Gaza : Joe Biden est-il en train de commettre l’une des pires erreurs de son mandat en « lâchant » Israël face au Hamas ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Joe Biden et Benjamin Netanyahou, photo d'illustration AFP
Joe Biden et Benjamin Netanyahou, photo d'illustration AFP
©DEBBIE HILL / POOL / AFP

Réédition des erreurs d’Obama ?

Les Etats-Unis n’abandonnent pas Israël mais en réduisant fortement le délai qu’ils accordent à Israël pour atteindre son objectif de destruction du Hamas, ils passent à côté de l’impact majeur que cela pourrait avoir pour tout le Proche-Orient.

Tamar Sebok

Tamar Sebok

Tamar Sebok est journaliste et correspondante en France du quotidien le plus lu en Israël "Yedioth Aharonoth".

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Emmanuel Dupuy

Emmanuel Dupuy

Emmanuel Dupuy est enseignant en géopolitique à l'Université Catholique de Lille, à l'Institut Supérieur de gestion de Paris, à l'école des Hautes Études Internationales et Politiques. Il est également président de l'Institut Prospective et Sécurité en Europe (IPSE). 

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Atlantico : Existe-t-il un certain embarras de Washington face à la stratégie israélienne ? 

Tamar Sebok : C’est une vision européenne alors que la relation entre Israël et les Etats-Unis est beaucoup plus complexe. Vu que les américains sont pourvoyeurs de budget et d'armes, ils auraient voulu pouvoir avoir une influence sur la stratégie et la fin du conflit. Mais Israël est une démocratie. C'est un État indépendant. Il y a donc une limite à la pression que les États-Unis peuvent exercer, au moins de façon visible. 

Le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, était en Israël pendant deux jours. Avant de partir pour se rendre au Qatar, il a dit que quoi qu’il arrive les Etats-Unis seront derrière Israël. Chaque fois que les américains disent qu'ils voudraient que le conflit débouche vers un cessez le feu, ils ajoutent après qu’ils soutiendront les droits d'Israël à se défendre. C'est un discours qui, évidemment, a des visées vers les Etats-Unis où on est dans une guerre électorale, vers Israël et vers les autres pays du Proche-Orient, l'Iran en particulier.

Je ne crois pas que les Américains lâchent Israël. Ils auraient aimé savoir, comme l'Europe d'ailleurs, qu'il y a un terme à cette guerre. Les Américains, comme les Européens, ne croient pas que le Hamas peut être vaincu. Ils ne veulent pas voir  des milliers de morts civils dans Gaza. Ils craignent que les attaques soient encore plus meurtrières avec la reprise de la guerre. Les Etats-Unis essayent donc de convaincre Israël de faire des attaques chirurgicales. 

Un autre point a été soulevé par Blinken. Il concerne la question de la gouvernance de Gaza après la guerre. Les États-Unis et Israël sont d’accord pour que ça ne soit pas le Hamas. Antony Blinken a dit aux Israéliens : « La meilleure façon de tuer une idée est d’en suggérer une autre ». Les Américains soutiennent l’autorité palestinienne. Netanyahou les trouve trop faibles. Il n’y a cependant pas de fissures profondes dans l’alliance entre Israël et les Etats-Unis. Leur confiance dans le gouvernement de Netanyahou est limitée mais pas envers le peuple israélien et le pays. 

Emmanuel Dupuy : Je ne crois pas qu'il y ait un embarras de la part de Joe Biden. Au contraire, je crois qu'il y a eu une façon assez subtile de faire passer l'idée selon laquelle il ne fallait pas reprendre les opérations militaires et aller jusqu'au bout de la libération des otages, afin d’envisager l’étape suivante : celle d’une discussion plus globale concernant la possibilité d’un état palestinien.

La rupture de la trêve arrange, en réalité, tout le monde, israéliens et palestiniens. Tsahal ne pouvait envisager d’arrêter son offensive militaire, qui lui a permis de sécuriser une bonne parti du nord de la bande de Gaza, tandis que le Hamas et le Djihad islamique cherchent à démontrer aux gazaouis qu’ils ont encore les moyens de combattre les forces armées israéliennes.

Quant aux américains, ils peuvent dire qu'ils sont allés jusqu'au bout de la démarche de négociation de la trêve humanitaire, qui plus est en partageant la charge de responsabilité positive avec l’Egypte et le Qatar, tout en laissant Israël justifier la reprise des combats, suite à la rupture de la trêve par le Hamas.

