grecque constitue donc un enjeu fort pour notre pays et pour l’équilibre de son système financier.

C’est dans cette tourmente que survient l’éviction probable de DSK, directeur général du FMI. L’annonce d’un intérim par le numéro 2, John Lipsky, directeur général adjoint du FMI et ancien du Trésor américain, jusqu’ici chargé de superviser le plan de sauvetage de la Grèce, peut être interprétée de plusieurs façons. La bonne connaissance de la Grèce dont dispose Lipsky garantit une probable stabilité dans le traitement du dossier par le FMI.

Dans le même temps, certains s’interrogent sur un éventuel changement d’épaule pour le fusil du FMI. DSK garantissait une forme de clémence et d’empathie pour le gouvernement grec et son plan d’austérité dont l’efficacité semble très relative. L’évolution en cours à la tête du FMI pourrait faciliter un durcissement de ton et, plus généralement, une perte d’influence de l’Europe au sein de cette institution internationale.

Les jours à venir en donneront ou non confirmation.

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