Ils ne peuvent plus vendre leurs courgettes bio ou leurs melons<!-- --> | Atlantico.fr
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Les courgettes qui n’ont pas pu être vendues.
Les courgettes qui n’ont pas pu être vendues.
©Christophe Morineau-Cooks (WikiAgri)

Agriculture

Deux cas distincts, deux coups de gueule poussés chacun sur les réseaux sociaux : ou comment les producteurs ne parviennent plus à vendre leurs fruits et légumes !

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WikiAgri est un pôle multimédia agricole composé d’un magazine trimestriel et d’un site internet avec sa newsletter d’information. Il a pour philosophie de partager, avec les agriculteurs, les informations et les réflexions sur l’agriculture. Les articles partagés sur Atlantico sont accessibles au grand public, d'autres informations plus spécialisées figurent sur wikiagri.fr

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Lire l’article source de Christophe Morineau-Cooks sur WikiAgri ici

Dans le Tarn-et Garonne comme dans le Gard, et pour des raisons différentes, les producteurs se retrouvent avec leurs productions sur le dos. Impossible de vendre, et l’un comme l’autre n’ont pas hésité à pousser de véritables coups de gueule sur leurs comptes Facebook.

Des courgettes invendables bien que bio

Premier cas : dans le Tarn-et-Garonne, un couple d’agriculteurs bio arrête récolter ses courgettes, car le revendeur ne les accepte pas, car elles sont tâchées. Ainsi, le revendeur veut des courgettes bien jaunes, sans aspérité, et les refuse si elles sont tâchées ou si elles présentent le moindre petit défaut. Il répond en cela aux exigences des acheteurs, les consommateurs, qui rechignent à ouvrir le porte-monnaie dès que l’apparence leur déplait.

Mais derrière, il y a le travail des producteurs, Caroline et Cyril Rous, qui ont eu des tâches sur leurs courgettes à cause « d’une forte chaleur au mois de juin ». Pour autant, ils estiment leurs légumes « tout à fait consommables », eux qui apportent grand soin à leurs 60 000 mètres carrés de cultures, dont 2500 de serres, du côté de Lafrançaise, près de Montauban.

Le revendeur, Jean-Luc Charbonneau, directeur commercial de la Sarl du Lot-et-Garonne Biogaronne, précise qu’outre le bon vouloir des consommateur, il doit aussi suivre des règlements des services de la répression des fraudes... Et aujourd’hui, il n’existe pas de débouchés pour « des légumes moches », même bio ! Résultat : 5 000 € de pertes pour le couple Rous, et l’obligation de laisser pourrir sur pied les courgettes à venir, le coût pour les ramasser sans les vendre n’étant pas supportable pour eux. Soit trois tonnes de courgettes quand même...

Trop de melons, pas de prix

L’autre cas se situe dans le Gard. Samuel Solans est producteur de melons. Il doit faire face à des prix en chute libre, en raison d’une consommation en panne et d’une concurrence forte des importations espagnoles. Lui aussi ne peut pas vendre, et il vient de faire don aux Restos du Coeur de 10 tonnes de melons tout à fait consommables... Après avoir été obligé d’en jeter près de 130 tonnes ! Il affirme se « faire beaucoup de soucis pour [ses] 45 salariés ». Pour lui, le contexte, c’est une saison qui a débuté plus tôt que d’habitude en raison des conditions climatiques, énormément de melons sur le marché, arrivés en même temps que ceux d’Espagne. Il se félicite toutefois que « la grande distribution commence à réduire ses marges », et que la production soit en train de s’écouler, même à prix bas. Il espère ainsi une meilleure deuxième partie de saison (le mois d’août) pour écouler les 40 tonnes qui lui restent encore...

Les uns comme les autres ont donc suscité de très nombreux partages ou commentaires sur Facebook. Pour les courgettes, à retrouver ici, et pour les melons, . On le voit, ce sont des raisons différentes, mais bien réelles, qui les ont poussés à ne pas ramasser ou à jeter une grande partie de leurs productions. Vivrions-nous dans une société de gâchis ?

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