Je crois très sincèrement que les Américains ont laissé les Israéliens mettre en place et en pratique leur stratégie militaire depuis le déclenchement de l’opération terrestre, le 27 octobre dernier. Encore fallait-il qu'ils en aient une. Pour l'instant ils ont fait des opérations cinétiques de contre-terrorisme en cherchant à éradiquer « physiquement » le Hamas. Mais pour quel résultat ? On évoque que les structures militaires du Hamas, notamment les brigades Al-Qassam ne seraient détruites qu'à hauteur de moins de 30 % de ses capacités avant l’attaque du 7 octobre dernier. Tsahal comme le Hamas reste discret sur ce point, mais l’on évoque la neutralisation d’une cinquantaine de chefs du l’organisation terroriste. La cible « prioritaire », en la personne de Yahya Sinwar, chef du bureau politique du Hamas à Gaza, qui serait l’instigateur de l’attaque du 7 octobre n’est toujours pas neutralisé. Le nombre de combattants reste nettement plus flou (entre 1000 à 10 000 sur les 20 000 hommes que compte le Hamas). Les structures militaires n'ont pas toutes été éradiquées et les structures politiques n'ont pas été touchées. Israël s’y étant engagé à la demande des américains et des autorités qataries. C’est au Qatar, que se trouverait, Ismaïl Haniyeh, le chef du bureau politique du Hamas. Il y a une tension très forte de la part de Joe Biden et de l'administration américaine liée à la personnalité de  Benyamin Netanyahou et à son incapacité à se débarrasser des éléments les plus radicaux dans son gouvernement, notamment le ministre de la sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, que les Etats-Unis considèrent comme le responsable des exactions récentes commises par les colons israéliens en Cisjordanie, qui se sont soldées par le décès de huit palestiniens, dont un enfant. Washington ne cache ainsi plus son intention de sanctionner certains colons, en les menaçant de les priver de visa pour les USA. Joe Biden l’a écrit dans une tribune à paraitre aujourd’hui dans The Washington Post. Le Secrétaire d’état américain, Anthony Blinken l’a redit au Premier ministre israélien, jeudi dernier. Joe Biden reste cependant sur une position de soutien absolu à Israël. Il est dans la continuité de la politique américaine, depuis la création de l’état d’Israël, le 14 mai 1948. Les Etats-Unis furent le premier pays à reconnaitre Israël, 11 minutes après la déclaration unilatérale d’indépendance, prononcée par David Ben Gourion. Depuis 1948, les Etats-Unis ont fourni une aide bilatérale avoisinant les 260 milliards de dollars, dont 124 milliards en aide militaire !

Joe Biden a accordé deux mois à Israël pour décimer le Hamas, Est-ce suffisant ?

Tamar Sebok : Pas aux yeux d'Israël. Le ministre de la défense, Yoav Galant, a estimé au début de l’opération  que la durée sera de trois mois de combats et neuf mois de stabilisation. Biden et Blinken répètent que le soutien américain ne tiendra pas aussi longtemps. Pour eux, il faut que cela soit une histoire d'un mois ou deux. Il y a une pression américaine et il y aura aussi une pression internationale parce que les images qu'on voit de Gaza sont plus fortes que les images du sept octobre qui n’ont pas été vues par le grand public.Elles sont insoutenables. Il n’y a pas non plus d’images de ce que racontent les otages sur la maltraitance et les tortures psychologiques qu’ils ont subies. On voit leur joie de revenir lors de la mise en scène ignoble du Hamas au moment de leur libération. Il est donc difficile pour les Israéliens de faire comprendre aux autres pays, et surtout au public américain, pourquoi il est nécessaire de combattre cette barbarie jusqu’à la destruction de cette idéologie. 

Lors de sa participation au cabinet de la guerre israélienne, la semaine dernière, le secrétaire d’Etat américain a demandé aux israéliens leur estimation du temps nécessaire pour atteindre leurs buts. Le ministre de la défense israélien, Yoav Galant lui a répondu : « notre engagement à la victoire ne dépend pas de la durée. La victoire pour nous est de ramener les otages et la destruction totale du Hamas. Ça va prendre des mois, pas quelques semaines ». Blinken a rétorqué : « Je ne suis pas sûr que vous ayez quelques mois ». 

Emmanuel Dupuy : Non. Tout le monde sait qu'il n'y a aucune possibilité de décimer totalement le Hamas. Autant l'on peut neutraliser un certain nombre de ces responsables de la branche armée. C’est d’ailleurs le cas, avec la mort de Ahmad Al-Ghandour, chef du Hamas dans la partie nord de la bande de Gaza ou encore Ayman Siam, commandant de la cellule balistique des brigades Al-Qassam. Benyamin Netanyahou, tout comme son ministre de la défense, Yoav Gallant ou son chef d’état-major, Herzi Halevi, ont insisté sur le fait que l’armée israélienne avait pour mission de neutraliser tous ceux qui sont responsables des attaques du 7 octobre. Une équipe dédiée, composée de tous les services spéciaux israéliens,  est chargée de mettre un nom sur les quelques 2000 terroristes palestiniens qui ont provoqué la mort de près de 1400 personnes, lors de leur raid meurtrier du 7 octobre dernier.D'ailleurs, le Hamas lui-même, ainsi que le Djihad Islamique a évoqué le fait qu'un certain nombre de ses responsables, une partie de l’appareil militaire, avaient été éliminés. Par contre, la branche politique est intacte. Ismaël Haniyeh est toujours au Qatar. Il y a peu de chance que l'éradication du Hamas passe par une éradication de la branche politique qui sera celle qui appellera à une continuation du combat quel que soit sa forme. 

