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Inceste, pédophilie: oui mais, quid des solutions ?
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Atlanti-culture

Christine Geliot-Lallour pour Culture-Tops

est chroniqueur pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).  Culture-Tops a été créé en novembre 2013 par Jacques Paugam , journaliste et écrivain, et son fils, Gabriel Lecarpentier-Paugam, 23 ans, en Master d'école de commerce, et grand amateur de One Man Shows.

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Christine Geliot-Lallour est chroniqueuse pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).  Culture-Tops a été créé en novembre 2013 par Jacques Paugam , journaliste et écrivain, et son fils, Gabriel Lecarpentier-Paugam, 23 ans, en Master d'école de commerce, et grand amateur de One Man Show.

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La fabrique des pervers 

de Sophie Chauveau 
Ed. Gallimard 

L’AUTEUR

Comédienne, militante de gauche, féministe et femme de lettres, Sophie Chauveau est auteur de romans mais aussi d’essais et de biographies dans les domaines des arts et de la philosophie. 

THEME

Il s’agit d’un essai autobiographique. L’auteur, victime d’inceste dans son enfance, rencontre une cousine qui a vécu une expérience similaire. En quête de l’origine de leur drame, elles fouillent le passé familial et découvrent un monde dont l’art de vivre tourne autour de l’inceste. A l’intérieur de la famille, les comportements exhibitionnistes et pédophiles se transmettent de génération en génération. Puis elle raconte son vécu personnel, son enfance entre un père incestueux et une mère abandonnique. Enfin elle décrit sa souffrance, sa culpabilisation et ses tentatives pour les dépasser.

POINTS FORTS

1) Il aura fallu trente ans d’écriture à Sophie Chauveau avant de se lancer dans ce réquisitoire contre sa famille et dans cette immense confession publique. C’est dire l’importance personnelle de cette démarche. Je suppose qu’elle en tire un bénéfice psychologique personnel considérable.  
2) Le prologue, « Naissance d’une dynastie », est un régal : il raconte l’aventure des arrière-grands-pères épiciers qui font fortune pendant la famine et les horreurs de la Commune, à Paris, en capturant les animaux du jardin des Plantes pour les transformer en pâtés et saucisses diverses et les vendre à prix d’or. C’est un formidable morceau d’anthologie. 
3) Au terme du livre, elle incite les familles à s’exprimer et transmets un message d’espoir; 

POINTS FAIBLES

1) La seconde partie du livre relate les méfaits incestueux des nombreux descendants des épiciers sur quatre générations - des gens cultivés et bien situés dans l’échelle sociale. Malgré quelques cas approfondis (Yvonne, les Philippe), on se perd dans un labyrinthe de personnages, riches et beaux, mais tous plus horribles les uns que les autres - même les femmes ! J’ai dû tracer moi-même un arbre généalogique pour tenter de m’y repérer. 
2) D’un livre intitulé « La Fabrique des pervers », j’attendais une réflexion sur la perversion, ses causes, ses remèdes. En dehors de la reproduction du comportement parental, rien : je n’ai rien trouvé sur le fonctionnement psychologique, rien sur le ressenti du pervers. Tout le livre est centré sur le rejet de sa famille par l’auteur – rejet qui se conçoit aisément.  
3) La troisième partie du livre est centrée sur l’enfance de l’auteur et sa relation avec ses parents - un père incestueux (mais non violeur) et une mère qui ne l’en protégeait pas – et sur les souffrances psychologiques engendrées par cet amour malsain, notamment un atroce sentiment de culpabilité. 

Autant, c’est formidable pour l’auteur d’avoir couché tout cela sur papier, autant, à la lecture, cela tourne en rond - preuve qu’elle est encore trop obsédée, pas vraiment guérie. Pour le lecteur, c’est vite lassant. 

EN DEUX MOTS

Aujourd’hui l’inceste et la pédophilie ne sont plus cachés. Nous vivons une ère nouvelle où l’on marche sur la tête mais d’une autre manière : faux souvenirs induits par des thérapeutes entraînant des divisions dans les familles, interdiction pour un professeur de piano de toucher la main d’un débutant pour lui apprendre à la placer sur le clavier, accusations d’inceste par la mère quand elle veut nuire au père, impossibilité de regarder un prêtre droit dans les yeux etc. 

Le livre de Sophie Chauveau est un scoop par l’ampleur des dégâts inventoriés. 

Mais le problème de la pédophilie est complexe et en dehors du fait d’insister une énième fois sur la nécessité pour les victimes de parler et de travailler sur elles-mêmes, ce livre n’apporte pas une pierre à sa solution.

UNE PHRASE

« Pareille exagération m’imposait d’en faire quelque chose. Et d’abord la lumière. Décrire le plus objectivement l’ignominie de ces perversions, jusqu’ici protégées par l’universelle mansuétude de la bourgeoisie, et couvertes par le légendaire des familles heureuses »

RECOMMANDATION

A LA RIGUEUR

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