Halloween : la fête qui ne fait plus autant trembler les tiroirs-caisses<!-- --> | Atlantico.fr
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C'est ce lundi que citrouilles et sorcières se donnent rendez-vous pour faire la fête.
C'est ce lundi que citrouilles et sorcières se donnent rendez-vous pour faire la fête.
©Reuters

Bouh !

C'est ce lundi que citrouilles et sorcières se donnent rendez-vous pour faire la fête. Mais le succès d'il y a 10 ans s'est émoussé au fil des années : seuls les magasins de déguisement et les parcs d'attraction tirent aujourd'hui véritablement leur épingle du jeu.

Guilhem Dargnies

Guilhem Dargnies

Guilhem Dargnies est journaliste.

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«Non Madame, nous ne fêterons pas Halloween dans notre restaurant gastronomique ! » L’humoriste Anne Roumanoff n’a pas réussi à retenir six couverts pour la veille de la Toussaint à une table parisienne lors d’un canular téléphonique diffusé sur Europe 1 le 27 octobre. Halloween ne serait-elle plus du goût des Français ? Si, çà et là, bars et boîtes de nuit se parent de décorations orange et noires, les grandes surfaces ont abandonné tout rayon et tête de gondole dédiés.

Une fête moins populaire qu'en 1998...

Même dans le nord de la France où cette célébration anglo-saxonne a pourtant connu son plus vif succès à son arrivée sur le territoire national en 1998 : « Nous ressortirons la dizaine de costumes des stocks des années précédentes, mais nous ne ferons pas de merchandizing particulier », témoigne Laurent Brillon, responsable du rayon Bazar au Super U de Lumbres (Pas-de-Calais).

Une situation qui provoque l’amertume d’une poignée de passionnés dans la région. L’association Cap Loisirs à Dunkerque a ainsi organisé un concours en partenariat avec une radio locale afin de repopulariser l’événement. « Nous allons récompenser le déguisement le plus horrible », précise Cédric Bauwens, à la tête de cinquante adhérents animateurs de rue.

En 1998, pourtant, le succès commercial était nettement au rendez-vous. A l’époque, France Télécom avait distribué 8500 citrouilles au Trocadéro pour promouvoir des forfaits de téléphonie mobile. La grande distribution avait surfé dessus les années suivantes, sans anticiper un déclin de l’engouement populaire pour cette fête. Cet échec commercial n’a pas empêché une partie des consommateurs français d’adopter la tradition anglo-saxonne. Sans cela, comment expliquer les démarches de la radio NRJ auprès de professionnels de la décoration pour aménager les plateaux de ses émissions ? La queue de 150 mètres devant les magasins de farces et attrapes parisiens en 2010 ?  L’explosion des commandes de confiseries sur le mois de septembre (période de référence pour Halloween) passées de 3000 tonnes vendues en sorties d’usine en 1997 à 8500 tonnes en 2011 ?

... mais qui reste un événement majeur pour les magasins de déguisements...

Halloween tombe en fait à pic pour les spécialistes du déguisement, heureux de combler la période creuse entre la fin de l’été et Noël. Pour ces commerçants, les ventes du mois d’octobre sont les deuxièmes de l’année après celles de décembre. « Halloween fait toujours des émules auprès des particuliers qui organisent des soirées privées. Ce mois-ci, le trafic a triplé sur notre site Internet. Il est passé à 1800 visites par jour, pour une moyenne de 10 pages vues », rapporte Paul Sfez, gérant du magasin Au feux de la fête à Paris.

Il n’est même pas dit que la crise économique ait un impact négatif sur les ventes. « Les clients, plus ils sont malheureux, moins ils hésitent à payer pour se faire plaisir. Ils prendront peut-être la cape en plastique plutôt que celle en velours mais ils seront plus nombreux et auront toujours 15 euros pour fêter Halloween », renchérit François Gentile, patron du Clown de la République, situé à Paris également.

... et une aubaine pour les parcs d'attraction

Les clients des magasins de farces et attrapes ne sont pas les seuls à plébisciter Halloween. Autre public réceptif à cette célébration, les enfants ! « De 6 à 10 ans, ils sont dans l’âge de l’imitation et adorent se déguiser », estime Isabelle Mazarguil, fondatrice du site nosjuniors.com. « Ceux qui ne fêtent pas Halloween sont minoritaires. L’effet répulsif dénonçant une importation américaine il y a quelques années a bel et bien disparu », précise celle dont l’équipe a interrogé une communauté active de plus de 6500 parents.

Une analyse partagée par les équipes marketing de Disneyland Paris qui ont repéré une forte attente des visiteurs autour d’Halloween. « On y a répondu en multipliant le nombre de spectacles dédiés à cette fête », précise Laurent Manolouglou au département communication du parc d’attraction. Pour la première fois cette année, le parc a réuni 30 artistes tout le mois d’octobre pour un spectacle truffé d’effets pyrotechniques. Les méchants de l’univers Disney avaient rendez-vous à la « fête maléfique Disney d’Halloween » pour accueillir leur dernier né : le Docteur Facilier, personnage du film d’animation La Princesse et la grenouille. Les restaurants du parc aussi pourraient bien avoir adopté une carte de circonstance : soupe de potiron dans l’assiette, jus de vampire dans les verres. Avis à Madame Roumanoff pour qu’elle ne reste pas sur sa faim !

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