Quel est le risque si Israël ne parvient pas à anéantir le Hamas? Quel impact sur la zone du Proche-Orient ?

Tamar Sebok : Anéantir le Hamas, c'est impossible. On peut affaiblir ou anéantir la force militaire mais pas une idéologie. On peut faire comprendre qu’elle a un prix très lourd. La libération des prisonniers joue en faveur du Hamas dans les territoires palestiniens. Sa stratégie est de se montrer plus fort et plus performant là où l’autorité palestinienne est faible. Militairement, Le Hamas peut être mis hors d’état de nuire. D’ailleurs pour Israël, il n’est pas question de s’arrêter tant que le Hamas n’est pas suffisamment affaibli. Israël veut se sentir en sécurité et pour longtemps.

Le monde occidental n’est pas suffisamment conscient des répercussions que cela aura sur son existence dans un avenir proche. On le voit aux Etats-Unis et ici en France avec les menaces sur la maire de Romans-sur-Isère. Il y a une libération de la parole, de desinhibition des actes terroristes, qui risque d’être encore plus sanglante, avec une surenchère de la violence dans les actes terroristes. Aujourd’hui, ces actes extrêmes ont une résonance glorieuse aux yeux de certains, qui ne connaissent rien au Proche-Orient et qui pensent qu’ils lavent l’affront face aux occidentaux, Israël et les États-Unis en tête. Au niveau géopolitique, c’est un signal pour l’Iran et pour la Russie. Moscou sort gagnant puisque le conflit entre le Hamas et Israël détourne l’attention de l’Ukraine. On risque un affaiblissement de la dominance des pays démocratiques. 

Emmanuel Dupuy : Je pense, quant à moi, qu'il y a surtout un risque pour le gouvernement Netanyahou qui n'aura pas réussi à appliquer sa promesse, c'est à dire de neutraliser le Hamas dans le temps imparti et consenti par ses partenaires, notamment les Etats-Unis, comme vous l’évoquiez précédemment. Le premier ministre israélien a parfaitement compris l’immensité de la tâche à laquelle il doit faire face. Il ne peut pas donner l’impression que les Américains retiennent «  son bras »  et qu’il est dépendant du poids de l’opinion publique internationale. Ce n’est pas un affaiblissement d’Israël mais de Benjamin Netanyahou, en tant que responsable politique, et de sa majorité très fragile, issue des urnes, lors des élections législatives de novembre 2022, ouvrant la voie à une 6ème mandature Netanyahou, la plus droite qu’est connue Israël et qui sera sans doute caduque, handicapée  par le départ d'un certain nombre de responsables politiques, une fois le temps des opérations militaires révolu. Le retour au pouvoir de responsables plus modérés, tels que l’ancien ministre de la défense, Benny Gantz ou les anciens premiers ministres, Yaïr Lapid et Naftali Bennet, sera de nature, à envisager un dialogue avec l’Autorité palestinienne. Tout dépendra, de qui succédera aussi à Mahmoud Abbas, dont le mandat comme chef de l’Autorité palestinienne a pris fin, en 2005. La libération éventuelle de Marwan Barghouti, ancien responsable du Fatah, emprisonné en Israël depuis 2002 ou encore le retour de son exil émirien, de Mohammed Dahlan, ancien chef des Forces de sécurité palestinienne, seraient, ainsi de nature à « internationaliser » voire à « régionaliser » la phase post-opérations militaires. Pour l’heure, ni l’Iran et ses « proxies »  que sont le Hezbollah libanais ou les Houthis yéménites ne souhaitent une confrontation directe. L’Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis, la Turquie et le Qatar semblent se toiser, sans oser une confrontation indirecte via le soutien actif ou passif vis-à-vis de la question palestinienne. Quant à l'Egypte, la Jordanie et plusieurs autres pays appartenant à la Ligue arabe ou à l’Organisation de Coopération Islamique (OCI), la normalisation vis-à-vis a trouvé ses limites, provoquant le risque d’un dangereux hiatus entre dirigeants et leurs populations. La « rue arabe » s’exprime ainsi plus vertement que les palais pour dénoncer les actions menées par Israël à Gaza...

