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Hécatombe arctique : pourquoi les rennes disparaissent par milliers
©AFP

Comment va faire le Père Noël ?

Animaux très sensibles à l'environnement climatique qui les entourent, les rennes disparaissent de plus en plus du nord-est de la Russie à cause du manque de froid. Explications.

Dominique Audrerie

Dominique Audrerie

Dominique Audrerie est un expert indépendant des questions environnementales.

Il est également docteur en droit de l'environnement et ancien directeur du Conseil d'architecture, d'urbanisme et de l'environnement (en 1993).

Il est avocat à la Cour et maître de conférences.

Il est l'auteur de Petit vocabulaire du patrimoine culturel et naturel (Confluences, 2003).

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Atlantico : Le plus grand troupeau de rennes au monde se trouve en Russie vers l’ouest de la Sibérie, région surnommée "le bout du monde". Depuis l’an 2000, sa population a diminué de 40%. Quelles sont pour vous les différentes explications de cette disparition des rennes ?

Dominique Audrerie : Les rennes ont été une source de survie pour certaines populations, mais dans la société moderne il y a d’autres apports plus extérieurs et industrialisés qui font que le renne n’est plus à la base de la vie locale. La protection des troupeaux de rennes n’est donc plus une question vitale. Il n’est plus un élément essentiel de la vie ordinaire et quotidienne et n’est donc plus protégé par l’homme.

Le réchauffement climatique est l’une des causes importantes de la disparition des rennes. Sans le froid, ils ne peuvent pas subsister. Si l’homme avait besoin des rennes, il les domestiquerait de façon à ce qu’ils survivent comme nous l’avons fait pour de nombreuses espèces. Beaucoup d’animaux vivent aujourd’hui dans des conditions différentes de celles qu’ils connaissaient il y a 3000-5000 ans.

Le renne n’étant plus nécessaire à l’homme, nous ne modifions pas notre mode de vie pour le conserver. Nous avons adapté le mode de vie des boeufs et des vaches pour combler nos besoins. A une époque, les rennes étaient des compagnons de vie et de survie, leur viande était nécessaire à notre alimentation et leur cuir à nos vêtements. Ici, l’inaction de l’homme est une forme d’action négative qui ne permet pas la sauvegarde des rennes.

Concrètement, est-ce que l’Homme est responsable de cette disparition ? Dans quelle mesure nous avons besoin des rennes au sein de notre écosystème ?

L’homme est doublement responsable de la disparition du renne : de façon directe à cause d’une cohabitation complexe et à cause du manque de besoin, et indirectement, par la pollution et le réchauffement climatique, il est aussi responsable de son extinction. Le renne est nécessaire à notre écosystème comme tous les être vivants. La disparition d’un être vivant modifie irrémédiablement l’écosystème dont il fait partie. Il est très complexe d’évaluer les modifications dans l’équilibre naturel de la disparition des rennes, nous n’avons pas encore de recul scientifique sur le sujet. Tout homme aime la nature, cette relation affective est spontanée. Malheureusement, ce lien est en train de disparaître car l’homme est désormais urbain et s’ennuie dans la nature. Nous avons tendance à nous désintéresser de la nature et donc de la survie des espèces à cause de notre urbanisation.

Alors que les rennes migrent de plus en plus au nord à la recherche du froid, quelles sont les solutions pour leur protection ? Pouvons-nous espérer un ralentissement de cette disparition massive ?

Un ralentissement de cette disparition est possible si nous choisissons d’intervenir de façon directe et artificielle. L’une des seules manières de sauver les rennes est probablement d’élever des troupeaux en élevage. Si le renne ne trouve plus spontanément son équilibre du fait du réchauffement climatique, il faut que l’homme réhabilite le renne, qu’il le domestique. L'intervention de l’homme doit évoluer de négative et indirecte à active et positive. Notre planète est transformée par l’omniprésence humaine, un retour en arrière est absolument inenvisageable. Il faut accompagner l'évolution de la nature. Pour les animaux, c’est la domestication.

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