Joe Biden fait-il les mêmes erreurs que Barack Obama ?

Tamar Sebok : Je ne pense pas. Je crois que Barack Obama a fait preuve d'une certaine candeur vis-à-vis de certains mécanismes.C'est très naïf de penser que la diplomatie peut remplacer les rapports de force dans cette région du monde. Elle est indispensable mais elle ne peut que les compléter. 

Biden connaît la région depuis très longtemps. Il a vécu énormément de crises et de guerres du côté d'Israël. Il connaît bien les acteurs et les forces qui sont à l’oeuvre. Le Président américain est déjà en campagne pour sa reélection cette année donc il maintient un certain équilibre dans ses discours. Au moment crucial, il ne fera pas un pas de côté. Autre point à noter, Obama et Netanyahu se détestent. Ce ne sont vraiment pas les mêmes visions du monde ou façon de faire. Joe Biden, lui, connaît Netanyahou depuis très longtemps. Il ne l’apprécie pas beaucoup plus que ça, mais il sait comment faire avec lui de façon moins conflictuelle. Il connaît ses limites et aussi ses avantages.

Emmanuel Dupuy : Tout dépend du contexte. Le discours du Caire de Barack Obama, le 4 juin 2009 advient dans un contexte très particulier. Les américains jouaient l'islam politique, drapé de leur prétendue aspiration pour davantage de démocratie sur les rives méridionales et orientales de la Méditerranée, face à des régimes panarabes déclinants et  marqués par des personnifications très fortes du pouvoir à l'époque, comme celle du Président Hosni Moubarak en Egypte, Zine el-Abidine Ben Ali, en Tunisie, Yasser Abed Rabbo, au Yemen, qui allaient justement tomber suite au printemps arabe de 2011.

Dans quelle situation se trouve-t-on aujourd’hui ? En Iran, le régime est aux abois. Depuis la mort de Mahsa Amini, en septembre 2022, la révolte qui gronde depuis, oblige le régime à évoluer. Cependant le mouvement « Femme, Vie, Liberté » ne s’est pas mué en révolution, bien que le régime soit obligé, d’une certaine façon, à tendre vers plus d'ouverture. Le guide suprême, Ali Khamenei, au pouvoir depuis 1989, est davantage ouvert à une succession qui devient un enjeu politique à Téhéran.Cela nourrit déjà quelques critiques feutrées entre les différentes sources de pouvoir en Iran (pouvoir judiciaire, pouvoir religieux, pouvoir parlementaire - Majlis, Gardiens de la révolution et système de sécurité...) ravivant le hiatus entre « démocrates »  et «  sécuritocrates » , dans un mouvement de balancier qui pourrait ramener les libéraux au pouvoir en 2025.

Joe Biden joue ainsi, d’ici là, l'élargissement des accords d’Abraham, bien que ce soit un legs de son prédécesseur, Donald Trump et possible opposant, l’année prochaine, à, l’occasion des élections présidentielles de novembre 2024. Ces accords avaient vu un certain nombre de pays arabes stabiliser leurs relations diplomatiques avec Tel-Aviv (Maroc, EAU, Soudan) rejoignant l’Egypte et la Jordanie. L’actuel locataire de la Maison blanche entend ainsi élargir ces Accords, évidemment avec la perspective d’une normalisation entre l’Arabie Saoudite et Israël, pour mieux démontrer que ceux-ci n'étaient que le début d'une normalisation des relations de l'ensemble des pays arabo-musulmans vis à vis d’Israël, au-delà des clivages politiques traditionnels américains.                                                             

L'autre grand dessein de Joe Biden, avant la fin de son mandat, voire pour son suivant, c'est que ce soit, à l’initiative américaine « exclusive » que l’on puisse arriver à un nouvel accord avec l’Iran. C’est donc à, l’aune de cette perspective, qu’il faut aussi comprendre la suspension  des négocations de Vienne, entre les membres du groupe dit du P5+1 (USA, Chine, Russie, France, Grande-Bretagne + Allemagne et UE + Iran)  dans le cadre de la reprise des négociations pour prolonger le Plan d’Action Global Commun (PAGC), qui avait abouti à la signature de l’Accord du 14 juillet 2015 et la suspension temporaire du programme nucléaire militaire de Téhéran. Joe Biden veut ainsi poursuivre l’action menée dans ce sens par Barack Obama, en pointant davantage les erreurs de Donald Trump, plutôt que celles de Barack Obama, dont il fut le vice-président pendant ses deux mandats, entre 2009 et 2017…Pour ce faire, le président américain a donc d'avantage besoin,  de ne pas créer de tensions supplémentaires avec Téhéran.

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